Soin du corps

Fesses : pourvu qu'elles soient fermes !

Fesses : pourvu qu'elles soient fermes !

Rondes mais dodues, imposantes mais rebondies... La tendance est aux fesses voluptueuses. Cela peut-il nous réconcilier avec la partie la moins visible de notre anatomie ? Et nous donner envie de la raffermir ?
Cent sept centimètres, soit un mètre sept, c’est avec ces mensurations que Dai Macedo, originaire de Goiás, au Brésil, a remporté le titre convoité de « plus belle paire de fesses » pour l’année 2013. Pour toutes les complexées, les souffre-douleur des cours de récré, celles que l’on a traitées de « gros c... », l’heure de la revanche a sonné. Elles s’appellent Shakira, Beyoncé, Scarlett Johansson, Kim Kardashian et occupent les premières places au box-office, toutes catégories confondues. Leur point commun ? Des fesses que l’on qualifierait de voluptueuses, plantureuses, charnues, dodues, rondes, sensuelles ou grosses, voire carrément énormes, selon les points de vue. Car c’est bien de point de vue et non de centimètres dont il est question. Pour la moitié de l’humanité, les grosses fesses sont signes de féminité, de sensualité, de beauté ! Dans son livre La Guerre des fesses, le sociologue Jean-Claude Kaufmann écrit d’ailleurs : « Dans toute une partie du monde, les femmes font tout ce qu’elles peuvent (régime gras et sucré, injection de graisse, implants) pour arrondir leur postérieur. Tandis que chez nous, en Occident, la culture chrétienne dominante dénigre les fesses (et ce depuis le Moyen Âge, qui a diabolisé le derrière, le “cul du diable” en l’associant à Satan). »

L'épreuve du pantalon taille basse

On comprend mieux que, après des siècles de haine et des décennies de guerre ouverte à coups de régime, gant de crin et autres tortures, il nous soit aussi difficile d’aimer cette partie de notre anatomie. Celle qui cristallise notre combat contre les kilos et alourdit notre aspiration à un corps idéal. Car, quel que soit leur volume, nous les maudissons au moment de les couler dans un pantalon slim taille basse (indicateur fessier redoutable, plus encore que la balance) et chaque fois que nous expérimentons les cabines d’essayage, avec leur éclairage carcéral et leurs diaboliques miroirs panoptiques.

En paix avec nos fesses

La déferlante actuelle de vedettes féminines affichant fièrement leur derrière charnu sera-t-elle suffisante pour changer notre regard et nous aider à nous réconcilier enfin avec notre séant ? Chez les jeunes femmes, certainement un peu. D’ailleurs, la nouvelle danse à la mode chez elles est le twerk. Le mouvement, emprunté au hip-hop, consiste à remuer ses fesses très vite et très fort, et nécessite – de fait – d’avoir ce qu’il faut là où il faut. Petits culs s’abstenir ! Lauriane, 34 ans, est la première à se réjouir de ce changement de paradigme fessier : « J’ai toujours eu les fesses assez opulentes, ce que j’ai longtemps mal vécu, surtout à l’adolescence. Aujourd’hui, grâce aux magazines féminins qui mettent en avant des filles plantureuses dans leur rubrique people, je suis en paix avec elles. »
Mais cette nouvelle tendance masque une exigence qui pourrait rapidement virer au diktat sans que l’on s’en aperçoive : la fermeté ! Car, si le postérieur généreux a le vent en poupe, il se doit d’être musclé. Ainsi, dans le duo normatif « minceur-fermeté », perdure... la fermeté. Faut-il s’en inquiéter ou s’en réjouir ? À Psychologies magazine, nous défendons depuis des années les valeurs de la beauté libre, affranchie des contraintes et des injonctions, et nous trouvons dans l’avènement des gros derrières de nombreuses raisons de nous réjouir.
Tout d’abord parce que, à l’instar de la moitié du monde, nous pensons que les fesses volumineuses sont joyeuses et signe extérieur de beauté. D’autre part, plus il y a de représentations différentes de la beauté, mieux c’est – le modèle unique taille 36 est de loin le plus redoutable pour l’estime de soi. Quant au critère de fermeté, qui perdure indépendamment des centimètres, rappelons que nos vies sédentaires et les longues stations assises ont tendance à écraser les muscles des fesses, qui se ramollissent et ne résistent pas à l'attraction terrestre. Or cette loi physique inexorable est valable... pour tous ! Si les "grosses fesses" cessent enfin de nous complexer, nous allons pouvoir les raffermir avec plaisir. Et ça change tout.

L'art de rebondir

Matin ou soir, après la douche ou avant une séance de sport, massez-vous pendant cinq minutes. Faites chauffer une noix de produit au creux des mains, puis prenez un pli de peau en bas de la fesse entre le pouce et les autres doigts, et faites-le rouler vers le haut sans le lâcher, comme une vague de peau. Massez ainsi l’ensemble des fesses.
L’hydratation en plus :
- Enrichi en huile et en lait d'amande, ce lait onctueux aux extraits de noix tenseurs aide à protéger l'élasticité de la peau. 
Concentré de lait raffermissant et lissant Amande,L'Occitane, 39€ les 200 ml.
- Aux extraits de thé vert et enrichi en caféine, ce soin très hydratant aux agrumes réconforte et raffermit les peaux les plus sèches. 
Lait nourrissant fermeté Body Tonic, Garnier, 5,60 € les 250 ml.
Un effet immédiat et longue durée :
- Les microfibres de Nylon produisent un effet liftant instantané et les élasto-peptides stimulent la production de fibres de collagène.
Baume raffermissant liftant Sublime Body Fermeté sculpturale, L'Oréal Paris, 14,20 € les 200 ml.
- Les actifs du mimosa du Brésil liftent la peau et les extraits de flocons de seigle protègent du vieillissement. Cette crème à la texture délicieuse renforce le maillage cutané. 
Crème fondante raffermissante Body, Nuxe, 35,50 € les 200 ml.
- A chaque mouvement, le tissage du short Nivea masse les fesses et libère des microcapsules de Q10 Plus raffermissant.
Shorty anticellulite raffermissant, Nivea, 19,90 €.
Aux huiles essentielles bio :
- Les huiles essentielles de citron et de géranium bio activent le drainage et l'huile de pépins de raisins nourrit la peau. Appliquez après la douche sur une peau encore humide pour faciliter le passage des actifs dans l'épiderme. 
Concentré minceur huile corps regalbante, Caudalie, 24 € les 75 ml.
- L'huile de café vert apporte la caféine pour déstocker les graisses et les huiles essentielles de pamplemousse, de genièvre et de romarin tonifient la peau. 
Huile raffermissante bio Mincifine, Fleurance Nature, 14,90 € les 100 ml.
                                  

Les ongles, vitrine de soi

Les ongles, vitrine de soi

Ils ne se contentent plus de se parer de couleurs. Désormais, ils peuvent être pailletés, graphiques, sculptés, comme de véritables œuvres d’art miniatures. Que dit cette mode de notre rapport à la féminité ?
tre jour, j’étais assise en face d’elle dans le métro et je me disais, songeuse : « Cette femme ne fait jamais la vaisselle. » Ses ongles portaient des reproductions d’une toile de Braque. Je gardais alors le souvenir cuisant de ma propre tentative de faux ongles, il y a dix ans. C’était à New York, où prospéraient les ongleries, qui font désormais fureur chez nous. Je m’en étais fait faire de magnifiques en résine, très longs, très carrés, très décorés. J’avais passé la journée à expérimenter des poses nouvelles, des gestes lents, des jeux de mains inédits. Et puis, le soir, je m’étais aperçue qu’il m’était impossible de retirer mes lentilles de contact avec mes fabuleux attributs, sauf à y laisser ma cornée, et je dus tout couper. Depuis cette expérience, je conservais la certitude que les ongles somptueux étaient faits pour les stars et les chanteuses de R’n’B. Certainement pas pour les simples mortelles comme moi.

Des objets d'admiration

Le temps m’a donné tort. Brusquement, le classique vernis rouge s’est changé en bleu, vert, bronze, jaune… Parfois une teinte à chaque doigt. Puis aux couleurs ont succédé les paillettes, les reliefs, les dessins ou les pochoirs. Plus rien ne semble arrêter celles pour lesquelles on a déjà créé le néologisme anglais nailista, « folle des ongles ». Comme si plus nos doigts étaient visibles – sur le clavier de notre ordinateur, sur l’écran de nos tablettes ou de nos Smartphone (Nokia propose le Lumia 900 Pink, un téléphone rose, vendu avec le vernis à ongles assorti !) –, plus ils devaient être objets d’intérêt, pour ne pas dire d’admiration. Pour le sociologue Jean-Claude Kaufmann, fin explorateur de nos nouveaux us et coutumes, « tout travail sur le corps a pour fonction de se construire une identité dans le regard des autres. Les habits, les gestes, les mouvements y participent. Et le soin des mains, qui sont l’une des premières choses que nous découvrons de nous, encore plus ».

Girly et régressif

Que cherchons-nous donc à montrer aux autres à travers cette mode du nail art (créations artistiques créées sur les ongles) ? Selon Elsa Deslandes, manucure professionnelle chez Gemey-Maybelline, « personnaliser ses ongles, c’est les faire siens, jamais semblables à ceux des autres. C’est une customisation qui signe notre personnalité du moment, celle que nous choisissons d’être. Séductrice aux ongles rouges, gothique en noir ou ado ludique qui préfère le jaune et les paillettes, je peux changer de personnalité quand je veux. Et, quand je colle sur le vernis un cœur, une tête de mort ou les lettres d’un mot, je dis quelque chose de moi ».
Ce quelque chose de particulier est intrinsèquement lié à la féminité. À l’heure où les hommes s’occupent de leur peau, de leurs cheveux, de leur corps, de leurs poils, les ongles laqués sont l’un des derniers bastions de la cosmétique féminine. Petites filles, c’est le premier geste de beauté que nous demandons à notre mère. Et c’est souvent le premier qu’elle accepte ! D’ailleurs, venue de Corée, cette tendance se décline particulièrement sur le mode fillette ou kawaii (« mignon », en japonais). C’est jaune, rose, bleu, pastel. C’est court, rond, limé, orné de petits animaux, de cœurs, d’étoiles, de brillants… Nous ne sommes pas loin de l’univers des mangas. « C’est drôle, un peu girly, un peu régressif, observe Elsa Deslandes. Cela touche les femmes très jeunes. Après 30 ans, vous n’allez pas à votre bureau avec des nounours sur des ongles verts. » Alors on se contente d’un strass sur l’auriculaire ou d’un effet matelassé.

Tout un art

Cette affirmation de la féminité, celle partagée au départ avec maman, est fréquente chez lesnailistas. Comme Stéphanie, 30 ans, qui confie : « J’ai toujours trouvé que c’était un moyen assez facile de faire “féminin”, mais j’ai vite laissé tomber car, avec ma vie – vaisselle, nautisme, judo… –, le vernis tient un jour et demi. Il y a dix-huit mois environ, j’ai rencontré Claire, j’ai flashé sur ses ongles, elle m’a dit que c’était du gel semi-permanent, je ne savais pas que ça existait. Depuis, une fois par mois, Claire me fait les ongles et nous nous amusons ensemble. » Emmanuelle, 24 ans, consacre ses samedis après-midi à ses mains et à ses amies. La bande de filles a toutefois vite compris que le véritable nail art ne s’improvise pas. Que cette véritable œuvre d’art miniature éphémère reste l’apanage de vrais professionnels. « Alors, nous nous rabattons sur les vernis aimantés, les paillettes, l’impression velours, précise Emmanuelle. Quand c’est réussi – pas toujours ! –, nous postons une photo de nos ongles sur Facebook ou sur Instagram. » En attendant les « like » !

Une marque de combativité

Les ongles ont aussi, symboliquement, quelque chose d’agressif que l’on ne s’avoue pas toujours : ce sont des griffes. Si les animaux utilisent les leurs pour grimper, creuser, se défendre, protéger leurs petits, les nôtres ont perdu de leur force. Mais, d’un point de vue symbolique, ils marquent la combativité. On se souvient de la sprinteuse Florence Griffith-Joyner, aux griffes acérées aussi démesurées que ses foulées. Et combien d’hommes frissonnent devant la menace qu’un ongle trop acéré peut faire courir dans le jeu amoureux ? Jean-Claude Kaufmann voit venir cette tendance à travers les publicités, telle la campagne automne-hiver de Céline : « L’industrie du luxe impose aujourd’hui aux femmes des codes qui passent par une certaine agressivité. Nous sommes loin des influences androgynes d’il y a quelques années. Avec ses talons aiguilles et ses ongles soignés, la femme guerrière a quelque chose de Barbarella et une sacrée confiance en elle. Car on ne bouge pas de la même façon avec ces attributs. » Serait-ce pour gommer cette assertivité que le nail art joue, parfois, sur des codes plus girly ? Pour que la petite fille dissimule la femme inquiétante que l’on assume moins ? Ce pouvoir de nous transformer à volonté et selon notre désir a quelque chose d’irrésistiblement attrayant. Comme si une part de nous, un peu sorcière, n’oubliait jamais que les ongles ont longtemps été source de sortilèges pour philtres magiques.

Ongles : les ennemis à connaître

Comme les cheveux, que l’on abîme à force de les teindre, de les chauffer ou de les lisser, les ongles sont de la matière vivante qu’il convient de protéger. Évitez donc d’abuser des produits et des gestes suivants.
Les dissolvants, avec ou sans acétone. Ce sont des dégraissants. Or, l’ongle est recouvert d’un film gras destiné à le protéger et à le nourrir. S’il est nettoyé par ces produits, l’ongle va s’assécher.
Les ponçages et polissages. Une fois par mois suffit. Et, surtout, évitez la lunule, la partie blanchâtre située à la naissance de l’ongle, qui protège la matrice.
Les appareils de « soin » électriques qui se démocratisent et qui provoquent parfois des dégâts irrémédiables. Attention également aux outils en métal qui écaillent la surface des ongles et qui finissent par les rendre cassants, dédoublés et fragiles.
                               

Cosmétiques : apprendre à décrypter les étiquettes

Cosmétiques : apprendre à décrypter les étiquettes

Parabens, sels d’aluminium, phtalates… A moins d’être diplômé en chimie, savoir réellement ce que contiennent nos cosmétiques et s’ils sont dangereux pour notre santé relève du casse-tête. Comment identifier les substances nocives ? Quelles sont les alternatives possibles ? Le point avec Valérie Domeneghetty, référente santé-environnement au WECF.
Cancer, baisse de la fertilité, Alzheimer… Et si nos produits de beauté nous empoisonnaient ? La question est d’autant plus légitime que les polémiques se succèdent depuis plusieurs années : autour des parabens, d’abord, mais aussi des sels d’aluminium, du phénoxyéthanol, des phtalates… Des noms barbares réservés jusque-là aux chimistes, que nous sommes bien obligés aujourd’hui de connaître pour y voir plus clair dans notre trousse beauté.

Les produits à surveiller de près

Les colorations pour cheveux : « Ne serait-ce que parce qu’elles sont faites pour durer plusieurs semaines ! Sans compter les brûlures et les démangeaisons qu’elles peuvent occasionner. » Picotements, impression de chaleur… Et si nos sensations redevenaient notre premier indicateur ? 
-      Les crèmes de soin, pour le visage ou le corps : Parce qu’on les garde toute la journée et qu’elles sont conçues, justement, pour être bien absorbées par la peau.  « Elles pénètrent tellement, d’ailleurs, que certaines réussissent à traverser la barrière transcutanée et à passer dans le sang. N’oublions pas que, par sa surface, la peau est un espace d’intoxication important. »
-      Le dentifrice : « Parce qu’on en avale, qu’on le veuille ou non, et que les muqueuses de la bouche sont particulièrement sensibles ! » De quoi redoubler de vigilance pour nos enfants qui en avalent d’autant plus volontiers que ceux qui leur sont destinés ont un goût de bonbon…
-      Le vernis à ongle : « Ils sont conçus pour tenir le plus longtemps possible. Sans oublier le recours au dissolvant pour le retirer. » Notre nez ne nous avait-il pas mis en garde ?
-      Le déodorant : Car lui aussi, on le garde toute la journée, tous les jours… « Il faut également savoir qu’une peau irritée, comme celle laissée par les rasages ou les épilations, laisse passer six fois plus de substances ! »

Les substances à éviter

PEG et PPG, ammonium et sodium, suffixes en –eth et en –one… « Il faudrait être un chimiste aguerri pour décrypter parfaitement l’ensemble des composants utilisés en cosmétique, reconnaît Valérie Domeneghetty. Pour le commun des mortels, c’est tout bonnement impossible. En revanche, on peut apprendre à discerner ceux dont on sait qu’ils peuvent être dangereux ».
-      Les sels d’aluminium et les chlorates d’aluminium (sels d’aluminium synthétiques) : « Le lien n’a pas été formellement prouvé mais ils sont suspectés d’avoir un rôle dans des maladies de type Alzheimer et des cancers, notamment du sein. »
Où les trouve-t-on ? Dans les déodorants, pour leur effet bactéricide et anti-transpirant.
L’alternative : la pierre d’alun naturelle. Elle supprime les bactéries responsables des mauvaises odeurs mais contrairement aux sels d’aluminium, elle ne bloque pas la transpiration. Comment la reconnaître ? Le seul ingrédient doit être du potassium alum.
 Le triclosan : « C’est un antibactérien qui a la particularité d’être persistant dans l’environnement. On en a déjà retrouvé dans des poissons et même du lait maternel. Le problème, c’est qu’il développe une résistance aux antibiotiques. 
Où le trouve-t-on ?Dans certains dentifrices, mais aussi dans la maison, dans les planches à découper en plastique et les oreillers antibactériens.
L’alternative : le dentifrice bio, garanti sans triclosan ! »
-      Les parabens : « Ces conservateurs sont fortement suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Au fil des études, leur nocivité est revue en permanence. Résultat : la législation les concernant évolue sans cesse et diffère d’un pays à l’autre. En France, ils ne sont pas interdits dans les cosmétiques s’ils respectent certaines doses ». Certaines marques de cosmétiques ont recours au phénoxyéthanol comme conservateur. « Mais ce composant, qui permet avant tout de favoriser le mélange des ingrédients, est très allergisant, irritant. »
Où le trouve-t-on ? « Dans la grande majorité des produits industriels… »
L’alternative : « Les produits certifiés bio qui ont recours à des conservateurs plus naturels. Mais aussi les cosmétiques maison, que l'on fabrique soi-même sans conservateur, ni de procédé chimique de transformation »
-      La paraffine (paraffinum liquidum et ceresin wax notamment) : « C’est une substance issue des hydrocarbures, notamment des huiles minérales. Elles sont utilisées pour donner du liant aux produits mais elles sont surtout très occlusives. C’est-à-dire qu’elles vont boucher les pores et empêcher l’oxygénation de la peau. Elles sont donc très comédogènes. » (elles peuvent favoriser les boutons)
Où les trouve-t-on ? « Dans les mascaras, les baumes à lèvres, les cires pour cheveux… Tout ce qui ‘colle’. 
L’alternative : Les produits bio et de manière générale tous ceux qui font appel à des huiles végétales ou des cires naturelles. »
 Le Sodium laureth sulfate (SLS) est un tensioactif très courant. « Mais c’est aussi un détergent que l’on retrouve dans nombre de produits d’entretien. Sans surprise, il est aussi décapant pour la peau. »
Où le trouve-t-on ?« Dans des dizaines de produits cosmétiques, notamment dans les shampoings. » 
« De manière générale, le suffixe ‘–eth’ est important car il indique que le composé a subi un procédé chimique lourd qui génère des résidus très toxiques (certains sont classés cancérigènes par le Centre International de Recherche sur le Cancer). Ce sont de puissants irritants pour la peau et les poumons, mais ils ne sont pas mentionnés sur les étiquettes car ce sont des résidus, pas des composants ! On peut toutefois repérer leur présence grâce au suffixe ‘–eth’ et par les mentions PEG et PPG ».
-      Les filtres solaires : « Les filtres solaires sont accusés d’être des perturbateurs endocriniens. Ceux qu’il faut absolument éviter : les filtres invisibles car cela signifie qu’ils contiennent beaucoup de nanoparticules. Depuis juillet 2013, celles-ci doivent obligatoirement figurer sur la liste des ingrédients. Mais mieux vaut privilégier les produits solaires ‘blancs’. Tant pis pour les traces ! »
Quelle alternative ? « Les produits solaires bio ne contiennent pas de filtres chimiques. Mais il est également possible de trouver, notamment en pharmacie et parapharmacie, des solaires aux filtres minéraux. »
                                   

Quand on transpire trop…


Pendant un rendez-vous ou lors d’une intervention en public stressante, qui n’a jamais redouté de transpirer excessivement, d’arborer des auréoles disgracieuses sur ses vêtements ou de sentir mauvais ? Difficile alors de garder confiance en soi. Engendrant souvent des sentiments de gêne et de honte, l’hypersudation peut devenir un vrai handicap au quotidien. Mais des solutions existent pour y remédier.
Plus de 50% des Français ont peur de transpirer dans des situations particulièrement stressantes (étude menée en Janvier 2012 par l’Institut GMI auprès 301 individus représentatifs de la population française.). Si la sudation est utile pour réguler la température corporelle et, de manière plus anecdotique, pour éliminer certaines substances, elle peut aussi devenir source de gêne et d’angoisses. Heureusement, un bon déodorant suffit généralement à absorber la sueur, à tuer les bactéries et à masquer les mauvaises odeurs. Mais pas toujours. Certaines personnes transpirent en effet au-delà de la normale. Leur sudation peut être quatre à cinq fois supérieure à la moyenne. On parle alors de transpiration excessive, aussi appeléehyperhidrose. Souvent bénigne, elle peut parfois entraîner des dermatoses, des surinfections ou encore de l’eczéma.
« La plupart du temps, il s’agit d’hyperhidrose primaire, une maladie qui surgit souvent à l’adolescence, qui n’est reliée à aucun autre problème de santé. Elle est habituellement localisée au niveau des aisselles (axillaire), du visage (faciale) ou des mains et des pieds (palmo-plantaire), explique Pierre-Emmanuel Stoebner, médecin au service de dermatologie du CHU de Nîmes. L’hyperhidrose secondaire est, elle, causée par un traitement médical ou une maladie - infectieuse, endocrinienne, cancers, tuberculose… Elle est généralement diffuse sur tout le corps. » A noter qu’il existe un cas particulier d’hyperhidrose localisée : l’hyperhidrose gustative provoquée par les épices fortes, le café, le chocolat et le beurre de cacahuète, mais aussi par des affections neurologiques.

Peur de la stigmatisation sociale

Environ 1% de la population française est concerné par l’hypersudation. Longtemps sous-évalué et relégué au rang de problème purement cosmétique, ce phénomène constitue pour les personnes affectées une véritable gêne. Personnelle, tout d’abord, car transpirer excessivement est inconfortable et désagréable. Relationnelle ensuite. « J’ai reçu en consultation une petite fille de huit ans qui utilisait plus d’une trentaine de buvards par jour à l’école pour absorber sa transpiration des mains, se souvient Danièle Pomey-Rey, dermatologue et psychanalyste à l’hôpital Saint-Louis. Elle le vivait très mal, notamment vis-à-vis de ses petits camarades. »
Un sentiment de honte et un embarras que l’on retrouve chez les adultes, surtout dans le cadre professionnel. Agée de 28 ans, Stéphanie transpire excessivement depuis l’adolescence : « Cela intervient surtout quand je subis une forte émotion ou quand j’enchaîne les rendez-vous. Les auréoles sous les bras et les mauvaises odeurs me gênent vraiment en public. Plus je suis stressée, plus je transpire. Plus je transpire, plus cela me stresse et me fait perdre confiance en moi. C’est un cercle vicieux. Il m’arrive de me focaliser sur mes collègues ou mes clients, au détriment de notre conversation, pour voir s’ils n'ont pas remarqué ma transpiration. J’emporte toujours avec moi un ou deux chemisiers de rechange au cas où. » 

La transpiration excessive a ainsi des répercussions indéniables sur la qualité de vie des malades. Elle est socialement inacceptable dans nos sociétés, où elle est associée à un manque d’hygiène, mais aussi à de la nervosité. « Je transpire beaucoup et je vis cela comme un véritable handicap, raconte Isabelle, qui occupe un poste à grosses responsabilités. Le plus difficile pour moi, c'est la transpiration sous les bras. Dès le matin, j’ai de larges auréoles qui ne me lâchent pas de la journée. C'est très éprouvant. Je ne peux pas m'habiller comme je veux. En gros, j'ai toujours une veste ou un lainage. Quand il fait froid, ça va. Mais quand l'été arrive, mon calvaire commence. Les débuts de cette transpiration excessive remontent à mes premières années de travail. Je suis très consciente que c'est lié au stress. Si j'arrive à passer une journée au calme sans rendez-vous et sans réunion, cela disparait. Je n'en parle jamais. C'est mon secret, ma honte. On est très seul avec un handicap très visible. Personne ne m'a jamais fait la moindre réflexion, je me les fais toute seule ! » Selon une enquête menée par l'association américaine d'aide aux personnes souffrant d'hyperhidrose (IHHS) en 2009, 86 % d’entre elles ont déjà eu peur d'aller à des entretiens d'embauche à cause de leur transpiration excessive. Pire : plus de la moitié d’entre elles ont déjà renoncé à une intervention en public pour la même raison. 

Des traitements graduels

Comment savoir si l’on souffre vraiment d’hyperhidrose ? « Pour déterminer l’existence de la pathologie, le dermatologue interroge le patient, notamment sur la fréquence et l'intensité de sa transpiration, il utilise des scores de sévérité et réalise aussi un examen clinique avec des tests objectifs, par exemple avec du talc et de l’iode, précise Pierre-Emmanuel Stoebner. Cela permet d’objectiver le ressenti et les déclarations du patient. En effet, une transpiration jugée excessive par une personne ne le sera pas forcément par une autre. » Une fois le diagnostic posé, plusieurs traitements sont possibles. Ils sont prescrits selon un schéma établi par paliers progressifs.
Pour une transpiration excessive localisée, la première étape est d’essayer un anti-transpirant sur une peau sèche et bien propre. Les sels d’aluminium, notamment le chlorure d’aluminium, limitent la sécrétion de sueur et préviennent les mauvaises odeurs. Si cette solution n’est pas efficace, le dermatologue proposera, surtout pour les mains et les pieds, des séances d’ionophorèse, une technique qui consiste à faire passer un courant électrique faible et continu dans la peau. « Il y a d’abord une phase d’attaque, puis de l’entretien, précise Pierre-Emmanuel Stoebner. Les séances se font généralement en consultation, mais les patients peuvent acheter un appareil pour les faire chez eux. » Pour les aisselles, des injections périodiques de toxine botulique sont réputées efficaces. En cas d’échec de ces différents traitements, pour les cas les plus graves, on pourra éventuellement envisager la chirurgie.

Réhabiliter l’image de soi

La transpiration excessive étant très souvent provoquée par le stress, un trop plein de tensions ou un état anxieux, il est également recommandé d’engager une thérapie comportementale pour en trouver les origines psychologiques et réhabiliter l’image de soi qui s’en trouve dégradée. « Celui qui en est atteint est quelqu’un qui des choses à dire, mais qui n’y parvient pas par le langage, explique Danièle Pomey-Rey. Il parle alors avec sa peau, qui relaie les non-dits, comme pour les personnes atteintes de psoriasis ou encore d’eczéma. Mais peu de patients engagent un travail sur eux-mêmes en cas de d’hypersudation. Ils consultent avant tout pour que leur calvaire quotidien cesse. Peu importe les causes profondes de leur transpiration du moment qu’elle s’arrête rapidement. » 
                                          

Jean-Claude Kaufmann : Se réinventer sous la douche

Se réinventer sous la douche

Jusque-là, je dois l’avouer, j’avais un peu mauvaise conscience sous la douche. Mes gestes sont lents, je traîne, le temps s’écoule au-delà du raisonnable. Ensuite, c’est la course pour être à l’heure. Je me disais que j’étais loin des images de la pub, où l’on voit des hommes débordants d’énergie virile, qui se claquent la peau et s’éveillent avec une redoutable efficacité. Heureusement, ces jours-ci, j’ai eu accès à des statistiques sur les gestes de propreté du matin, et les résultats m’ont fait du bien. Car mon cas n’a rien d’isolé. Excepté quelques hyperactifs, tout le monde traîne aujourd’hui sous une eau enveloppante plutôt que percutante. La pub a une époque de retard.

Se réveiller est moins simple qu’autrefois. Parce que nous inventons de plus en plus notre univers existentiel, notre identité. Et que cette invention recommence chaque matin, après la rupture bienheureuse de la nuit, où tout est permis dans les rêves. Au réveil, ce n’est plus pareil. Il faut imaginer froidement sa journée, évaluer des options, esquisser le soi entre café et dentifrice. Ce nouveau travail subjectif explique que le petit déjeuner tende à devenir plus solitaire et silencieux – un sur deux est pris en solo dans les familles (« Les enjeux relationnels du petit déjeuner », Cahiers de nutrition et diététique, septembre 2012) ; difficile d’être disponible aux autres quand on est déjà en dialogue avec soi-même. Il explique aussi que la douche se fasse plus longue et douce. La caresse de l’eau nous aide à effectuer la transition entre le rythme mou de l’éveil et l’agitation qui va suivre.

Mais il y a davantage. Une des nouvelles frontières de l’aventure humaine consiste à savoir découvrir une infinité de petites sensations dans les gestes du quotidien. La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher font des progrès spectaculaires dans leur capacité à percevoir des formes, des sons, des parfums hier encore ignorés. La jouissance ordinaire se forme ainsi dans l’accumulation d’une multitude d’émotions minuscules. Surtout pour les gestes à fleur de peau comme sous la douche.
Elle fut inventée il y a deux siècles, dans les prisons, pour laver de force les détenus. Mais il fallut attendre les années 1950 pour qu’elle se généralise, avec la construction de salles de bains dans les HLM. Elle était alors brève et strictement hygiénique ; rien à voir avec aujourd’hui. L’eau ne se contente plus de couler ; elle doit caresser, masser, envelopper. Oubliés les savons basiques ; des parfums exotiques évoquent le voyage, suggèrent des voluptés transgressives. Même les hommes s’y mettent et explorent les saveurs sucrées. Ils ont désormais le goût du fruit, note un parfumeur. « Mais pas n’importe lequel : la pomme, parce qu’elle est acide, le melon parce qu’il évoque l’eau jaillissante. » (« La révolution passe par la salle de bains », Le Monde, 26 septembre 2012). Moi j’aime bien le citron. À condition qu’il soit doux sous la douche.
                            

Enfants : du bio dans la salle de bains


C’est dans la salle de bains que nous apprenons à nos enfants à prendre soin d’eux. Des moments d’intimité privilégiés pour faire grandir leur conscience écologique.

Salle de bain, lieu de l'authenticité

Au-delà de son rôle premier – la recherche de l’hygiène –, « la salle de bains est un lieu très intime où l’on passe d’un état à un autre, de la sociabilité à l’animalité », rappelle le psychologue Patrick Estrade (auteur de La Maison sur le divan
Pocket, “Évolution”, 2010). Un espace dédié à notre mue, puisque l’on s’y dévêt pour s’y retrouver nu, dans la réalité d’un corps avec ce qu’il affiche de gracieux et de déplaisant. Bas les masques : ce lieu s’impose plus qu’aucun autre comme celui de l’authenticité. Difficile de partager un endroit qui nous confronte avec la fragilité de ce que nous sommes.

Pour la psychosociologue Perla Serfaty-Garzon (auteure de Chez soi, les territoires de l’intimité Armand Colin, 2003. Son site : perlaserfaty.net), il paraît évident que « la salle de bains abrite les gestes de la remise en cohérence de soi ». C’est là, face au miroir ou sous la douche, alors même que nous nous maquillons, coiffons, lavons, que nous composons une image de nous unifiée, présentable au monde. Alors que nous la rêvons privée et entièrement dédiée à ce dialogue narcissique, voilà que, faute de place ou de moyens, nous devons nous résoudre à la vivre tel un territoire d’une intimité à partager. Et tout d’abord avec nos enfants.

Des soins qui créent du lien


Cette pièce est le lieu des premiers soins, du premier bain, puis, très vite, de ces rites primaires d’une toilette intime et quotidienne que nous apprenons à nos enfants. Plus tard apparaissent les gestes culturels d’un capital santé et beauté à préserver. Les produits, crèmes, shampoings, mais aussi les accessoires, brosses, gants, etc. que nous utilisons sont alors une formidable occasion de mettre du lien entre les générations, avec pour appui ce que nous avons nous-mêmes reçu de nos parents. Ils nous servent à transmettre une histoire familiale, avec ses codes et ses priorités. C’est à ce moment-là que se dessinent les futures habitudes et les petites manies.
                                               

Gommage éclat pour prolonger l’été


L’été, la peau se dévoile. Les jupes se raccourcissent, les épaules se découvrent, les jambes sont de sortie. Il est donc nécessaire de prendre soin de sa peau durant la saison chaude. Elle n’en sera que plus belle ! Qu’il soit fait à la maison ou en institut, le gommage est la clé pour une belle peau délicatement hâlée tout l’été.
L'été est une saison propice au développement d’une bonne image de soi. Pour cela, il est important de prendre bien soin de sa peau, qui, entre le sel, le sable et le soleil, est soumise à rude épreuve. Il faut alors l’hydrater, la protéger, et ainsi, la sublimer ! Pour cela, il est recommandé de procéder régulièrement à une séance de gommage. « Selon les types de peau, on peut s’exfolier jusqu’à une fois par semaine, visage compris », préconise Danielle Lanstère, esthéticienne.

Préparer la peau au bronzage

« C’est un geste important en été, tout d’abord pour se faire belle. En éliminant les peaux mortes, on donne plus d’éclat à l’épiderme ! » Décolletés, jambes et épaules nues : c’est le moment ou jamais de faire peau neuve. « Le gommage est également important pour se préparer au soleil. Une peau exfoliée est plus réceptive aux crèmes hydratantes, et bien sûr, aux crèmes solaires », ajoute l’esthéticienne.

Prolonger le bronzage

Contrairement aux idées reçues, le gommage ne fait pas disparaître le bronzage. Au contraire, il le prolonge ! « En exfoliant sa peau, on active la microcirculation, et la peau est ainsi mieux oxygénée, ce qui est très bon pour entretenir le bronzage », selon Danielle Lanstère. Attention cependant au choix des produits gommants : « Certains produit sont plus abrasifs que d’autres. Il est toujours recommandé d’utiliser des gommages hydratants. »

Un moment de détente oriental

Les bienfaits du gommage sont bien connus des femmes orientales qui, régulièrement, se rendent au hammam pour un soin exfoliant vivifiant au savon noir. Rituel incontournable de beauté orientale, il permet de débarrasser la peau de toutes ses impuretés. Le corps, préalablement enduit d’une pâte onctueuse à base d’huile d’olive vierge, est frotté au gant de beauté, dit « Kassa », afin d’exfolier la peau en profondeur. Le résultat ? Un moment de détente et une peau de pêche garantie !

Gommage gourmant à la maison

Pendant les vacances, pourquoi ne pas prendre un peu de temps pour soi en se concoctant son gommage à la maison, avec quelques ingrédients naturels ? Il suffit de partir d’une base pour le massage (au choix une huile végétale, un yaourt, du miel ou du gel douche), d’en verser quelques cuillères à soupe dans une coupelle, et d’ajouter un ou plusieurs éléments exfoliants.
Au menu : le sucre en poudre, le sable, le gros sel (idéal pour les zones rugueuses comme les pieds ou les genoux) le marc de café, la poudre d’amande, la noix de coco râpée ou encore le sel fin. A vous de faire votre cuisine ! Et pour allier l’utile à l’agréable, vous pouvez ajouter quelques gouttes d’huiles essentielles pour parfumer votre gommage (10 gouttes pour trois cuillères à soupe de gommage, à mélanger à la base choisie avant d’y ajouter l’exfoliant).
Et pour des recettes vraiment gourmandes, découvrez notre diaporama « Recettes naturelles pour gommage maison ».

Le geste beauté à la plage

A la plage, loin des instituts de beauté et des parapharmacies, il est possible d’improviser une séance gommage 100% naturelle. Le mieux est de s’isoler un peu, sur la plage, et de prendre son temps. Assise au bord de l’eau, on se frictionne la peau avec du sable fin et mouillé en effectuant des mouvements circulaires, puis on se rince directement dans la mer. Le soir, après la douche, on applique généreusement un lait hydratant, et le tour est joué !
                                     

Label « Cosmebio » : dix ans déjà


Il y a encore 10 ans, les cosmétiques dits « naturels » ou « bios », n’étaient encadrés par aucune réglementation en France. Le label Cosmebio, créé en 2002, a permis une meilleure visibilité de ces produits sur le marché, et créé un cadre technique précis, auquel près de 400 marques sont aujourd’hui soumises. Si des progrès considérables ont été réalisés, les cosmétiques bios remplissent-i ls toutes leurs promesses ?

La naissance d’un label

Du bio dans nos frigos, du bio dans nos produits d’entretiens, du bio sur nos étiquettes… Et du bio dans nos salles de bain : ces dix dernières années, la lame de fond des produits certifiés « bios » a touché tous les réseaux de distribution, y compris le marché de la beauté. Il suffit aujourd’hui de flâner dans les allées d’une grande surface pour s’en rendre compte. De la petite marque spécialisée à la marque de grande distribution, tous les producteurs de produits de beauté surfent sur ce nouveau marché juteux. Pourtant, il y a dix ans encore, il n’existait quasiment aucun cadre, ni aucune réglementation. Accolait à sa marque l’appellation de « bio » ou « naturel » qui voulait, au gré de ses besoins marketing.

C’est pourquoi en 2002, une poignée de fabricants a décidé de se réunir pour définir les contours de cette nouvelle façon de penser la beauté. Parmi eux, Samuel Gabory, aujourd’hui président de l’Association professionnelle de la cosmétique écologique et biologique. « Nous nous sommes demandé : a minima, que doit contenir cette cosmétique ? Comment être honnête avec la consommatrice, et la mettre en garde contre un effet marketing ? Et nous avons ainsi défini les grands axes de développement de ce qui allait devenir notre labelCosmebio ».

Les exigences de Cosmebio

Les dix sociétés fondatrices se réunissent ainsi en association, et planchent sur une charte, qu’elles soumettent ensuite à l’organisme de certification Ecocert. Cette charte impose à ses adhérents un minimum de 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle dans la composition de ses produits. De plus, 95% des ingrédients végétaux et 10% de l’ensemble des ingrédients doivent être issus de l’agriculture biologique.
A l’occasion de ses 10 ans, le label Cosmebio a revu sa charte pour y ajouter de nouvelles contraintes. Outre la réglementation technique, les fabricants sont dorénavant tenus de rendre compte chaque année du fonctionnement de leurs entreprises : commerce équitable et solidaire, développement durable et politique sociale de l’entreprise seront désormais passés au crible. « Nous ne voulons pas donner de leçons à nos adhérents, précise Samuel Gabory, mais les sensibiliser à ces problématiques, dans un souci de cohérence avec notre démarche. Nous sommes également attentifs à la déontologie de chacun. Une marque qui utilise le mot « Bio » dans son nom doit ainsi être en mesure de labelliser l’intégralité de sa gamme ».

Le boom du marché des cosmétiques bio

Ce discours en a séduit plus d’une, et a ainsi permis aux cosmétiques bios (dominés en France à plus de 95% par le label Cosmebio) de passer de 0 à 2,7% du marché des cosmétiques en dix ans, et d’enregistrer une croissance de 38% de 2007 à 2010. Les produits labellisés Cosmebio représentent aujourd’hui 15% du marché des cosmétiques bios européens, derrière le label allemand BDIH (42%).
Parmi les utilisatrices séduites par la cosmétique bio, Florence Fouillet, créatrice du site Naturalglam.com. Cette jeune femme est littéralement accro aux cosmétiques bios : « Dans ma salle de bain, il n’y a plus que cela ! Il y a dix ans, nous en étions à la découverte du bio, et il y manquait encore la dimension glamour. Mais en une décennie, on a assisté à une évolution incroyable ! Les formules sont de plus en plus innovantes grâce à la recherche sur la chimie verte et les laboratoires font des progrès énormes ! »

Une clientèle encore méfiante

Cet engouement, Frédérique Chartrand, auteur et photographe culinaire spécialisée dans le bio et créatrice du site lecoinbio.com, l’a également connu. « Cela fait six ans que je consomme bio, y compris en cosmétiques. Cette tendance à la maison s’est confirmée quand je suis tombée enceinte, car je cherchais des produits le plus naturel possible. A une époque, je ne consommais même que ça ! » raconte-t-elle. Depuis, elle est revenue à une consommation plus occasionnelle des produits de beauté bios. « J’ai une peau ultra-sensible et je dois porter une attention particulière à mon visage. J’utilise donc une crème d’une grande marque de parapharmacie, car je n’ai pas trouvé de crème bio suffisamment efficace », explique-t-elle.

Les soins bios seraient-ils moins efficaces ? C’est en tout cas l’idée générale qui continue de prévaloir chez les consommatrices, encore majoritairement méfiance à l’égard de ce marché. Selon une étude Ipsos pour l’Association Cosmebio, seules 38% pensent que le label certifie les produits en toute indépendance. Moins de la moitié d’entre elles (47%) pensent que ces produits respectent la santé. Malgré cela, le logo Cosmebio bénéficie du taux de reconnaissance le plus élevé parmi les labels testés.

Progrès et limites des cosmétiques bios

Pour Samuel Gabory, les avancées en dix ans sont indéniables. « Aujourd’hui, la cosmétique bio est plus consensuelle. Prenez l’exemple des parfums : il y a dix ans, les fragrances bios n’étaient que des odeurs très proches de la nature : de l’orange, de la lavande, etc. Aujourd’hui, les parfums bios sont aussi travaillés que les parfums "conventionnels". Plus encore, ce sont les parfumeurs classiques qui font maintenant appel à nos fournisseurs ! »
Force est pourtant de constater que les cosmétiques bios restent aujourd’hui cantonnées à certaines familles de produits : les soins du visage (34% du marché des cosmétiques bio en France) et les soins du corps (17%). Viennent ensuite les produits d’hygiène corporelle (15%), les produits de massage et détente (11%), les produits capillaires (7%) ou encore le maquillage (3%) et les parfums (2%).
Si Frédérique n’est pas passée au 100% bio dans sa salle de bain, c’est qu’elle peine encore a trouver son bonheur dans certaines catégories de produits. « Prenez les protections solaires par exemple : la seule crème que j’ai trouvé était très blanche et très couvrante. Je suis coquette, et je n’ai pas envie de me tartiner en blanc lorsque je suis à la plage ! ». Même constat du côté des vernis à ongles : « On commence à trouver des vernis bios, mais les couleurs ne sont pas très tendance… »

De la futilité responsable

Ces lacunes, Samuel Gabory en a bien conscience. Mais, il l’assure, la recherche est en cours, et le bio n’a pas fini de s’améliorer. « Nous avons déjà fait de tels progrès en dix ans. Sur les agents moussants par exemple. Grâce à la recherche, nous n’utilisons plus d’agent solvant ! » Mais attention : « On ne peux pas tout faire à 100% en cosmétique bio ! » Certaines gammes de produits, comme les défrisants pour les cheveux, les produits au silicone, ou encore les anti-transpirants ne trouveront jamais leurs places dans les rayons bios : trop chimiques…

Malgré cela, Florence Fouillet souligne l’évolution importante des mentalités chez les fabricants de soins bios. « Les packaging sont bien plus jolis aujourd’hui qu’il y a 10 ans. J’ai envie de beaux produits, que je n’aurais pas besoin de planquer dans ma salle de bain ! Les producteurs ont compris l’importance de la notion de rêve… Et on a besoin de rêver. Même quand c’est du bio ! » Une opinion que partage le président de l’association Cosmebio : « La cosmétique bio, c’est de la futilité responsable ! »
                                  

Prendre soin des peaux atopiques


Avec le froid, le stress, votre peau démange, s'irrite, se couvre de lésions rouges ? Vous pensez avoir la peau sèche ? Peut-être souffrez-vous davantage, comme un enfant sur 4 et un adulte sur 10, de dermatite atopique. Origines, manifestations, traitements... Explications et conseils pour lutter contre cette maladie chronique qui peut empoisonner le quotidien.
La dermatite atopique est une maladie dermatologique inflammatoire qui se caractérise par une sècheresse cutanée extrême, de fortes sensations de démangeaisons et l'apparition de lésions rouges.
Cela vous évoque les signes de l'eczéma ? "C'est bien d'eczéma atopique qu’il est question, c’est le terme que l'on a longtemps employé, confirme Djouhar Megartsi, chef de produit pour les laboratoires SVR. Mais il convient de le différencier d'un autre type d'eczéma, dit de contact, qui se développe davantage à l'âge adulte, en cas de contacts prolongés (notamment dans le cadre du travail) avec des substances allergisantes."
La dermatite atopique, elle, est avant tout une maladie de l'enfant... Voire du très jeune enfant. Elle se déclare en général vers 3 mois - mais peut apparaître chez des nourrissons plus jeunes - avant de disparaître, souvent, au cours de l'enfance (dans plus de 60% des cas avant trois ans). Fréquente, on estime qu'elle toucherait aujourd'hui dans les pays occidentaux jusqu’à un enfant sur 4 et un adulte sur 10.

Les causes de la dermatite

En cause ? Une anomalie, chez ceux qui en souffrent, de la barrière cutanée : la peau ne joue alors plus son rôle de barrière. "Plusieurs facteurs explicatifs s'entrecroisent, poursuit Djouhar Megartsi. Le premier est génétique : un parent qui a un terrain atopique a de fortes probabilités de voir son enfant en souffrir. Le second relève davantage d'une anomalie des défenses immunitaires."

Dermatite atopique et allergies ORL sont en cela fortement liées. "Toutes deux ont la même porte d'entrée dans l'organisme : une sensibilisation par la peau. Acariens, pollens… Nous sommes constamment exposés à des allergènes divers. Or face à une sensibilisation chronique, nos défenses immunitaires sont de plus en plus sollicitées. Et finissent par sur-réagir. Jusqu'à parfois, attaquer les cellules pulmonaires. C’est pour cela que, comme pour les allergies ORL, une dermatite atopique sévère, si elle n'est pas traitée, peut aboutir à de l'asthme."

En forte progression

L’autre fait surprenant, quand on se penche sur cette maladie, demeure sa progression. On compterait deux fois plus de personnes concernées - enfants et adultes confondus - aujourd'hui que dans les années 1960. Et les chiffres continuent de progresser. Comment expliquer cette recrudescence ? "D’une part, la maladie est mieux diagnostiquée, cela joue sur les chiffres. Mais la théorie hygiéniste, qui prédomine actuellement, avance qu'à force de trop aseptiser l’environnement de nos enfants, ceux-ci se mettent à réagir à des allergènes plutôt inoffensifs. Comme si leur immunité s'ennuyait en quelque sorte." Il est troublant en effet que les enfants des pays moins développés, plus exposés aux microbes, soient nettement moins sujets à développer des réactions allergiques de ce type.
« Il y a également toutes les agressions que l'on fait subir à la peau des enfants, dès leur plus jeune âge, évoque la spécialiste. Bains quotidiens, trop chauds, trop prolongés... Ce n'est pas forcément un facteur déclenchant mais cela ne contribue pas à avoir une barrière cutanée de bonne qualité." Surtout lorsqu'il y a une prédisposition génétique.

Des manifestations handicapantes

Souvent sans danger, la dermatite peut toutefois entraîner des complications si elle n’est pas correctement pris en charge. Les risques ? Qu’elle ne crée de l’asthme, comme évoqué précédemment, ou que les lésions s’infectent et ouvrent la voie à de l’impetigo ou à un staphylocoque.
Mais si elle s’avère handicapante, c’est avant tout par les démangeaisons et les rougeurs qu’elle provoque lors des poussées. Chez l'enfant, elle peut entraîner notamment des pleurs, des réveils nocturnes répétés à cause de l'inflammation... Et entraîner un réel mal-être pour toute la famille.
Chez l’adulte, la dermatite se concentre essentiellement sur le visage et le cou, des zones très exposées. "Les adultes sont souvent complexés et tentés de la dissimuler au mieux en portant des vêtements très couvrants, explique Djouhar Megartsi. » Certains sont tellement « mal dans leur peau » qu’ils préfèrent se cacher, quitte à se couper de leur vie sociale. « Le problème, c'est que le stress est un facteur aggravant, poursuit-elle. Et que la survenue d'une poussée génère pour eux beaucoup de stress. " Un véritable cercle vicieux.

Des solutions locales en urgence

La solution ? Aller consulter un spécialiste qui prescrira en urgence un traitement local pour stopper l'inflammation. Une étape incontournable que beaucoup redoutent, pourtant : "De nombreux parents hésitent à avoir recours à ces traitements car ce sont des dermo-corticoïdes. Cela leur fait peur. Pourtant ils sont nécessaires pour calmer l'inflammation. Et utilisés à bon escient, leurs effets secondaires sont extrêmement rares."
Les dermatologues proposent en général une application quotidienne, de préférence le soir, jusqu'à amélioration. A partir de là, ils conseillent d’espacer les applications et de les remplacer progressivement par des émollients, des crèmes spécifiques qui vont calmer les démangeaisons et reconstituer la barrière cutanée.c

Un traitement de fond indispensable

Le recours aux émollients est d’ailleurs capital pour les peaux atopiques : ce sont eux qui, appliqués quotidiennement tout au long de l’année, vont permettre de limiter au maximum la survenue des poussées. Même s’il convient d’adopter quelques bonnes habitudes. « Evitez les bains prolongés et l'eau chaude en général, recommande ainsi la spécialiste. Sans oublier les bains en piscine, à proscrire. Veillez également à utiliser des produits lavant sans savon, ni parfum, au pH physiologique (soit 5,5). Enfin, pensez à couper très régulièrement les ongles des enfants pour éviter qu'ils ne se blessent en se grattant. Et de manière générale, choisissez des sous-vêtements et des vêtements en coton faciles à vivre, qui limitent au maximum les frottements."

Et en cas de peau sèche ?

Si vous avez une peau sèche « classique », l’hiver peut aussi aggraver les sensations de tiraillements. Mais le traitement est légèrement différent. « Il ne suffit pas d’apporter un corps gras à une peau sèche, met en garde Djouhar Megartsi. Il faut absolument hydrater la peau pour désquamer. Mais aussi désquamer pour hydrater. Cela passe par le choix de produits spécifiques, très hydratants, comme ceux à l’urée qui apportent un actif qui fait défaut à la peau. En réalité, il n’y a pas de remède miracle : seule l’application d’une crème au long cours s’avère efficace. »

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