Relaxation

Abhyanga, le massage de l’ayurvéda

Originaire d’Inde, ce massage pratiqué souvent à l’huile tiède de sésame fait voyager les sens et permet de rééquilibrer notre corps et ses fonctions. Un soin particulièrement indiqué aux personnes pressées, stressées… Et à tous ceux qui ont du mal à « décrocher ». Explications avec Jean-Guy De Gabriac, formateur en massages bien-être pour les spas.
Voilà plusieurs années que le massage Abhyanga fait partie de ces « massages du monde » proposés avec succès par les instituts et les spas, parfois sous le nom de « massage ayurvédique ». Une appellation impropre pour un soin qui est pourtant bel et bien tiré de l’Ayurvéda, cette médecine traditionnelle indienne dont le nom signifie littéralement « la science de la vie » en sanskrit.
S’appuyant sur les 7 centres énergétiques du corps – les fameux chakras - le massage Abhyanga est avant tout un soin rééquilibrant. Le principe ? Le masseur va agir sur les nadis, les trajets de l’énergie sur lesquels sont répartis des points de pression, pour permettre à l’énergie vitale - le prana dans la tradition ayurvédique - de circuler librement et harmonieusement dans tout le corps. L’objectif : un bien-être général, tant du physique que de l’esprit.

Un soin de l’harmonie

Par le biais de pressions circulaires et glissées, de frictions, d’accupressions mais aussi d’étirements, l’Abhyanga va apporter détente et harmonie au corps, grâce notamment à son rythme modéré et fluide. En réalité, ce soin existe aussi sous une forme bien plus tonique – une variante appelée Vishesh – qui est d’ailleurs celle qui est pratiquée en Inde. Ne soyez pas surpris donc si, à l’occasion d’un voyage sur place, le soin qui vous est prodigué est beaucoup plus vif que ce que qui se fait en Occident.

Pour les personnes stressées et nerveuses

Les propriétés de l'Abhyanga ? Elles sont nombreuses mais il est notamment réputé pour agir sur nos humeurs, en nous aidant à les tempérer. L'Ayurvéda, en effet, permet de réguler à merveille les tempéraments appelés doshas (Kapha - terre et eau -, Pitta - feu et eau - et Vata - air et ether).
Mais c’est sans doute aux personnes nerveuses, pressées ou stressées qu’il peut être le plus profitable. En effet, il permet entre autres d’accroître notre énergie vitale (le prana), de favoriser notre concentration et de nous aider à mieux gérer nos émotions. Il s’avère également un très bon préambule à la méditation tant il permet de se relaxer et de « relâcher » l’esprit.
Sur le plan physiologique, aussi, ses vertus sont nombreuses : renforcement du système immunitaire, amélioration de la respiration et de la circulation, assouplissement des articulations et renforcement du tonus musculaire… Autant de propriétés qui ne devraient pas faire oublier l’essentiel : ce massage, souvent réalisé à l’aide de produits comestibles - comme de l’huile tiède de sésame, de l'huile de moutarde pour activer le tonus, de ghee (beurre clarifié) sur pieds ou de pochons d'herbes - est aussi une invitation au voyage des sens. Un véritable soin détente, tout simplement.
                                             

J’ai testé un massage dans le noir

A Paris, l’institut Le Spa dans le Noir propose des soins pratiqués dans l’obscurité totale par des personnes non-voyantes. Un concept inspiré de la tradition asiatique des « blind massages » qui entend nous faire vivre une expérience sensorielle inédite. Notre journaliste l’a testé. Elle raconte.
J’ai testé un massage dans le noir

Entre esthétique et éthique

Pour être honnête, au départ, le concept du Spa dans le Noir ? me semblait un peu « gadget » : après tout, qui ne ferme pas les yeux quand il se fait masser ? En quoi le fait d’être plongée dans l’obscurité pourrait changer quoi que ce soit au soin ?
J’ai pourtant eu envie de m’y rendre. Par curiosité d’abord, mais également parce que le projet a une dimension éthique. Il offre du travail à des personnes en situation de handicap (les esthéticiennes sont toutes malvoyantes ou aveugles) tout en nous donnant à nous, les clients, l’opportunité d’expérimenter, même brièvement, ce qu’elles vivent au quotidien. Le noir, la désorientation, le trouble de ne pas savoir sur quoi fixer son regard, ni à quoi se fier pour avancer.
Je découvre ces sensations en sortant du vestiaire. Dans le couloir, je peine à mettre un pied devant l’autre, alors qu’Agnès, la praticienne qui va s’occuper de moi, me guide d’un pas sûr en me rassurant de sa voix. Elle se faufile sans peine, n’hésite pas un instant pour trouver la poignée d’une porte ou l’interrupteur à actionner le temps que je trouve mes marques.

Des complexes au placard

Dans le hammam, il ne fait pas complètement noir mais la lumière est tamisée. Très vite, je bascule dans ma bulle. Avec la buée, je ne vois même plus la porte, je ne fais que ressentir la chaleur et entendre la musique qui prend tout l’espace. Je me sens loin, très loin, du cœur de Paris qui bat pourtant à quelques mètres de là.
Quand Agnès réapparaît avec de l’eau, je me surprends à remonter ma serviette un peu nerveusement avant qu’elle me demande : « pouvez-vous prendre le verre que j’ai dans les mains, je ne sais pas où vous êtes ». J’avais oublié… Ici, ma pudeur et mes complexes peuvent me laisser en paix.

Dans le noir

Une douche et me revoici dans le couloir, accrochée au bras d’Agnès pour atteindre la salle du modelage. Elle allume une petite lampe pour que je m’installe. Là, dans la lumière, je la vois évoluer, contourner la table, ouvrir le robinet, préparer l’huile. Facilement, très facilement. Puis une fois que je suis en place, clic !, elle éteint. Agnès n’est plus qu’une voix qui me demande si j’ai des tensions particulières et m’explique le déroulement du modelage. Car ici, pas de protocole, les soins se font sur mesure. Je sens que la table sur laquelle je suis allongée bouge. Je suis incapable de dire si elle monte ou descend, même en ouvrant les yeux. La sensation est étrange.
Le soin commence avec une serviette qu’Agnès pose sur mes pieds et le contact me semble immédiatement très fort… Ma peau serait-elle déjà plus sensible, plus réactive ? Alors qu’elle continue de me masser, j’ouvre les yeux à plusieurs reprises. Et là où, d’habitude, je « reviens à moi » à la vue du plafond ou des pieds de la masseuse, je ne vois que du noir. Rien d’angoissant, au contraire, j’ai l’impression d’être enveloppée dans un cocon dont rien ne vient me tirer pour me ramener à la réalité.

L’art du toucher

Soudain les mains d’Agnès touchent un point sensible dans mon dos. Je grimace. Elle ne peut le voir mais elle l’a remarqué, elle me le dit. Je n’ai pourtant pas l’impression d’avoir bougé d’un iota. Peut-être me suis-je tendue sans m’en rendre compte. Pendant un bon moment, ses mains semblent suivre des lignes de tensions. Epaules, omoplates, plus près de la colonne… j’ai la sensation qu’elle est en train de « lire » mon dos, de décrypter la carte des zones sensibles. Un peu comme si mon dos était un livre ouvert… En braille.
Les minutes passent et je me détends vraiment. Notamment parce que pour la première fois, mon esprit n’est pas parasité par cette petite question insidieuse : « que voit l’esthéticienne de moi, à cet instant ? De mon corps presque nu, exposé sur une table ? ». Une serviette est bien posée sur moi mais je ne me crispe pas quand elle en relève un coin. Je savoure, un brin coupable tout de même à l’idée de ne lâcher prise que grâce au handicap d’une autre.
Mais dans le couloir noir, à mesure que je suis Agnès à petits pas prudents pour regagner le vestiaire, encore toute étonnée de la facilité avec laquelle elle a réussi à effacer mes tensions, je m’interroge. Suis-je bien celle qui bénéficie de tous ses sens ? Qui sait user de toutes leurs potentialités ? Est-ce vraiment elle qui est handicapée ? Alors que je me rhabille, en pleine lumière, je n’en suis plus du tout sûre.

Trois questions à Didier Roche

Fondateur du Spa dans le Noir

Psychologies : Comment vous est venue l'idée du Spa dans le Noir ?
Didier Roche : On sait depuis longtemps que les personnes non-voyantes développent des qualités compensatrices, notamment dans leur science du toucher. Elles touchent toute la journée pour exister, elles communiquent avec la main et c’est grâce à elle qu’elles disent par exemple « je t’aime » sans parler. Elles savent mettre leur cœur au creux de leurs mains. C’est de là qu’est née en Asie du Sud-Est la tradition des « blind massages », dont nous nous sommes inspirés pour le Spa dans le Noir.
Les non-voyants sont également les meilleurs pour opérer dans un environnement de noir absolu car ils restent imperturbables dans cet espace dépourvu de vision possible. Normal, me direz-vous, c’est leur quotidien ! Dans le spa, nos collaborateurs handicapés, par leur différence, deviennent source de richesse pour nos clients. Car sans eux, cette prestation ne serait pas possible ni dans un confort optimal, ni en toute confiance, ingrédients nécessaires pour profiter en toute quiétude de ce moment de relaxation. 
En quoi les soins pratiqués par des personnes malvoyantes ou non-voyantes se révèlent-ils différents ?
D.R. : Explorer contact après contact, sans préjugé visuel, offre le temps de la rencontre une relation basée sur la confiance. Confiance parce que la main qui vous découvre sans a priori se concentre sans autres distractions, tel qu’elle le ferait pour approcher avec délicatesse un objet unique, s’autorisant à chaque instant la surprise, l’inattendu, à la recherche du bien-être. Confiance aussi parce que le client n’a pas d’autre choix que de s’en remettre à ce professionnel d’un genre nouveau.
Le fait de ne pas être "exposés" au regard change-t-il également la façon de vivre le soin pour vos clients ?
D.R. : Nous avons effectivement découvert l’effet qu’a le poids du regard de l’autre, combien ne pas le poser sur l’autre change radicalement la relation nouvelle qui s’installe entre les gens. Ne pas être observé, ne pas avoir son image laissée aux vues indiscrètes des miroirs, crée indéniablement un lieu propice au respect de soi. D’autres nous ont rapporté le confort que propose ce lieu notamment dans le fait de ne pas voir la personne qui pratique le soin, « juste deux mains et une voix tombées du ciel », nous a dit une cliente. Je me souviens d’une femme âgée de 88 ans qui, alors qu’elle remerciait sans retenue l’esthéticienne aveugle qui s’était occupée d’elle, nous a avoué avoir longtemps rêvé de pousser la porte d’un institut… sans avoir jamais osé par honte de son vieux corps. Ce fut un grand moment d’émotion.
                                     

Des exercices pour faire circuler l’énergie

Gym orientale ou massage ? Pour habiter un corps tout chaud, choisissons la douceur. L’énergie, figée comme l’eau d’un glacier, circulera à nouveau de la tête aux pieds.

Les six cercles

Cet exercice de qi gong réveille le système endocrinien en hibernation et le circuit général des méridiens, véritables autoroutes de l’énergie. Une fois l’enchaînement maîtrisé, il est très facile à faire et donne chaud tout de suite.
Position de base
Debout, pieds joints, posez les mains à plat l’une contre l’autre ("en prière") devant la poitrine, les coudes levés. Revenez à cette position après chaque cercle. Respirez librement.
1. Par-dessus la tête Pliez un peu la jambe gauche. Décalez horizontalement les mains sur la gauche. Dessinez une courbe en les montant au-dessus de votre tête (bras et jambes sont tendus), puis redescendez-les par la droite en pliant votre jambe droite.
2. Vers les pieds Pliez la jambe gauche. Décalez les mains sur la gauche et penchez-vous sur le côté pour tracer un cercle vers le bas, les mains allant frôler le sol (les jambes et les bras se tendent). Remontez à droite en pliant la jambe droite.
3. A plat devant soi Jambes tendues, inclinez les mains de façon à avoir le dos de la main gauche vers le sol et la main droite à plat dessus. Décalez-les vers la gauche (le bras droit se tend). Continuez pour aller décrire un cercle horizontal devant vous en retournant progressivement vos mains comme une crêpe jusqu’à revenir à la position initiale par le côté droit. Votre buste accompagne le mouvement en s’inclinant légèrement en avant.
4 - 5. De l’arrière vers l’avant Inclinez les mains de façon à avoir le dos de la main gauche vers le sol et la main droite à plat dessus. Faites une rotation du buste sur la gauche puis allonger les bras. En inversant peu à peu la position des mains, amenez les bras vers la droite jusqu’à les tendre face à vous (le buste suit le mouvement). Repliez les bras en gardant le dos de la main droite vers le sol pour enchaîner le même exercice du côté droit.
6. Devant soi Pointez les mains vers le sol (doigts dirigés vers le bas). Inclinez le buste et tendez les bras le long du corps vers les pieds. Dessinez un grand cercle en remontant bras étirés jusqu’au-dessus de la tête. Repliez les bras en redescendant les mains devant le visage puis la poitrine.
Réitérez toute la série… vingt fois !
Avec la collaboration d’Yves Réquéna

Stimulations express

Les extrémités souffrent, les premières, des frimas. Mais c’est aussi le cas du dos, voie de circulation du yang (associé à la chaleur), du ventre, vecteur du yin (froid, sang), et des reins, notre « chaudron originel ». Pour retrouver un peu de chaleur, massez-vous.
1. Le ventre, les reins, le dos A travers un pull serré ou en le soulevant, massez-vous le ventre dans le sens des aiguilles d’une montre ; avec l’autre main, frictionnez-vous les reins de haut en bas. Vous pouvez aussi "boxer" gentiment vos lombaires avec les poings : tapotez du côté pouce (replié sous les doigts), pas avec les phalanges. 
2. Les jambes A frictionner avec la paume lorsque vous sentez l’engourdissement. Penché en avant, posez une main sur l’extérieur de votre jambe, l’autre sur l’intérieur. Descendez la première de la hanche aux chevilles, et remontez la seconde des pieds jusqu’à l’aine. 
3. Des bras au crâne De l’épaule, la main descend énergiquement le long du bras par l’intérieur et remonte par l’extérieur. Frottez-vous ensuite l’épaule, la nuque et massez doucement votre cuir chevelu. Recommencez avec l’autre bras. 
4. Les oreilles Massez-vous tout le bord de l’oreille en remontant. Pour éviter d’avoir mal quand elles sont glaciales, stimulez doucement et frictionnez crescendo. 
5. Le nez Frottez-vous les ailes du nez avec les index et remontez en appuyant pour suivre la ligne de chaque sourcil. Ce geste améliore en plus la vue et la circulation dans les intestins, souvent atteints lors des coups de froid (d’où les diarrhées).
6. Les doigts et les orteils Attrapez chaque doigt et vrillez de l’ongle vers la paume. Frictionnez ainsi jusqu’au poignet. Répétez cet exercice sur les orteils. Autre stimulation facile et discrète : pincez entre le pouce et l’index les points situés de chaque côté de la base de l’ongle. Cela relance l’énergie de tous les organes.
Avec la collaboration de Carole Baudrier, praticienne en énergétique chinoise traditionnelle. 106, cours de Vincennes, 75012 Paris. T. : 01.44.87.96.96

Relaxation auto-chauffante

Essayez aussi la méthode Coué… ou plutôt le training autogène de Schultz, une méthode de relaxation progressive.
• Installez-vous confortablement, fermez les yeux et répétez mentalement en boucle les formules suivantes pendant deux minutes : 
– « Je suis tout à fait calme » (associez des images paisibles : plage déserte sous les tropiques, champ de blé ensoleillé…) ; 
– « Mes deux bras sont lourds » (fixez votre pensée sur vos bras et ressentez leur pesanteur) ; 
– « Mes deux bras sont chauds » (prenez conscience de la chaleur qui les gagne).
• Depuis les bras, la chaleur va envahir progressivement tout votre corps.
                                       

Massage psy : trois voyages au coeur de soi

Trois journalistes de la rédaction ont testé des méthodes alliant la parole au toucher. Parce qu’aujourd’hui, il en existe pléthore, qu’il est difficile de s’y retrouver, et qu’elles peuvent nous bouleverser en profondeur.
Les massages alliant parole et toucher font remonter à la surface nos émotions enfouies et nous mettent dans une situation de vulnérabilité : du fait de la position d’abandon sur la table, le transfert est souvent plus massif, et demande à être accompagné. Le thérapeute doit savoir accueillir les émotions et la souffrance. Une formation psy complétera celle d’un kiné, d’un ostéopathe ou d’un énergéticien.
Nous oublions trop souvent que le corps, comme l’esprit, s’imprègne de nos sensations, de nos souvenirs, de nos traumatismes. Lorsque les émotions sont refoulées de façon répétée, que les conflits restent non résolus, cela affecte notre développement émotionnel, mental et corporel. « Le corps est un canal de communication en soi autant que la parole », affirme le psychiatre et psychanalyste Richard Meyer, créateur de la somatothérapie, l’intégration du corporel à la psychothérapie. Et cela est d’autant plus juste lorsque cette parole se bloque, nous fige dans des schémas de pensées que nous avons du mal à briser, ou plus simplement lorsque la mémoire nous fait défaut. Notre corps, lui, peut se souvenir.
Souvent utilisés en complément de thérapies classiques, notamment chez ceux dont l’image de soi est détériorée, ces massages s’adressent à tous. Comme si, pour retrouver joie de vivre et équilibre, les mots seuls ne suffisaient pas, et que le corps avait forcément besoin d’être touché pour grandir.

La méthode Rosen         

"Mon esprit est en ébullition et mon corps pétille"

"Les mains de Sophia sont silencieuses. Elles ne massent pas, ne caressent pas, elles cherchent quelque chose. Une tension ? « Depuis notre naissance, nous réagissons à des pressions, m’explique Sophia Ségal, praticienne de la méthode Rosen. Lorsque nous ne pouvons y faire face, nos muscles étouffent nos émotions. Avec le temps, ces tensions musculaires deviennent chroniques et entravent notre respiration. » Mes épaules sont nouées, ce n’est pas une nouveauté. « Il y a une barre ici, murmure Sophia. Vous portez quelque chose de lourd. Ça vous fait mal, mais vous tenez bon. » L’histoire des épaules qui trinquent parce qu’elles doivent tenir le coup (le cou ?) me semble un peu téléphonée. Dans ma tête, les pensées fusent : mon travail, ma famille, mon travail encore…

« Votre dos est calme mais, dessous, vous êtes invisiblement vivante ! » Ah ? « Je sens une personne joyeuse qui est devenue sérieuse », poursuit Sophia en déplaçant ses mains avec une grande douceur. « Je sens aussi un problème de place. Comme une fleur qui n’est pas dans la bonne terre… Que se passerait-il si vous deveniez moins sérieuse ? » Grand blanc. Je lâche : « Je partirais… » Partir ? Mais d’où ? Et pour aller où ? Soudain, Sophia s’exclame : « Ça pétille ! » Je suis en train d’écrire un livre. Ou plutôt je suis en train de penser que je suis en train d’écrire un livre. Mon esprit est en ébullition et mon corps pétille ! « Lorsque le corps parle aussi fort, c’est que c’est important pour vous », insistera la jeune femme. Intriguée, je décide de suivre d’autres séances. En sortant de l’une d’elles, je me souviens. J’ai 7 ans, mes os grandissent et j’ai mal. Je demande à maman de me masser les chevilles, elle n’a pas le temps… « Le toucher, comme une épée, va droit au cœur de l’armure », écrivait Marion Rosen, kinésithérapeute fascinée par la psychanalyse. Ce jour-là, mon armure s’est fêlée. Quelque chose d’un peu triste s’est envolé.

Le Sensitive Massage Gestalt

"Je ne suis donc pas aussi fragile que je le pensais"

En dépliant sa table de massage, elle précise : « Vous pouvez vous dévêtir ou rester habillée, selon votre besoin. » Je garde mon pantalon… quelques minutes. Des blocs de mousse calés sous les épaules, les genoux et la nuque, me voici prête pour le précontact par pressions, des pieds à la tête. Vient ensuite le moment du massage, avec ou sans huile. Chaque membre est rendu vivant, présent par le massage, avant d’être unifié au reste du corps, pour une sensation « globalisante ». Dans ses mains, je fonds comme un gros bébé…
« C’est bon », dis-je plusieurs fois. « Bon comment ? » m’encourage Ulla. Je me lance : « Rassurant, enveloppant. J’aimerais être plus contenue. » Car je ne suis pas seulement là pour me détendre. Il me faut rester présente à moi-même et en contact avec elle. Lui répondre m’aide à « conscientiser » mes sensations ; formuler mes émotions permet de me les approprier. Au fil des séances, j’apprendrai ainsi à identifier, dire mes besoins, et à en être responsable. Bref, à être adulte. Cette fois-ci, Ulla attire mon attention sur mes trapèzes et mes épaules. Je lui demande d’appuyer plus fort, comme s’il fallait qu’elle pèse de tout son poids pour que je sente la réalité de ma structure osseuse.

Le massage se termine par des pressions sur le corps, puis contre la plante des pieds pour m’enraciner, m’ancrer dans la réalité. Après m’avoir laissée seule quelques minutes pour me permettre de retrouver mon autonomie et d’intégrer le massage, Ulla clôt la séance avec un moment d’échange. Avec elle, je réalise que mes épaules, que j’ai toujours trouvées trop larges, masculines, sont en fait, aussi, drôlement solides. Je ne suis donc pas aussi fragile que je le pensais dernièrement… « Nous avons toujours en nous une polarité plus développée que l’autre, commente Ulla. Pour se sentir complet, il est intéressant de travailler sur celle que nous cachons ou que nous ignorons, et d’apprendre à faire des allers-retours entre les deux. » C’est parce que je suis charpentée que je peux m’autoriser une si grande fragilité. Je repars rassurée. Molle, mais rassemblée.

La méthode Clématis

"Peu à peu, mon ventre laisse filer la peur"
"Je suis arrivée bouleversée. Mon père venait d’avoir un accident vasculaire cérébral. Il s’en sortait avec une main engourdie, mais la peur avait eu sur moi un impact violent. C’est cela dont je me suis ouverte d’emblée à Nicole Lavigne, créatrice de la méthode Clématis, psychomassage qui intègre le contact et la parole. La praticienne m’accueille : « Ce moment vous appartient. Je vous invite à être partie prenante de ce massage en exprimant vos besoins, en adoptant les postures de votre choix. » Je me sens incapable de parler, je le lui dis. « Nous allons partir de là », me rassure-t-elle, tandis que je m’allonge, le visage enfoui dans mes avant-bras. Ses mains se mettent à l’écoute de mon corps, semblent trouver avec assurance où se niche l’inquiétude et de quelle manière apprivoiser les zones sensibilisées. Elle me guide : « Portez votre attention sur vos sensations, sur vos émotions. Écoutez ce qui vient avec le toucher. »
Je ressens peu à peu comment le travail conjugué de ses mains et celui de mon esprit, attentif à ce qu’elles me révèlent, augmente la conscience de mon corps et des émotions qu’il exprime en même temps qu’il tente de les contenir. La séance avance et je ne parle toujours pas. Mais en moi, une voix s’exprime : « J’ai besoin d’aide, besoin que l’on m’enveloppe. » Nicole se consacre à mon dos, à mes jambes, à mes viscères, à mon crâne. Progressivement, mon dos n’a plus besoin de former une carapace, mon ventre laisse filer la peur, mes jambes redeviennent mes piliers. Le corps de la thérapeute semble avoir drainé le mien de la charge qui l’oppressait. Tandis que l’énergie circule de nouveau dans mes membres, mon optimisme renaît. « Mon père est toujours là, me dis-je. Il va bien. Il est jeune, sa santé est bonne par ailleurs. » La praticienne a pris soin de ma peur, et je me sens disponible pour celle des miens. Voilà les pensées qui me traversent, comme mises en forme par les mains de Nicole, dans le silence d’une séance où mon corps, lui, a parlé.
                                           

Harmoniser ses émotions avec le Chi Nei Tsang

Le ventre est désigné dans la médecine chinoise comme le second cerveau de notre corps. Les Taoïstes considèrent qu’il est le siège de nos émotions. Le Chi Nei Tsang, dérivé du Qi Qong, est une technique de massage du ventre qui vise à libérer les énergies négatives concentrées dans l’abdomen et à harmoniser ses émotions.
« J’ai l’estomac noué » ; « J’en ai eu le souffle coupé » ; « Je me fais de la bile », « j’ai la boule au ventre » mais aussi « J’ai des papillons dans le ventre »… Ces expressions n’ont rien d’anodines. Les émotions, positives comme négatives, trouvent leurs sources dans l’abdomen, et ont une influence évidente sur notre état physique. Le Chi Nei Tsang (littéralement Chi ou Qi, énergie et Nei Tsang ou Nei Zang, organes) est un massage qui s’appuie sur les cinq systèmes majeurs du corps : vasculaire, lymphatique, nerveux, musculaire et énergétique.

Recycler ses déchets

Inventé par le maître spirituel taoïste Mantak Chia, le Chi Nei Tsang consiste à dégager et à libérer les « énergies perverses prisonnières dans le corps ». Ces énergies ou « vents » pervers, peuvent affaiblir le système nerveux et les organes internes et perturber l’énergie émotionnelle. Dans la philosophie taoïste, on apprend en effet à « recycler ses déchets » en les isolant les uns des autres, et à s’en débarrasser avant qu’ils ne viennent « polluer » le cerveau.

Ces émotions négatives sont réparties dans les différents organes de l’abdomen : soucis et crainte se logent dans la rate, le pancréas et l’estomac. La tristesse et la dépression sont nichées dans les poumons. Les peurs, les phobies et les traumatismes se cachent dans les reins, et enfin la jalousie, la frustration et la colère dans le foie. Lors d’un séance de Chi Nei Tsang, le praticien va donc s’appliquer à libérer ces énergies négatives, mais aussi et surtout à pratiquer un « rééquilibrage » de ces émotions, qui sont indissociables de leurs pendants « positifs » : soucis / réceptivité, tristesse / courage, peur /calme, etc.

Des milliers de bulles

J’ai donc moi-même testé une séance de Chi Nei Tsang, et c’est aux mains expertes de Brigitte Guillôme, masseur-kinésithérapeute formée aux médecines orientales, que j’ai confié mon ventre. L’expérience ne s’est pas déroulée sans une certaine appréhension de ma part. Anxieuse de nature, je suis soumise à des maux d’estomac assez fréquents. J’étais donc assez peu emballée à l’idée de laisser des mains inconnues explorer cette partie de mon anatomie.

La séance commence par une série de questions sur mon état physique, sur mes douleurs chroniques, et j’en profite pour prévenir la thérapeute de mes problèmes d’estomac. Elle me promet donc d’être douce et précautionneuse. Je m’installe donc, sur le dos, sur la table de massage. Tout en parlant pour m’expliquer le déroulement de la séance, Brigitte Guillôme promène délicatement ses doigts sur mon ventre. Elle m’explique qu’elle va procéder organe par organe. Lorsqu’elle arrive à l’estomac, je sens que mon corps réagit. Des milliers de petites bulles semblent en jaillir. La praticienne m’explique que ce sont les énergies négatives qui sont libérés.

Un travail d’auto-guérison

Durant toute la séance, la masseuse me parle, m’explique, m’interroge sur mon ressenti. Ce dialogue fait, selon elle, partie intégrante du processus engagé par le Chi Nei Tsang. « Le thérapeute ne peut pas tout, explique-t-elle. Le Chi Nei Tsang est aussi un travail d’auto-guérison. Une séance est aussi le moment de verbaliser les émotions. Certains de mes clients pleurent. D’autres rient ! La manipulation de ces organes peut faire remonter des émotions très fortes ! » A l’issue du soin de 60 minutes, Brigitte Guillôme me montre quelques gestes à reproduire, seule, chez moi. Car si une seule séance peut permettre de se détendre, et avoir même des vertus détoxifiantes, le Chi Nei Tsang peut également se pratiquer, plus régulièrement, en automassage.
« Mieux vaut expérimenter le Chi Nei Tsang avec un professionnel pour commencer, et lui demander à l’issue de la séance de vous donner des conseils pour vous masser seul », explique la thérapeute. Néanmoins, rien ne vous empêche, le soir, avant de dormir, de vous masser le ventre doucement pour vous détendre. « Le mieux est d’utiliser une balle de tennis pour se masser. Vous pouvez effectuer des cercles le long du gros intestin. Vous pouvez également masser autour du nombril et dans les aiguilles d’une montre avec l’index et le majeur ». Un geste simple à adopter pour éliminer le stress de la journée !
Ne vous attendez pas à un changement miraculeux en sortant d’une séance de Chi Nei Tsang. Certes, le massage détend, mais il ne s’agit pas là d’un simple soin en institut, mais bien d’une thérapie préventive. Pratiquer avec régularité (particulièrement aux changements de saisons) permet d’éviter bien des maladies. Et c’est bien là la base de la médecine chinoise : mieux vaut prévenir, que guérir !
                                              

Les huiles essentielles en automassage

Molécules chargées d’énergie vitale, les huiles essentielles connaissent de plus en plus de succès en raison de leur efficacité et de leur absence d’effets secondaires. Délicates à employer en interne, elles sont idéales pour se masser, et tout aussi efficaces.


Dans l’histoire de l’humanité, l’utilisation des essences de plantes est l’une des plus anciennes pratiques thérapeutiques : on retrouve des traces de méthodes de distillation datant de plusieurs millénaires en Inde, en Chine et surtout en Égypte. Il faudra pourtant attendre le début du XXe siècle pour voir apparaître l’usage des huiles essentielles en tant que science médicale.

Naissance de l'aromathérapie

On prête d’ailleurs la naissance de l’aromathérapie à un accident : en 1910, le chimiste français René-Maurice Gattefossé se brûle et verra sa blessure empirer jusqu’au jour où il se soignera en appliquant de l’huile essentielle de lavande sur ses plaies. Les résultats seront si rapides qu’il passera le reste de sa vie à étudier les propriétés des arômes de plantes et forgera le mot « aromathérapie » – du grec arôma, « arôme », et therapeia, « soin ».

La recherche au coeur des plantes

Avec l’apparition des antibiotiques et la prépondérance de l’industrie pharmaceutique, les travaux sur les huiles essentielles sont restés épisodiques pendant près d’un siècle. Mais ces dix dernières années ont vu une véritable explosion des recherches : plus de dix mille études ont été publiées. Il a notamment été découvert que certaines huiles contiennent près de deux cents principes actifs, dont chacun a une propriété – alors qu’un médicament ne contient qu’une seule molécule chimique pour une seule propriété, et que ces molécules sont sélectives : elles n’agissent que sur les zones à soigner en fonction des besoins de l’organisme.

Application en automassage

L’utilisation des huiles en automassage est une excellente méthode, car les principes actifs traversent la barrière cutanée très rapidement. Le principe : en appliquant une huile sur la peau, les arômes sont aussitôt absorbés, passent dans le sang et imprègnent les zones du corps où ils pourront agir le plus efficacement. Pour en faire l’expérience, il suffit de masser la plante des pieds avec trois gouttes d’eucalyptus radié, l’arbre des poumons par excellence, pour avoir, une demi-heure plus tard, l’haleine parfumée à l’eucalyptus…

Mélanger à une huile de support

Cependant, sauf exception, il ne faut jamais utiliser les huiles essentielles pures en soins externes : elles peuvent irriter la peau ou être photosensibilisantes. C’est pourquoi il faut toujours les mélanger à une « huile de support » végétale – noisette, germe de blé, amande douce…

Aujourd’hui, tous les laboratoires d’aromathérapie ont développé des gammes de massage pour la détente, les vergetures, la beauté de la peau et bien d’autres indications sous forme de flacons ou même de rollers qui facilitent le massage de zones précises. L’intérêt de ces produits réside dans les formules bien dosées, qui seraient beaucoup plus délicates, et bien plus chères, à faire soi-même.
                                     

J’ai testé un massage pour femme enceinte

Jambes lourdes, dos sursollicité et peau sèche… Les femmes enceintes ont mille et une raisons de savourer un soin en institut. Personnellement, c’est surtout l’envie de faire un break pendant une heure qui m’a incitée à pousser les portes du Skin Spa Clarins. Ce que cela m’a apporté ? Un bien-être immédiat… Et bien plus encore.
Le modelage prénatal est un soin du corps spécialement conçu pour les femmes enceintes. Non seulement il prend en compte les besoins spécifiques de leur peau – plus sèche et mise à rude épreuve pendant la grossesse – et leur ventre rebondi, mais il aide aussi à lutter contre les petits désagréments qu’elles peuvent rencontrer.

Envie d’une pause bien-être

De mon côté, je le clame à qui veut l’entendre, ces petits soucis m’ont épargnée jusqu’à présent : je suis en pleine forme ! En réalité, c’est davantage l’envie de prendre soin de moi et de m’offrir une pause douceur qui m’a décidée à tester le soin jeune maman du Skin Spa Clarins à Paris.
J’explique tout ceci à Sonia, la masseuse qui m’accueille le jour J. Alors qu’elle m’installe dans la salle d’attente avec une tasse de thé vert, elle me confie un petit questionnaire pour mieux me connaître : ai-je déjà des enfants ? Combien de kilos ai-je pris ? Quels sont les désagréments de la grossesse qui me pèsent le plus ? Quels sont mes rituels beauté et bien-être ? Je réponds, un peu de mauvaise grâce, en craignant intérieurement un nouveau discours culpabilisant, comme j’en ai connus trop à mon goût depuis le début de ma grossesse.

Pudeur respectée

Arrivée dans la cabine, Sonia me laisse me déshabiller et m’installer sur une table de massage chauffée, sous une épaisse serviette. Premier soupir de soulagement : même si j’adore mon ventre rebondi, je ne me sens pas à l’aise avec la nudité en ce moment. Quand la masseuse revient, nous discutons de mes réponses au questionnaire. Pas de propos culpabilisants ou de « leçons », elle me parle bien-être et enfants, en me glissant quelques astuces beauté. Je me détends d’un cran encore.
J’en profite pour observer la cabine. Bien sûr, ici, tout est chic, mais rien de froid ou d’austère. Allongée sous plafond peint à la manière d’un ciel printanier, j’écoute Henri Salvador me chanter les îles lointaines et les jardins d’hiver. Je commence à m’évader alors que Sonia débute par quelques gestes « détente » pour me mettre dans de bonnes dispositions pour recevoir le massage. Elle me fait respirer brièvement des huiles essentielles avant de passer de l’huile tiède sur mes épaules, mes mains, mes pieds. Je savoure et commence à déconnecter…

Circulation : un massage tonifiant

Mais ça ne durera pas. Car Sonia décide de s’occuper de mes jambes avec de grands mouvements très toniques pour stimuler la circulation. Cela me secoue un peu, moi qui m’attendais à un soin tout en douceur. Mais mes jambes apprécient.

Comme je ne peux plus m’allonger sur le ventre, la masseuse me fait ensuite doucement passer sur un côté, puis de l’autre, pour accéder à mon dos et à nouveau à mes jambes. Avec, à chaque fois, des mouvements destinés à aider la peau à supporter les tensions qu’elle subit et qu’elle va encore subir pendant 4 mois. Elle insiste en douceur sur quelques points clés au niveau du bassin et dans le bas du dos. En deux-trois gestes, elle détend immédiatement toute cette zone, visiblement plus sollicitée que je ne le pensais. C’est une première surprise. Mais quelques minutes plus tard, la voilà qui s’attarde sur le haut de mon dos, que je découvre noué. Etonnamment, je ne m’en étais pas rendu compte.

Et le ventre ?

Cela doit faire plus d’une demi-heure que je suis là et mon esprit ne s’est pas « évadé » comme je l’imaginais. Au contraire, je suis très concentrée sur mon corps, que je commence à ressentir différemment. C’est le moment que Sonia choisit pour me refaire passer sur le dos et commence à masser… mon ventre.

Je me raidis instantanément. Une réaction épidermique que la masseuse, malgré toute la douceur dont elle fait preuve, doit ressentir. En réalité, je ne m’attendais pas à ce qu’elle touche à mon ventre et le contact de ses mains, là, me semble tout à coup déplacé.

Pourquoi ce trouble alors que mon ventre est depuis quatre mois au cœur de toutes mes pensées, de toutes mes attentions ? Je commence alors à réaliser qu’il en revêt presque un côté sacré, intimidant, qui le « déconnecte » finalement un peu de moi. L’impression est étrange, mais à mesure que je me détends, je prends conscience sous les mouvements circulaires de la masseuse, que mon ventre est là, au centre de moi… Mais surtout que je ne suis pas que ce ventre !

Entre légèreté et harmonie

Le soin se termine en douceur, avec une serviette humide et chaude dans le dos, sur les mains et les pieds. Une fois dans la rue, je suis troublée par la conscience aigüe que j’ai de mon corps dans son ensemble, comme si, depuis quelque temps, je me sentais « morcelée ». Je me sens plus légère, aussi. Je réalise alors que mes jambes me tiraient bel et bien et que mon dos était inconfortable. Mais je n’y avais presque pas prêté attention. Aurais-je « oublié mon corps en route », au point d’ignorer certains signes qu’il m’envoyait discrètement ?

Au final, ce modelage ne m’a pas fait « déconnecter mentalement » comme je l’attendais, mais il m’a au contraire « reconnectée ». A mon corps, à mes sensations. Mais ce fut une belle surprise. Ce qu’il m’a appris ? Que même si je suis en forme, j’ai peut-être tout intérêt à m’écouter davantage. Moi, et pas seulement mon ventre.
                                 

Abhyanga, le massage de l’ayurvéda

Originaire d’Inde, ce massage pratiqué souvent à l’huile tiède de sésame fait voyager les sens et permet de rééquilibrer notre corps et ses fonctions. Un soin particulièrement indiqué aux personnes pressées, stressées… Et à tous ceux qui ont du mal à « décrocher ». Explications avec Jean-Guy De Gabriac, formateur en massages bien-être pour les spas.

Voilà plusieurs années que le massage Abhyanga fait partie de ces « massages du monde » proposés avec succès par les instituts et les spas, parfois sous le nom de « massage ayurvédique ». Une appellation impropre pour un soin qui est pourtant bel et bien tiré de l’Ayurvéda, cette médecine traditionnelle indienne dont le nom signifie littéralement « la science de la vie » en sanskrit.
S’appuyant sur les 7 centres énergétiques du corps – les fameux chakras - le massage Abhyanga est avant tout un soin rééquilibrant. Le principe ? Le masseur va agir sur les nadis, les trajets de l’énergie sur lesquels sont répartis des points de pression, pour permettre à l’énergie vitale - le prana dans la tradition ayurvédique - de circuler librement et harmonieusement dans tout le corps. L’objectif : un bien-être général, tant du physique que de l’esprit.

Un soin de l’harmonie

Par le biais de pressions circulaires et glissées, de frictions, d’accupressions mais aussi d’étirements, l’Abhyanga va apporter détente et harmonie au corps, grâce notamment à son rythme modéré et fluide. En réalité, ce soin existe aussi sous une forme bien plus tonique – une variante appelée Vishesh – qui est d’ailleurs celle qui est pratiquée en Inde. Ne soyez pas surpris donc si, à l’occasion d’un voyage sur place, le soin qui vous est prodigué est beaucoup plus vif que ce que qui se fait en Occident.

Pour les personnes stressées et nerveuses

Les propriétés de l'Abhyanga ? Elles sont nombreuses mais il est notamment réputé pour agir sur nos humeurs, en nous aidant à les tempérer. L'Ayurvéda, en effet, permet de réguler à merveille les tempéraments appelés doshas (Kapha - terre et eau -, Pitta - feu et eau - et Vata - air et ether).
Mais c’est sans doute aux personnes nerveuses, pressées ou stressées qu’il peut être le plus profitable. En effet, il permet entre autres d’accroître notre énergie vitale (le prana), de favoriser notre concentration et de nous aider à mieux gérer nos émotions. Il s’avère également un très bon préambule à la méditation tant il permet de se relaxer et de « relâcher » l’esprit.
Sur le plan physiologique, aussi, ses vertus sont nombreuses : renforcement du système immunitaire, amélioration de la respiration et de la circulation, assouplissement des articulations et renforcement du tonus musculaire… Autant de propriétés qui ne devraient pas faire oublier l’essentiel : ce massage, souvent réalisé à l’aide de produits comestibles - comme de l’huile tiède de sésame, de l'huile de moutarde pour activer le tonus, de ghee (beurre clarifié) sur pieds ou de pochons d'herbes - est aussi une invitation au voyage des sens. Un véritable soin détente, tout simplement.
                                        

Pétrir son mollet pour retrouver l'énergie

Masser vigoureusement ses mollets atténue la fatigue et allège la silhouette. L’été est idéal pour apprendre ces gestes simples, utiles tout le long de l’année.

Assis sur une chaise, les jambes pliées vers l’arrière de façon que chaque triceps sural (la masse musculaire qui constitue le mollet) soit détendu, commencez par pincer d’une main le mollet, de la cheville en remontant vers l’arrière du genou. En jargon de kinésithérapie, ce geste s’appelle un pincer musculaire. 

Est-ce douloureux ? Oui, souvent, en raison de la contracture de certaines fibres remplies d’acide lactique, d’acide urique et autres toxines. « Des calcifications qu’il va falloir fragmenter et désagréger afin de les remettre dans la circulation, qui les éliminera », précise Pierre Sébire, ostéopathe et masseur-kinésithérapeute méziériste. Comment chasser ces déchets ? 

En pétrissant le mollet avec les deux mains (la position n’est pas facile !) : comme pour une pâte, saisissez la masse entre les pouces et les doigts en la décollant, serrez, puis recommencez en faisant rouler le muscle sous les doigts. Le geste fait un peu mal car il s’agit de pincer véritablement la peau et le muscle.

« La douleur signale l’endroit où il faut pétrir afin d’expulser les toxines de la zone », souligne Pierre Sébire. Cette fragmentation des déchets facilite aussi le retour veineux, souvent paresseux. L’ostéopathe conseille ensuite d’explorer la zone en exerçant des pressions pointées (plus fortes à certains endroits) avec l’articulation repliée du majeur. « Puis on “ponce” ces points, soit en décrivant de petits cercles (massage de Knapp), soit en effectuant un va-et-vient sur le tendon, comme si l’on faisait rouler sous les doigts une corde de guitare (massage de Cyriax) », recommande-t-il. Le doigt ne doit pas glisser sur la peau.

Pour terminer, surélevez les jambes en les appuyant sur un mur, essayez d’entourer les chevilles des deux mains et descendez le long de la jambe, puis de la cuisse « pour drainer, remettre en circulation et expulser vers les voies d’élimination toutes les toxines délogées par ces massages », conclut Pierre Sébire.
                                      

Les massages detox

Alimentation trop riche, vie sédentaire… Notre corps n’arrive parfois plus à éliminer tous les déchets et toxines qui l’encombrent et altèrent au quotidien notre bien-être et notre forme. Les solutions ? Une cure detox, davantage d’activité physique mais aussi des massages ciblés, précieux pour nous aider à mettre un terme à cette pollution intérieure.
Vous êtes constamment fatigué(e) ou souvent malade ? Vous dormez mal ? Digérez mal ? Votre teint est voilé, vous avez des petits boutons ? Peut-être est-il temps de purifier votre organisme. Comment ? En l’aidant à éliminer les déchets dont il ne parvient plus à se débarrasser. Car entre des apports alimentaires souvent trop riches et des modes de vie qui nous incitent à moins bouger, notre corps a tendance à accumuler les toxines… Et les tensions. Voici deux soins coup de pouce pour retrouver légèreté et dynamisme.

S’alléger avec le drainage lymphatique

Métro(ou auto)-boulot-dodo ? C’est prouvé, nos modes de vie impactent directement le fonctionnement de notre organisme. La lymphe, issue du liquide interstitiel et dont le rôle est de charrier les toxines, métabolites et autres petits déchets qui ne sont pas drainés par le sang, en est l’un des meilleurs exemples. « Contrairement au sang dont la circulation est activée par le cœur, la lymphe elle, ne dispose pas d’un tel muscle, explique Jean-Guy De Gabriac, fondateur de TIP TOUCH, société spécialisée en formation de massages bien-être. Elle n’a pas de ‘pompe’. Ce sont la tension artérielle et l’activité physique qui vont, en envoyant de petites ondes, la mettre en mouvement. Mais l’évolution des progrès techniques et des modes de vie font que nous sollicitons de moins en moins notre corps. La lymphe stagne donc davantage dans l’organisme, ce qui peut générer fatigue chronique, humeur grisâtre et teint voilé. »

Pour y remédier, le premier réflexe consiste donc à faire un peu plus d’exercice physique. Mais pour booster ponctuellement les résultats, il peut être utile de procéder à un drainage lymphatique. « Le soin dure en général une heure pour chaque partie du corps, détaille notre expert. Il consiste en des pompages réguliers dans le sens de la circulation de la lymphe. Des gestes toujours très légers, car si on appuie trop fort, la lymphe circulera moins bien. Alors qu’avec un mouvement doux, on va au contraire accompagner sa circulation. » Dès la première séance, les résultats peuvent être visibles, car le drainage permet souvent, au bout d’une heure, de diminuer des forts gonflements.
Mais attention, ce soin touchant aux globules blancs et aux ganglions - et donc par extension à notre système immunitaire - mieux vaut être bien choisir le spécialiste auquel on a recours. « Vérifiez qu’il a été bien formé, demandez ses diplômes, recommande ainsi Jean-Guy De Gabriac. En matière de drainage lymphatique, deux méthodes sont sûres : la méthode Vodder et la méthode Leduc. Renseignez-vous. »

Evacuer ses tensions avec le massage Chi Nei Sang

Et si tout venait du ventre ? Derrière le poncif, il est aujourd’hui prouvé que la santé de notre ventre est capitale pour celle de notre organisme en général. « La zone abdominale regroupe trois émonctoires - foie, intestin, reins – ces organes qui sont avec la peau et les poumons, les filtres naturels du corps, déclare Jean-Guy De Gabriac. Le foie, notamment, a un rôle central dans l’élimination des toxines par les intestins. Le problème, c’est que ceux-ci, très longs, peuvent finir par fonctionner au ralenti. Résultat : des matières y stagnent, y fermentent, entraînant entre autres gaz, inconfort et souvent, des problèmes de constipation chronique. »

Les solutions ? Il y a le drainage du côlon, qui peut se révéler efficace « à condition que l’eau utilisée n’agresse pas le côté basique de la muqueuse intestinale », prévient notre spécialiste. Lui préfère le massage Chi Nei Sang, hérité de la médecine traditionnelle chinoise. « Les Chinois ont repéré dans la zone abdominale, plus précisément du bas des côtes jusqu’aux os du bassin ou du pubis, des points sur lesquels un praticien peut venir travailler soit avec des aiguilles, soit avec les pouces ou la paume. Ce massage consiste en des pressions et des percussions le long des méridiens d’énergie, notamment sur les point dits « Mu », qui sont à la fois des points d’alarme – ils sont douloureux - et de traitements. »
Les résultats, eux, dépassent la seule zone abdominale, car ce soin permet de disperser les tensions énergétiques, physiques mais également émotionnelles. Un vrai soin detox global, pour débarrasser notre corps de tout ce qui le ralentit, l’alourdit, le pollue de l’intérieur. Mais Jean-Guy De Gabriac préfère mettre en garde : « C’est un massage qui peut flirter avec les seuils de la sensibilité voire de la douleur car il s’attaque précisément à des zones très contractées, parfois même très spasmées. Il faut souvent avoir la patience d’aller jusqu’à deux ou trois séances. A ce stade-là, le seuil de sensibilité augmente et on obtient alors de très bons résultats, notamment pour les problèmes de constipation. »

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