Soin des Cheveux

Nos cheveux et nous, pourquoi ça ne va jamais

Pas assez épais, pas assez longs, pas assez brillants… Nos cheveux nous donnent rarement satisfaction. Un mécontentement en apparence superficiel, mais qui révèle des questionnements profonds.
Certains motifs d’insatisfaction personnelle se taisent ou bien s’avouent sur le ton de la plaisanterie, car ils sont jugés trop superficiels pour que l’on en parle avec sérieux. Les cheveux sont de ceux-là. Trop fins, trop mous, pas assez blonds, pas assez brillants… Combien de fois avons-nous cédé à la colère, au découragement, au dépit ou au dégoût face à notre miroir ? Que faire de ces attributs censés sublimer la féminité ? Car si la formule, un brin désuète, selon laquelle ils seraient « la parure de la femme » prête à sourire, il n’empêche que la croyance est profondément ancrée dans les esprits. D’où l’exigence et l’attention sans relâche dont ils sont l’objet à longueur d’année.

Le salon des lamentations

« La plupart des femmes sont très critiques avec leur chevelure, elles n’en sont pas satisfaites, observe Stephan Monnerie, coiffeur chez Leonor Greyl. Elles veulent des “plus” : plus de brillance, plus de soyeux, plus de matière, mais elles veulent aussi ce qu’elles n’ont pas. » Même constat pour Olivier Cappuri, responsable d’un salon Camille Albane : « La semaine dernière, j’ai reçu une Brésilienne qui voulait un lissage et une Chinoise qui voulait des boucles. L’exemple est extrême, mais c’est un bon reflet de la réalité. Tout l’art du coiffeur consiste à réussir le grand écart entre fantasme et réalité. » Émilienne, 35 ans, se bat depuis des années avec « un faux ondulé sans style et un châtain terne » : « Dès que la couleur s’estompe et que le lissage s’en va, j’ai honte de le dire, mais j’ai un petit coup de déprime, comme si un masque tombait et que je me voyais telle que je suis, sans artifices, c’est-à-dire quelconque. »

Des nœuds inconscients à démêler

Si les psychanalystes remarquent que, à un moment de l’analyse, toutes les femmes évoquent, longuement ou brièvement, la façon dont leur mère touchait leurs cheveux, ce n’est évidemment pas un hasard. « Cet attribut de la féminité est investi de manière particulière par la mère, et donc ensuite par la fille, avance la psychanalyste Marie-Laure Colonna. Néglige-t-elle les cheveux de sa fille, les tire-t-elle pour les discipliner en chignon ou en queue-de-cheval, les lui fait-elle porter longs et lâchés, les lui coiffe-t-elle avec douceur ou brutalité ?
Ces désirs et ces gestes maternels participent à la construction de l’identité sexuée de la petite fille. »
C’est ainsi que, plus tard, des cheveux mal aimés ou, au contraire, bichonnés font revivre une partie de ce lien complexe. Les anciens plaisirs sont réactivés, les anciennes douleurs combattues ou reproduites. Joséphine, 40 ans, se souvient de sa coupe de garçon qui, de 7 à 10 ans, la faisait surnommer régulièrement « Joseph » par ses petits camarades. « Ma mère disait que, plus tard, mes cheveux seraient plus épais et plus forts si je les gardais courts. J’avais beau la supplier, elle ne cédait pas. Résultat, depuis l’âge de 10 ans, je les porte longs, à mi-dos, sans me poser la question de savoir si ça me va ou pas. C’est la part de féminité extérieure qui m’a manqué et que j’affirme et affiche aujourd’hui. »
Les cheveux constituent aussi, ne l’oublions pas, un caractère sexuel secondaire. Ils évoquent la part animale de la sexualité, qui nous rappelle que nous sommes aussi des mammifères, programmés pour nous reproduire. Plus la chevelure est saine, opulente, brillante, plus elle attire la convoitise mâle. « Exhiber sa crinière ou, au contraire, essayer de la dompter en la contrôlant en dit long sur notre rapport à la séduction et à la sexualité, affirme la psychanalyste Isabel Korolitski. Quant à désirer les cheveux d’une autre, blonds, bruns, frisés ou raides, c’est vouloir s’approprier le pouvoir sexuel que l’on prête à cette personne ou à cette image. Mais vouloir ce qui nous manque, ce qui nous fait défaut est la conséquence de notre identité de sujet, par définition incomplet. Dans toutes les quêtes humaines, il y a ce désir éperdu de revivre l’état de complétude. »

Le chemin de la réconciliation

Si les cheveux sont un motif d’insatisfaction, c’est parce que l’on projette sur eux tous nos fantasmes identitaires. « Les transformations rapides et visibles dont ils peuvent faire l’objet nous donnent l’impression que nous pouvons devenir une autre de manière presque magique, explique Isabel Korolitski. En une coupe et une coloration, on peut changer d’image, donc d’identité. On peut mettre en valeur une facette de soi restée dans l’ombre, se dégager symboliquement d’une filiation douloureuse, oser davantage de féminité… »
Si les motivations sont multiples, dans tous les cas, l’insatisfaction est un moteur qui pousse à réduire l’écart entre la perception que l’on a de soi et l’image que l’on renvoie. Plus l’écart entre les deux est ténu, mieux nous vivons avec nous-même. Malou, 42 ans, est devenue brune il y a sept ans. « Après trente-cinq ans de châtain miel naturel, je suis tombée sur une photo d’Emmanuelle Béart brune, les yeux soulignés d’un trait de khôl, et ça a été le déclic. J’ai réalisé que je ne m’étais jamais sentie blonde, que ma personnalité profonde était celle d’une brune, terrienne, alors j’ai franchi le pas. »
La réconciliation avec ses cheveux ne passe pas toujours par les extrêmes, c’est même souvent le contraire, estime Mireille Miroglio, directrice de la formation chez René Furterer. « De plus en plus, l’insatisfaction se traduit par un désir de mieux se connaître pour mieux s’accepter. Les couleurs tranchées ne font plus envie, les femmes désirent embellir leurs cheveux, sublimer le naturel, elles les veulent plus brillants, plus sains, plus toniques. C’est un cercle vertueux, un cheveu soigné est plus beau, et on prend davantage de plaisir à s’en occuper. » Pour ses 40 ans, Christine a choisi de s’offrir des soins, une coupe et une couleur dans un grand salon. « J’ai toujours fait le minimum pour mes cheveux fins et plats. Je me disais qu’ils ne méritaient ni efforts ni dépenses. Un tort, parce que, pour la première fois de ma vie, j’ai une coupe qui leur donne de la matière et une couleur qui leur procure de l’éclat. Ça n’a l’air de rien, mais je n’ai plus la même tête. Cela fait un an que je les soigne et le “miracle” continue. »
Sonia, 48 ans, a fait le chemin inverse. Après des années de ce qu’elle qualifie de « contrôle capillaire permanent », elle a décidé de laisser la nature reprendre le dessus. Ses cheveux, autrefois lisses et roux vif, sont aujourd’hui bouclés et gris. Une façon pour elle d’assumer avec bonne humeur le temps qui passe et sa paresse. Baromètre de nos états d’âme, laboratoire de nos expériences identitaires, notre chevelure et la relation que nous avons avec elle en disent souvent plus long – et plus vrai – sur nos désirs que nos discours.
                              

En automne, fortifions nos ongles et nos cheveux

En automne, les cheveux se fragilisent et tombent parfois, les ongles deviennent cassants. Avant que le froid ne s’installe, dévitalisant l’ensemble, nous pouvons agir
En automne, fortifions nos ongles et nos cheveux

L'alimentation en première ligne

Pour nos ongles et nos cheveux, commençons par adapter nos assiettes. Au menu : fer, zinc, vitamines, acides aminés et acides gras essentiels. 
Fer : une carence change la couleur des ongles – ils semblent plus transparents que roses – et affine le cheveu. Les produits animaux (viandes, poissons, œufs) en contiennent beaucoup, tout comme les légumineuses (lentilles, pois, haricots), les céréales et le cacao. Associez-y des vitamines, surtout la C, qui favorise son absorption.
Zinc : il est excellent pour la peau en général. Une carence entraîne des taches sur les ongles, la perte des cheveux et même des cils. Les huîtres en sont riches. Mais vous en trouverez aussi dans le foie, les céréales complètes, le jaune d’oeuf, les graines (courges, sésame, lin), le chocolat… 
Vitamines B : elles sont fortifiantes pour les ongles et le follicule pileux. La B3 favorise la circulation dans le cuir chevelu, la B6 booste la kératine, la B8 aide à lutter contre l’excès de sébum… Les meilleures sources : les levures (surtout celle de bière), le kombucha (une boisson lacto-fermentée à base de thé), le foie, les œufs, les graines, l’avoine, les légumineuses, le maïs, le tempeh (une pâte de graines de soja fermentées), l’avocat, la banane.
Bêtacarotène : pellicules et démangeaisons du cuir chevelu témoignent d’un manque de ce caroténoïde qui se transforme en vitamine A si l’organisme en a besoin. Mangez des fruits et des légumes de couleur orange (carottes, oranges, clémentines, mangues, citrouilles, patates douces…). 
Oméga-3, vitamines E et D : toutes les huiles en général hydratent le cuir chevelu et apportent de la souplesse aux cheveux. Les oméga-3 sont issus des poissons gras (maquereau, sardine) et des huiles de colza, de noix, de lin. La vitamine E est présente dans les huiles, et la vitamine D, dans l’huile de foie de morue.
En cure de trois semaines, des compléments alimentaires naturels adaptés aident à combler certaines carences. Ils renforcent et revitalisent ongles et cheveux, stimulent la repousse des uns et freinent la chute des autres. 
Doriance Capillaire Naturactive, Laboratoires Pierre Fabre, 16 € les 300 capsules. 
Ménophytea Capillaire Phytea, 12 € les 300 comprimés.
Fortifiant Capillaire Oenobiol, 18,50€ les 600 comprimés. En pharmacies et parapharmacies.

A éviter

Agressés au quotidien par le stress, la fatigue, la pollution, nos cheveux et nos ongles ont aussi droit à une petite cure de repos. Évitez de laver les premiers tous les jours, cela appauvrit la production de sébum, gardien de l’équilibre. C’est le cuir chevelu qui a besoin d’être nettoyé, pas les cheveux, qui le seront lors du rinçage. Inutile de mettre trop de produit, même bio, mais veillez à bien le diluer dans l’eau, puis à masser votre cuir chevelu. Pour les ongles, évitez de les vernir trop souvent et optez pour des produits sans toluène, ni formaldéhyde, ni phtalate de dibutyle (DBP), ni camphre synthétique.

Une huile à tout faire

Moins connue que l’huile d’argan, celle de ricin (appelée parfois à tort huile de castor), végétale et très visqueuse, regorge d’acides gras essentiels (oméga-6, oméga-9…). Utilisée autrefois par les hommes pour lisser et protéger leur chevelure, elle fortifie également les cils, les sourcils, régénère les cheveux fourchus ou abîmés par les colorations, les ongles cassants, et favorise leur croissance. Elle s’utilise en masque capillaire (l’équivalent de deux cuillerées à soupe), pour masser les cuticules ou comme démaquillant des cils. Une goutte dans son mascara permet d’entretenir ces derniers.

Donnez vie à vos cheveux

Couleur, shampoing, massages... Halte aux mauvais gestes ! Voici les conseils et les bons produits pour retrouver de beaux cheveux... en douceur.

La couleur

Une belle couleur chatoyante donne du peps aux cheveux. Elle leur apporte des reflets subtils, de la profondeur et du relief. Et cela même si vous n’avez aucun cheveu blanc à camoufler. Comme un maquillage qui embellit, la couleur rejaillit sur l’éclat du teint et donne de l’intensité au regard.
Si vous êtes novice en matière de coloration, préférez des produits (mousse ou gel) dont la texture se fond dans la chevelure, l’imprègne uniformément et surtout ne coule pas. Seule contre-indication à la coloration classique : le henné. Si vous avez effectué un henné colorant, vous devrez attendre la repousse complète des cheveux au naturel. Quant au henné neutre, il vous faudra attendre au moins une semaine pour qu’il s’estompe, avant de procéder à votre coloration chimique.
Concernant le choix de la couleur, celle-ci « doit être en harmonie avec le teint et la couleur des yeux », recommande David Merveille, coiffeur conseil chez Schwarzkopf. Si votre peau est mate, préférez les reflets chauds (dorés, cuivrés) qui mettront en valeur votre carnation, préconise-t-il. Les peaux claires opteront pour une tonalité plus froide, cendrée (à base de bleu). « La règle d’or est d’éviter toute transformation radicale et de rester proche de sa couleur naturelle », poursuit-il. D’une façon générale, choisissez aussi un ton plus clair, car « on a tendance à se voir plus foncé », enchaîne Christophe Robin, artisan coloriste conseil pour L’Oréal Paris.

Le shampoing

Par habitude ou pour gagner du temps, on cumule parfois les mauvais gestes qui, à la longue, ternissent les cheveux. Le mieux est de reprendre ses basiques et de les corriger. Évitez les lavages quotidiens, qui déséquilibrent le sébum (gardien de l’équilibre). Optez pour un shampoing de qualité, qui s’évalue au rinçage : les cheveux doivent crisser au toucher. Mais frictions, brushing, lissage les « cassent » : pour atténuer le problème, appliquez un après-shampoing démêlant sur les longueurs en évitant les racines, puis séchez à l’air libre ou en tamponnant avec une serviette. Enfin, hydratez-les avec une huile végétale, mieux assimilée par le cheveu et dont la texture favorise le massage. Laissez agir toute la nuit, la veille du shampoing. Une bonne hydratation est un des secrets de leur force et de leur élasticité. La surface est plus lisse, ce qui lui permet de mieux renvoyer la lumière.

Le massage

Considérez le cuir chevelu comme une extension de l’épiderme. C’est de lui que dépend la vitalité capillaire. Détendez-le dès que vous le pouvez, afin de stimuler la circulation sanguine et l’oxygénation des racines. Placez la pulpe de vos doigts légèrement écartés sur votre crâne. Effectuez des pressions fermes et circulaires ou des mouvements de va-et-vient. Vos doigts doivent rester ancrés là où ils sont posés. Insistez sur le devant de la tête et le haut du crâne, toujours plus tendus que l’arrière de la tête, « la couronne », dont la souplesse témoigne d’une bonne circulation sanguine.
                              

Septembre : un mois pour renforcer ses cheveux

Soleil, bains de mer ou en piscine… Vos cheveux dévoilent de beaux reflets, mais ils se sont aussi fragilisés cet été. Pour qu’ils reprennent du tonus avant l’hiver, adoptez quelques gestes très simples.

Les nourrir

Mangez des noix, du foie, du poisson, de la viande, du lait, des oeufs dont le jaune est orange foncé (les plus riches en lutéine), des graines de lin, de l’huile d’olive et de colza, des céréales complètes, des légumineuses, des épinards, du maïs… Tous ces aliments sont riches en vitamines du groupe B, les plus efficaces pour stimuler le renouvellement des cellules, particulièrement celles du follicule pileux. La vitamine B5 favorise la croissance, la B8 régule la sécrétion de sébum, la B6 renforce la kératine. Les cheveux et les ongles étant les premiers à faire les frais d’un manque de vitamines et de minéraux, attention aux régimes pauvres en protéines et en graisses. En accompagnement d’une alimentation équilibrée, vous pouvez faire une cure ciblée de compléments : Fortifiant capillaire d’Oenobiol (60 comprimés, 19,90 €) ou Kératine forte de Biocyte (40 gélules, 29 €), en pharmacies et parapharmacies.

Les laver

Evitez les lavages quotidiens qui perturbent la production de sébum et optez pour un shampoing de qualité – les cheveux doivent crisser à la fin du rinçage. Méfiez-vous des frictions, démêlages brutaux, brushings et lissages, qui les « cassent ». Appliquez un démêlant sur les longueurs en évitant les racines, puis séchez-les à l’air libre en les tamponnant avec une serviette.

Les hydrater

C'est l’un des secrets de leur force et de leur élasticité. Les huiles végétales sont bien assimilées et leur texture favorise le massage. La veille du shampoing, appliquez-en sur les longueurs et les pointes et laissez agir toute la nuit. Certaines huiles capillaires contenant des silicones, optez plutôt pour une huile bio, comme celle à l’argan de Fleurance nature (50 ml, 16,90 €).

Automassage au quotidien

Selon Rémi Portrait, inventeur de la coupe énergétique et auteur de Vos cheveux disent tout de vous (Albin Michel, 2010), rien ne remplace un massage du cuir chevelu pour que les cheveux retrouvent toute leur vitalité. Placez vos mains sur votre crâne, doigts légèrement écartés, et effectuez des pressions fermes et circulaires ou de légers mouvements de va-et-vient. Vos doigts doivent rester ancrés là où ils sont posés. Insistez bien sur le devant de la tête et le haut du crâne, toujours plus tendus que l’arrière de la tête.

Le blog qui décoiffe

Après avoir essayé toutes les colorations et pas mal de produits, Juliette a décidé d’offrir à sa chevelure plus de naturel et un blog ! Elle y donne son avis sur les plantes, les aliments et les produits qui nourrissent et embellissent. La blogueuse s’intéresse aussi bien aux tendances des people qu’au calendrier lunaire : un site éclectique et instructif

Mes petits rituels pour de beaux cheveux

Réaliser un shampoing, se sécher les cheveux, les brosser… La beauté de notre chevelure commence par des gestes simples. De bonnes habitudes méconnues, oubliées ou tout simplement sacrifiées pour cause d’emploi du temps trop chargé. Pourtant, pas besoin d’y passer des heures : voici cinq rituels express pour prendre soin de vos cheveux.
Cent coups de brosse tous les soirs avant d’aller au lit, disaient nos grands-mères. Un jus de citron dans l’eau de rinçage après le shampoing, conseillaient nos mères. Et nous, que faisons-nous au quotidien pour la beauté de nos cheveux ? Nous multiplions shampoings et soins, en oubliant parfois que quelques gestes simples et de petites précautions suffisent à garder des cheveux sains, en quelques minutes chrono.

Réhabilitons le brossage !

Non, nos grands-mères n’avaient pas tort ! Brosser nos cheveux avant le coucher ne présente que des avantages. Notamment celui de débarrasser la chevelure de la pollution et de tous les résidus qui sont venus la ternir et l’alourdir pendant la journée. Cela permet d’éviter également la formation d’épis disgracieux pendant la nuit.

Faut-il pour autant respecter le chiffre des 100 coups de brosse ? Pas forcément, l’exercice serait sans doute un peu fastidieux pour la plupart d’entre nous alors qu’un brossage consciencieux suffira. En revanche, inutile de ne s’en tenir qu’au soir : un long brossage tous les matins permettra aussi d’aérer la chevelure et de lui donner du volume pour la journée… Ce qui lui fait souvent précisément défaut après une nuit écrasée sur l’oreiller.

Hydrater tous azimuts

Cheveux longs, frisés, secs ? On mise sur une hydratation maximale ! A chacune de choisir sa méthode. La plus courante consiste à laisser poser un masque nourrissant après le shampoing une fois par semaine. Mais si l’on n’a pas envie – ou le temps – de s’attarder sous la douche, d’autres solutions s’offrent à nous. A commencer par ces soins quotidiens sans rinçage qui s’appliquent tous les matins comme une crème de jour pour cheveux.
Celles qui ne souhaitent pas s’y astreindre préfèreront peut-être recourir aux huiles qui, elles, font merveille avant le shampoing. Le mode d’emploi ? Avec un peigne, sur cheveux secs, on répartit quelques gouttes d’huile sur l’ensemble de la chevelure – pour les cheveux les plus déshydratés – ou juste sur les longueurs et les pointes – pour les cheveux plus gras. On laisse ensuite poser quelques minutes avant de passer sous la douche. Ou mieux, toute la nuit, les cheveux enroulés dans une serviette. Monoï, huile d’argan ou même huile d’olive : on peut choisir en fonction de ses goûts… Ou de ce qu’il y a dans son placard.

Shampouiner sans oublier de masser

Savons-nous réaliser correctement un shampoing ? La question peut paraître ridicule tant nous sommes habituées à nous laver les cheveux régulièrement… et rapidement. Et pourtant, nous avons certainement des progrès à faire !
Premier conseil : pendant le shampoing, on apprend à masser le cuir chevelu sans jamais le frotter. On insiste sur les zones clés – le sommet de la tête, au-dessus des oreilles et derrière la nuque – qui sécrètent plus de sébum et sont donc plus sensibles. Les petits massages circulaires, réalisés avec la pulpe des doigts, ont l’avantage d’activer en douceur la microcirculation sanguine. Résultat : les cheveux, mieux irrigués, retrouvent force et éclat. Mais attention, on évite absolument de frotter ou de gratter le cuir chevelu, ce qui ne ferait que l’irriter davantage.
Enfin, inutile de réaliser deux shampoings consécutifs, même si c’est souvent recommandé sur le flacon ! Mieux vaut suivre l’adage des coiffeurs - « Le premier shampoing lave, le second décape » - pour éviter de trop sensibiliser cuir chevelu et cheveux.

Apporter de la brillance

Contre les cheveux ternes, tout – ou presque – se joue au rinçage ! Premier réflexe, donc : les rincer toujours très minutieusement. Les restes de shampoing ou de soins sont les pires ennemis de leur éclat, en plus de les alourdir et de les rendre plus gras.
Pour leur apporter davantage de brillance, ensuite, rien ne vaut les astuces de nos grands-mères. A commencer par le jus de citron à ajouter à l’eau de rinçage une fois par semaine. Mais pas plus, pour éviter que l’acidité du fruit n’agresse les cheveux !
Les plus courageuses pourront également opter pour le vinaigre (de cidre de préférence) : un trait dans l’eau de rinçage rend effectivement les cheveux plus éclatants… A condition de tolérer l’odeur, pas forcément très agréable !
Mais le plus simple – et le plus rapide – consiste à se rincer les cheveux systématiquement à l’eau froide (mais pas glaciale pour ne pas les rendre plus cassants). Le froid contribuera à refermer leurs écailles et à les faire paraître immédiatement plus éclatants.

Un séchage en douceur

Le dernier geste, tout aussi facile à mettre en œuvre, consiste à soigner le séchage de nos cheveux. A éviter à tout prix : les séchages brutaux – par manque de temps, combien d’entre les frottent très vigoureusement avec une serviette au risque de les casser ? – et les brushings trop réguliers qui les fragilisent d’autant que le sèche-cheveux est utilisé très chaud. La solution idéale ? Elle dépend des cheveux et de l’emploi du temps de chacune. Pour commencer, mieux vaut les enrouler en douceur dans une serviette. Les plus pressées, ensuite, opteront pour un séchage au sèche-cheveux. Pour que celui-ci soit le plus doux possible, on choisit une température moyenne (jamais la plus chaude), on n’approche jamais le sèche-cheveux à moins de 15 cm de la tête et on veille à ce qu’il soit toujours en mouvement.
L’alternative, le séchage à l’air libre, est effectivement plus douce mais c’est un luxe réservé à celles qui n’ont pas besoin de discipliner leur chevelure… et qui ont le temps. Car la principale précaution à prendre est de ne surtout pas sortir en ville avec les cheveux mouillés ! Ceux-ci sont en effet plus fragiles et plus exposés à la pollution qui s’y collera et les étouffera toute la journée. Avis donc aux plus pressées !
                                

Mon coiffeur, sauveur ou bourreau ?

Il sait nous chouchouter, nous consoler… ou nous achever d’un coup de ciseaux. Notre relation avec celui qui s’occupe de nos cheveux est rarement neutre. Parce qu’il touche à ce qu’il y a de plus intime en nous ?
 Il m’a massacrée, mais je n’ai rien dit, se souvient Valérie, 40 ans. Je suis restée sagement assise sur le fauteuil. J’ai payé les cent vingt euros (coupe, balayage, shampoing, brushing), salué mon bourreau en sortant, des sanglots dans la gorge. Puis je me suis effondrée en apercevant mon reflet dans une vitrine. » À la maison, tout le monde s’est moqué gentiment d’elle : « Heureusement, ça repousse », lui a dit une de ses filles. « Je me suis tout de même demandé si j’allais pouvoir supporter les regards au travail, le lendemain. J’ai failli me faire porter pâle. C’est ridicule, je sais. » Pourquoi n’avoir rien dit et s’être comportée comme une gamine terrorisée ? « Je n’ai pas osé, j’étais trop impressionnée, je crois », tente-t-elle d’analyser.
Aujourd’hui, les coiffeurs ont pris un ascendant exorbitant, note Dorah, qui exerce ce métier depuis une vingtaine d’années. « Quand j’ai commencé à travailler à Paris, dans les années 1980, les parents coupaient les cheveux de leurs enfants, raconte-t-elle. On faisait cela en famille, entre amis, entre amoureux parfois. C’est terminé, maintenant. Avec les progrès techniques, la palette des possibilités offertes est telle que notre profession dégage une impression d’inaccessibilité pour le commun des mortels. Les “grands” coiffeurs sont même devenus aussi célèbres que les stars dont ils s’occupent. »

« Il a compris mes cheveux et il m’a compris, moi »

Pour la psychanalyste Annie Anzieu (auteure de La Femme sans qualité, esquisse psychanalytique de la féminité, Dunod, 2004), cette starisation démontre la castration symbolique inhérente au fait de couper les cheveux qui, de surcroît, résulte de l’action du coiffeur. « Il nous “fait” une tête, explique-t-elle. La vision que chacun d’entre nous a de son visage dépend de la façon dont ses cheveux sont mis en forme. En le lui confiant, nous permettons à celui qui s’en occupe de modifier notre perception de nous-même en tant qu’être désirable. » Nous lui donnons le droit de « travailler » l’image que nous avons de nous, celle que nous renvoie le miroir et avec laquelle nous sommes plus ou moins à l’aise. Le coiffeur parisien Pascal Quercy le constate régulièrement quand il accueille un client : « La première chose que j’observe, c’est la manière dont il se comporte face à la glace devant laquelle je l’assois. Des yeux qui fuient la réflexion du miroir indiquent clairement un malaise. Quand c’est le cas, je sais qu’il va falloir être particulièrement délicat. »
Se sentir inquiet, vulnérable, les nerfs à vif est tout à fait humain, convient la psychanalyste Christiane Alberti, auteure avec Marie-Jean Sauret de La Psychanalyse (Milan, “Les Essentiel”, 1996). Il ne s’agit pas, selon elle, d’un signe de frivolité. Au contraire, dit-elle : « L’image de soi n’est pas une question de “surface”. Elle concerne le rapport de chacune à la féminité. Parce qu’elle touche à l’image du corps, elle est connectée au plus intime, à la profondeur de l’être. » Aussi, quand nous avons la sensation d’avoir trouvé celui ou celle qui réussit enfin à faire coïncider notre apparence à notre être, ou plutôt à l’image que nous avons de nous, nous accrochons-nous à lui. La relation de François, 45 ans, avec Marc, son coiffeur, s’est nouée il y a plus de dix ans et a perduré quand ce dernier est parti s’installer dans un salon plus éloigné. « Il a compris mes cheveux et il m’a compris, moi. Chaque fois que je vais le voir, il me regarde avant de commencer à travailler. Souvent, il me demande : “On fait comme la dernière fois ?” C’est génial, non ? Il se souvient de ce qu’il m’a fait deux mois avant. Il sait qui je suis. »
Même si Marc pose sans doute cette question douze fois par jour à douze habitués, François vit sa relation avec lui comme forcément singulière. Le coiffeur qui nous comprend nous appartient. Dorah, qui a annoncé à ses clientes régulières qu’elle envisage de changer d’activité, ne cesse depuis d’enregistrer des reproches : « Comment peux-tu me faire ça ? », « Où vais-je bien pouvoir aller maintenant ? », « J’avais enfin trouvé quelqu’un »… « Il suffit d’une fois – et d’une coupe réussie – pour que la dépendance s’installe, remarque-t-elle. Ensuite, il nous faut sans cesse renouveler le miracle, la magie de la première fois. En fait, je ne suis pas sûre que les cheveux soient le reflet de notre personnalité. J’ai plutôt l’impression qu’ils marquent notre fragilité. Nous passons notre temps à vouloir les dompter, les discipliner pour les rendre conformes à ce vers quoi nous voulons tendre. »
Nous voulons que les mains de ceux à qui nous confions notre visage révèlent notre « vraie » personnalité, ou plutôt celle que nous pensons être la nôtre. Il ne s’agit pas de tenter de se calquer sur ses idoles. L’époque où les clients réclamaient des coupes courtes à la Sharon Stone, des « flous ondulés » à la Vanessa Paradis, en sortant de leurs poches des photos de leurs icônes, est révolue. « Les gens ne veulent plus ressembler à quelqu’un de connu, affirme Pascal Quercy. Ils veulent aller vers eux-mêmes, vers leur “soi”. Quand nous coiffons une personne, nous touchons clairement à son identité. »

« Je suis sortie mortifiée, j’ai mis des mois à m’en remettre »

Et si parfois les choses se passent mal, c’est parce que les visions peuvent s’entrechoquer : « Souvent, l’objectif du coiffeur est de bien faire en adoptant une coupe qui correspond à la texture capillaire, en utilisant la technique qu’il vient d’apprendre, estime Dorah. Alors que son client vient d’abord et avant tout chercher de l’estime de soi. » Un coiffeur « ordinaire » cherchera à donner « une forme » qui convient à la nature des cheveux sans se soucier du reste. Un coiffeur « célèbre » cherchera à imprimer sa patte, refusant de retoucher sa création, « comme s’il cherchait à inscrire son nom sur le front des gens », déplore Dorah. Marie, 36 ans, se souvient encore de cette crête iroquoise tentée sur elle dans un « grand » salon : « Je suis sortie mortifiée, avec une petite tête dure d’oiseau de proie. J’ai mis des mois à m’en remettre. J’arrivais le matin au boulot la tête courbée. Et je fuyais tous les regards, même celui de mon amoureux. Je croyais lire tous les soirs la pitié dans ses yeux. Où était passée la jeune fille joyeuse et légère qu’il avait rencontrée ? Je n’étais plus moi-même. »
D’après Christiane Alberti, la blessure provoquée par une coupe « ratée » peut être plus grande chez les femmes que chez les hommes, car « leurs cheveux sont une parure, et la coiffure, en tant qu’ornement, un signe de leur féminité, un artifice pour exalter l’image de leur corps et voiler le manque originel – l’absence de pénis – qui les frappe comme femme ». Selon Annie Anzieu, nous essayons par ce biais de mettre en avant une particularité de notre personnalité : « La coiffure est une manifestation esthétique de notre intériorité. Nous pensons être incapable de faire passer notre message par nous-même. Alors nous demandons à un intermédiaire de s’en occuper, de prendre le contrôle de notre apparence. Comme si les autres pouvaient nous changer sans que nous ayons à le faire nous-même », remarque malicieusement la psychanalyste. Plutôt que de laisser à un autre la maîtrise de notre propre image, Dorah suggère de « reprendre la main de temps en temps » : elle a décidé de monter des ateliers destinés à apprendre à petits et grands à se coiffer seuls. Sans déléguer. En ne pouvant s’en prendre qu’à soi si le résultat atterre…

Hommes : l’angoisse de la chute

Les rapports sont moins passionnels que ceux avec les femmes, assurent les coiffeurs. Car les hommes ont des attentes plus simples, même si elles sont fortes. Ils aiment que leur apparence dégage vigueur et énergie. Ils demandent souvent des coupes courtes, qui vont, pensent-ils, donner du ressort à leurs cheveux. En revanche, tout ce qui peut être assimilé à un signe d’affaiblissement les angoisse. Les coiffeurs Pascal Quercy, Nicolas Chevalier et Dorah ont pu constater que la chute et, dans une moindre mesure, le blanchiment des cheveux suscitent beaucoup d’anxiété. « Dans ce cas-là, nous essayons plutôt de jouer un rôle d’accompagnement, d’aider à accepter progressivement le vieillissement », confie Nicolas Chevalier.
                                 

Cheveux : enrayer la chute de l’automne


Chaque année, dès septembre, certains voient leurs cheveux tomber par centaines, parfois pendant des semaines entières. Une chute spectaculaire qui ne doit pourtant pas nous faire paniquer car en attendant la repousse, ce phénomène saisonnier et naturel peut être considérablement atténué. Trois spécialistes nous indiquent les gestes qui aideront nos cheveux à passer le cap de la saison.
Certains les perdent par poignées et paniquent à chaque brossage, d’autres le remarquent à peine… Mais c’est un fait : nous perdons davantage nos cheveux à l’automne et au printemps. À la rentrée, ce phénomène naturel est plus spectaculaire car s’y ajoutent la fatigue de la reprise du travail, le moral en berne dû aux jours qui raccourcissent, et souvent également, les agressions – soleil et bains de mer notamment - qu’a subies notre chevelure pendant l’été. Tout comme nous, nos cheveux perdent en vitalité à l’automne et finissent par tomber, à raison d’une centaine par jour (contre 25 à 60 en temps normal). Et en attendant la repousse, forcément plus lente, le volume de nos cheveux peut s'en ressentir.
Inutile de les compter pour autant ou d’angoisser à l’idée de les perdre tous à court terme : il est extrêmement rare que cette chute se poursuive au-delà de trois mois. Si jamais c’est le cas, n’hésitez pas à consulter un médecin. Un problème médical (thyroïde, anémie ou encore dysfonctionnement hormonal) pourrait être en cause et faire l’objet d’un traitement adéquat.
Sinon, que faire ? Les noyer sous des produits anti-chute ? Pas forcément. Les spécialistes préfèrent aujourd’hui conseiller des gestes simples. Et naturels, de préférence.

Prendre les devants avec des compléments alimentaires

La santé de nos cheveux commence dans nos assiettes. Pour limiter l’impact du changement de saison, les dermatologues sont nombreux, aujourd’hui, à conseiller des cures de compléments alimentaires, au moins trois mois à l’avance. Catherine De Rivoyre, dermatologue à Nice, en propose ainsi deux par an à ses patients : « Je leur conseille de prendre des compléments alimentaires pour cheveux (en vente en pharmacie), à raison de deux cures de trois mois par an, au 15 mars et au 15 septembre, de manière à prévenir à chaque fois la chute de la saison suivante. » Ainsi dopés par les vitamines, nos cheveux résisteront mieux aux petits déséquilibres du printemps et de l’automne.

Continuer à se laver les cheveux très régulièrement

Même si passer sous la douche peut rapidement devenir une épreuve pour tous ceux et celles qui perdent leurs cheveux en quantité, trop espacer les shampoings – avec le surplus de gras et de pollution que cela implique pour le cuir chevelu – serait une erreur. « N’ayez pas peur de vous laver les cheveux, rassure la dermatologue. Vous n’en perdrez pas davantage car ceux qui tombent sont déjà ‘morts’ : la tige est en réalité détachée du bulbe depuis un moment. Le lavage se contente de les éliminer. Ce qui aurait tendance à les faire tomber davantage, au contraire, c’est le gras ou les produits qu’on leur applique et qui les alourdissent, les étouffent. »

Leur donner un coup de pouce avec le silicium organique

La naturopathe Cécile Gautier-Weberspiel, quant à elle, conseille le recours au silicium organique, souvent connu sous sa forme dite « G5 », pour stimuler le cheveu et le cuir chevelu. « Il peut être utilisé en cure préventive – à raison d’une prise par jour à partir d’août – ou en traitement d’urgence en cas de chute. Dans ce cas, on passera à deux prises par jour. Un conseil : achetez-le toujours dans un magasin bio pour éviter les éventuels problèmes, de qualité notamment, que l’on rencontre sur Internet. »

Des massages du cuir chevelu pour réactiver la circulation sanguine

Au salon L’Instant 2Moss, un institut capillaire spécialisé dans les soins bio, on considère que lutter contre la perte des cheveux passe également par la préparation de la repousse. « Les massages permettent de stimuler la circulation sanguine du cuir chevelu, explique Elyane Moschos, la fondatrice. Cela va redynamiser le jeune cheveu et éviter, moyennant conserver une bonne hygiène de vie, qu’il repousse anémié ou trop fin. »
Mais ce qui compte surtout, d’après elle, c’est que cette chute ne soit pas source d’angoisse. « Si elle n’est ni trop forte, ni trop longue, mieux vaut ne pas paniquer et la vivre comme un signe de la saison. Comme les feuilles qui tombent ou les jours qui raccourcissent, cette chute nous rappelle aussi que nous sommes sensibles aux rythmes de la nature. »
                                

J’ai testé la coupe énergétique

Shiatsu du crâne, shampoing aux huiles essentielles et coupe au rasoir le long des méridiens d’acupuncture : notre journaliste a confié sa tête à Rémi Portrait, créateur de la « coiffure énergétique ». Il en vibre encore d’émotions.
Changer de coupe et de coiffeur ? C’est beaucoup pour un seul homme. Mais l’expérience en valait la chandelle, m’avait-on affirmé à la rédaction, en me signalant au passage que mes cheveux ternes, devenus « incoiffables », méritaient mieux qu’un simple rafraîchissement. Rendez-vous avec Rémi Portrait, l’inventeur de la coiffure énergétique et auteur de Vos cheveux disent tout de vous (Albin Michel, 2010). Ses secrets ? Une coupe au rasoir – un coupe-chou traditionnel – qui prend en compte les principes de la médecine chinoise : les méridiens et points d’acupuncture ; les éléments et saisons pour le choix d’un shampoing aux huiles essentielles adapté ; le tout précédé d’une séance de shiatsu du crâne… La coupe, elle, s’effectuera en deux phases.

Première étape : ça secoue

Rémi Portrait saisit la première mèche de cheveux et, armé de son rasoir, travaille de bas en haut. Raaak ! Pas franchement plaisant. Et impressionnant : j’entends ce « raaak » résonner dans mon crâne. Le coiffeur parle de « coupe vibratoire », je veux bien le croire ! C’est comme si chacun de mes cheveux, transformé en corde de guitare, se réveillait en sursaut. « La coupe aux ciseaux est une coupe “morte” car elle ne génère aucune vibration, m’explique Rémi. La lame du rasoir taille le cheveu en biais, comme on le ferait pour couper une fleur, et engendre une vibration qui stimule sa papille (située à la base du bulbe pilaire, la papille est un élément essentiel de la racine du cheveu). » Lentement, le geste sûr, il remonte peu à peu le long du premier des cinq méridiens d’acupuncture situés sur le crâne. Une première ligne assez douloureuse. La deuxième l’est moins, tout comme la troisième. Je souffle un peu. Arrivé à la quatrième, la torture recommence ! Une sacrée différence que je signale. « Ce méridien est relié à la vésicule biliaire », m’indique-t-il. Cela correspond pile-poil, si j’ose dire, à mes problèmes de vésicule biliaire du moment. Plus étonnant, il évoque deux problèmes psychologiques liés à cette zone du crâne. Tout aussi exact ! « Les vibrations permettent de ramener à la conscience certains blocages, ou même de les libérer », ajoute-t-il.

Seconde étape : ça soulage !

Je ferme les yeux et respire profondément. Cette fois-ci, Rémi coupe de haut en bas, en « sculptant » littéralement. C’est ce qu’il appelle sa « taille diamant ». Plus aucune douleur, ouf ! Je ressens nettement les vibrations, comme des notes de musique, résonner dans ma tête et dans certaines parties du corps. Ces sensations m’apaisent et me libèrent. Je suis en état de confiance totale. Séchage rapide et naturel. Le résultat esthétique est excellent, mais il y a mieux : ce ne sont pas seulement mes cheveux qui se sont « réveillés », mais moi tout entier ! Quant au regard extérieur, je me fie à la réaction d’Isabelle qui, lorsque je suis retourné au bureau, m’a lancé : « Qu’est-ce que tu as fait ? On dirait que tu as plus de cheveux qu’avant 

Les effets de la lune

Couper les cheveux pendant la lune montante accélère leur croissance ; les couper pendant la lune descendante les rend plus épais… Tout comme pour les graines qui, semées en phase ascendante, poussent mieux, tandis que celles repiquées en phase descendante s’enracinent mieux. Mais la science ne croit pas à l’existence d’un « effet lune », qu’elle qualifie de croyance populaire. Pourtant, Henry Puget, médecin généraliste, prétend le contraire dans La Lune et la Santé, mode d’emploi (Minerva, 2009) : comme les marées, le sang et l’eau de notre corps subiraient l’attraction lunaire, donc son influence. Évidemment, le plus important n’est pas d’y croire ou non, mais de savoir s’écouter…

A essayer aussi...

Une purification en profondeur pour assainir les cheveux et repartir sur de bonnes bases. Pincements pour faire remonter les toxines et le sébum à la surface, masque à l’argile verte, bain d’ozone… Le tout avec des soins certifiés bio de grande qualité. L’Instant dépolluant, 50 minutes, 75 € (institut L’Instant 2Moss, à Paris ; rens. : 01 44 56 03 66 et 2moss.fr).
Une « remise à neuf » pour réenergiser cheveux et cuir chevelu, avec le soin sur mesure Leonor Greyl, une vraie séance de réanimation du bulbe. 1 h 30 avec le coiff age, à partir de 92 € (institut Leonor Greyl, à Paris ; rens. : 01 42 65 32 26 et leonorgreyl.com).
                               

De beaux cheveux tout l'été

Soleil, bains de mer, piscine… L’été est la saison de tous les dangers pour nos cheveux. Car derrière l’éclat que les beaux jours leur apportent se dissimule un processus de déshydratation rapide, qu’il est heureusement possible de prévenir et d’enrayer.
Laure a quasiment testé tous les salons de coiffure de sa ville, les meilleurs coloristes de sa région. Mais rien n’y a fait : le seul blond dont elle rêve 365 jours par an, c’est celui que lui confèrent naturellement le soleil et la mer pendant l’été. Et il est inimitable : « Mes cheveux sont plus clairs, le blond plus lumineux, les longueurs éclatantes. J’ai l’impression que l’eau de mer les rend plus forts, plus sains. Je ne les trouve jamais aussi beaux qu’en été. »

Mer et soleil, leurs meilleurs ennemis

Exactement comme il donne à la peau ce hâle que nous aimons tant, le soleil à petite dose offre à nos cheveux un éclat indéniable, renforcé par l’effet de la vitamine D et une alimentation en général plus équilibrée en été. Mais exactement comme pour notre peau, il peut aussi se révéler leur pire ennemi. « Le soleil déshydrate le corps en général et les cheveux en particulier, explique Céline Goin, spécialiste capillaire à l'institut You Mei. Il les décolore et les assèche, sous l’effet conjugué des rayons solaires et du sel ou du chlore qui créent un effet loupe et accélèrent ainsi le processus de déshydratation. »
Pour autant, nos cheveux ne sont pas tous égaux sous le soleil. Les cuirs chevelus à tendance grasse bénéficieront à la fois de ses rayons et de l’effet astringent de l’eau de mer, dont le sel régule la production de sébum et balaie souvent, comme par enchantement, pellicules et démangeaisons.

Le profil le plus à risque, en revanche, est à chercher du côté des cheveux fins, secs et/ou travaillés chimiquement – les colorés, décolorés ou permanentés - qui sont déjà fortement affaiblis. Ce sont eux, plus encore que les autres, qui risquent de finir l’été ternes et cassants, bien loin de l’impression de « bonne santé » que l’on espérait leur apporter.

Prévenir le dessèchement

Pour lutter contre ce redouté « effet paille », les spécialistes s’accordent à reconnaître l’importance d’un geste simple : le rinçage à l’eau douce, immédiatement après le bain, pour enlever toute trace de sel – ou de chlore - des cheveux et du cuir chevelu.

Une bonne habitude qui doit toutefois s’accompagner, pour une protection maximale, de l’utilisation d’un produit solaire spécifique à appliquer, comme pour le corps, avant même le début de l’exposition. Gels, huiles, crèmes, en pot ou en sprayseulement pour les cheveux ou mixtes… Face à l’offre existante, le plus délicat désormais est de savoir lequel choisir. « Les huiles sont très efficaces mais ont tendance à alourdir les cheveux fins, ce qui peut se révéler désagréable. Voilà pourquoi il vaut mieux privilégier pour eux des gels protecteurs plus légers et réserver les huiles aux cheveux épais », conseille Céline Goin.

Changer ses habitudes de soin

Exposés au vent et au soleil, mouillés, séchés, baignés, attachés, huilés… Nos cheveux sont soumis l’été à mille et une épreuves qui appellent des soins spécifiques. « L’objectif est de leur apporter encore plus de nutrition que pendant le reste de l’année, résume-t-elle. Ce qui signifie accélérer le rythme des masques hydratants, en passant par exemple d’une application par semaine à une utilisation quotidienne. Mais cela implique également de se tourner vers des produits moins agressifs et plus nutritifs ». Finis donc les shampoings traitants potentiellement asséchants, l’été est la saison des shampoing doux, comme ceux au pH neutre, qui sont plus adaptés à un usage quotidien.

Se tourner vers des solutions naturelles

Les plantes et les huiles essentielles peuvent également se révéler de précieux alliés pour toutes celles qui recherchent plus de naturel. Les ingrédients à privilégier ? En shampoing, la fleur d’Edelweiss, réputée pour sa légereté, et le lait d’avoine, qui présente l’avantage rare de nourrir autant le cuir chevelu que les cheveux eux-mêmes.
Pour les soins, les masques à la passiflore permettent de nourrir les cheveux fins sans les alourdir pour autant, alors que les cheveux épais préfèreront le beurre de karité ou des huiles végétales de type huile de jojoba, ultra nourrissantes.
Les plus audacieuses pourront aussi se lancer dans des recettes maison, mais toujours avec circonspection. Car en matière de cheveux, toutes les « astuces de grand-mère » ne sont pas bonnes à prendre. Parmi les bonnes idées à conserver : les masques maison aux œufs, très nutritifs, mais à réserver aux cheveux épais (les fins risquent sinon de se retrouver engorgés) et les rinçages additionnés du jus d’un demi-citron. Mais attention là encore, si le citron agit sur la kératine – et donc sur l’éclat et l’élasticité de la chevelure -, il faut absolument éviter de l’appliquer sur des cheveux secs, colorés ou permanentés, déjà très fragiles.
Céline Goin, elle, a sa recette miracle : les huiles essentielles de menthe et d’eucalyptus, qu’elle applique en massage directement sur le cuir chevelu avant le shampoing. « Elles sont très efficaces pour se débarrasser des dernières traces de sel. Et elles offrent, en prime, un effet rafraîchissant délicieux en été. » Une astuce beauté et bien-être pour que nos cheveux passent, comme nous, un été tout en douceur.

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