Sport et Exercices

Quel sport pour apaiser ses émotions ?

Un coup de blues ? Faites du volley ou dansez la zumba ! Une montée de colère ? Tentez l'’aïkido ou le tir à l’'arc ! À chaque état d’'âme correspond une activité physique qui vous aidera à l’'apprivoiser en douceur.
Quel sport pour apaiser ses émotions ?
S'émouvoir et se mouvoir. Les deux verbes, issus du latin movere, «  remuer  », nous rappellent qu'’une émotion est une mise en mouvement. La colère nous donne envie de frapper du poing, la peur coupe le souffle, la tristesse déclenche des larmes, l’'amertume fait cogiter…... Toute agitation de l’'âme modifie le rythme cardiaque, la respiration, la température corporelle, les sécrétions hormonales, la tension artérielle, l’'activité musculaire et cérébrale, exactement comme le sport. Raison pour laquelle, lorsque nous sommes submergés par un certain négativisme, l’'exercice physique peut nous rééquilibrer.
« Une émotion est assez fugace. Or, quand elle s’installe durablement, elle ne joue plus son rôle d’'alarme, devient une humeur, puis un tempérament », explique le coach et formateur Ilios Kotsou Nombre de nos comportements, qu'’il s’agisse de prendre une décision ou de parler avec des inconnus, sont alors régis par la tristesse, la colère, la peur ou l’'amertume, états d’'âme qu'’il est important de canaliser. L'’intérêt du sport est d'’abord physiologique. L'’activité physique consume le cortisol, hormone du stress, évitant ainsi qu'’il ne nous consume. Elle produit des endorphines, hormones du bien-être dont nous avons besoin pour ne pas laisser nos réactions négatives diriger nos existences. Elle est également porteuse de valeurs propices à adopter un meilleur état d’'esprit. « Faire passer l'’énergie de l'’émotion par le corps permet de la laisser s’'exprimer sans chercher forcément à la maîtriser. Ensuite, nous pouvons l’'observer sous un autre angle et lui donner du sens », assure le coach et maître en arts martiaux Karim Ngosso. Bougeons dans un esprit mindfulness, « en pleine conscience ». En développant une certaine acuité gestuelle, nous ouvrons un autre canal d’'expression pour transformer notre vie émotionnelle. Identifions l'’émotion dominante qui teinte notre tempérament, et profitons de l'’été pour essayer l'’activité physique la plus adaptée : celle qui nous pousse dans nos retranchements pour mieux nous épanouir. N'’oublions pas d’'être attentifs au plaisir que cette mise en mouvement nous procure : bonne humeur, aisance physique, estime de soi, créativité, sociabilité…. Mille et un rayons de soleil.

La tristesse

Cultivez l'enthousiasme !

La fausse bonne idée. Se mettre à la salsa avec des inconnus. Se forcer à ne pas être triste est indispensable pour retrouver la saveur de la joie, mais il vaut mieux être coaché ou accompagné par des proches pour ne pas se sentir trop en décalage dans une atmosphère ludique, au risque de se lasser rapidement.
Ce qu’il vous faut. De l’'action et du contact, car la tristesse a tendance à engendrer l'’immobilisme et le repli sur soi. Il ne s'’agit pas de "se secouer", mais plutôt de se forcer" à "entrer dans la danse" et de se laisser porter par le sourire communicatif de ses partenaires. Une activité qui permet d'’accepter l’imperfection et la répartition des responsabilités se révèlera bénéfique pour qui a tendance à se réfugier dans la déprime et à se déprécier.
Quels sports ? Profiter du soleil et de la plage pour improviser des parties de beach-volley en famille. Se renvoyer la balle laisse peu de répit (sauts, déplacements) et crée une complicité au sein de l’'équipe - en principe, cela se joue à deux contre deux. On peut aussi s’'essayer à la corde à sauter avec ses enfants pour s’'amuser. Les activités physiques en musique, comme la zumba (zumba.com) ou la gym suédoise (gymsuedoise.com), sont également toniques et ludiques. Pourquoi pas s'’inscrire à deux. Pour les adeptes du jogging - à long terme, ce sport est plus efficace qu'’un antidépresseur -, l’'été est l’occasion de pratiquer en pleine nature avec des amis qui courent au même rythme que soi.

La colère

Développez la compassion

La fausse bonne idée. Le sprint, la boxe ou le squash. La stratégie du punching-ball consiste à se défouler (stratégie cathartique) ou à se changer les idées (contournement du problème). Efficace sur le moment, la gesticulation agressive n’apaise ni ne modifie en profondeur le tempérament colérique.
Ce qu’il vous faut. « Une activité qui reprend l’énergie de la colère mais qui l’exprime sans violence, en s’auto-contrôlant de façon à aller avec et non plus contre », propose Ilios Kotsou. Opter de préférence pour une discipline à deux ou en groupe, car l’antidote à la colère est l’échange respectueux, la bienveillance... Le fair-play, en termes sportifs ! Autre ingrédient à privilégier : la maîtrise de la respiration, qui, lors des colères, a tendance à comprimer la cage thoracique et à s’accélérer.
Quels sports ? Un art martial externe comme l’aïkido. Sa philosophie est empreinte d’empathie, et l’objectif du combat est de détruire l’attaque, et non l’attaquant. Dans la même lignée, le kinomichi métisse la tradition de l’aïkido et les approches occidentales des gyms « bien-être » (Feldenkrais et autres). Le kyudo, tir à l’arc japonais (kyudo.fr), concilie la maîtrise gestuelle individuelle et le respect des autres (généralement, un groupe de cinq archers s’exécute à l’unisson). L’objectif de la « voie de l’arc » ? Harmoniser postures corporelle, mentale et émotionnelle. Les gyms orientales plus individuelles, comme le yoga, le qi gong ou le tai-chi, sont bénéfiques à condition d’avoir déjà travaillé sur sa colère. Sinon, ce face-à-face avec soi-même peut rapidement agacer et faire abandonner l’activité.

La peur

Renforcez votre confiance en vous

La fausse bonne idée. Le saut en parachute ou à l'élastique, ou le parapente. Défier sa peur par une activité trop radicale peut être traumatisant et, a contrario, renforcer un tempérament inquiet.
Ce qu'’il vous faut. Une expérience sportive qui confronte à ses peurs tout en assurant la sécurité. "Il faut choisir une activité qui favorise le courage et le dépassement de soi. Il est aussi important de réaliser soi-même les gestes techniques", conseille Ilios Kotsou. Pas question de tenir le rôle d'équipier passif. Saisir les rênes renforce le sens des responsabilités et fait prendre conscience que, s'il est difficile de tout contrôler dans la vie, chacun possède en lui des ressources pour trouver une solution.
Quels sports ? L'escalade ou la via ferrata, car le corps y évolue de façon inhabituelle : à la verticale et sur un rocher. On s'expose à la peur du vide, donc à la menace de chute, tout en étant (r)assuré par la corde et par la personne qui la tient. Une école de confiance en soi et en l'autre. Tout comme les sports jouant sur le déséquilibre et la vitesse : voile, rafting ou équitation. A condition de ne pas avoir une phobie excessive de l'eau ou du cheval. "Un sport de contact comme le jiu-jitsu brésilien (cfjjb.com) permet d'appréhender la peur en général, suggère Karim Ngosso. Se retrouver plaqué dos au sol sous le corps d'un autre provoque une sensation d'impuissance et invite à puiser dans ses propres facultés pour retrouver la sérénité."

L'amertume

Réapprenez à vous émerveiller

La fausse bonne idée : La balade avec des confidents trop compatissants ou eux-mêmes animés de rancœurs. La « corumination » nourrit les états d’âme négatifs.
Ce qu’il vous faut. Un cadre social réjouissant. Une activité source de plaisir, d’admiration, de gratitude pour tout ce que la vie peut offrir de bon. « Dans l’amertume, il y a une frustration liée à un sentiment d’injustice. Et une insatisfaction produite par le fait que l’on se sent impuissant à retrouver ce qui a été perdu », constate Ilios Kotsou. Déception, regret, tristesse, colère, honte, l’amertume mêle plusieurs émotions. Pour retrouver le goût des autres et de l’émerveillement, il faut se décentrer de soi, accepter sa part de vulnérabilité et se laisser toucher par la beauté du monde.
Quels sports ? « Une activité qui s’inscrit dans un projet, comme la course à pied pour une cause médicale ou humanitaire », encourage Karim Ngosso. Cela donne du sens à ses efforts et permet de découvrir des capacités d’altruisme insoupçonnées en soi et chez les autres. « Ou de la marche nordique à pratiquer au sein d’un groupe, porteur d’une énergie positive qui rejaillit sur soi », poursuit-il. Les loisirs de nature mettent en éveil la sensorialité. En randonnée, prendre des photos aide à changer l’angle sous lequel on est habitué à regarder son environnement. Autre expérience contemplative, la plongée, pratiquée à plusieurs par mesure de sécurité, permet de renouer avec l’idée de coopération. Comme le snorkeling, ou PMT (palmes, masque, tuba), balade sous-marine qui modifie les repères et oblige à sortir de ses réflexes réconfortants. Une expérience d’immersion dans un univers poétique que tout nageur s’empresse généralement de partager.
                                       

Konjac : la racine riche en fibres

La « konjacmania » bat son plein. Magasins bio, pharmacies, livres de recettes, tous portent aux nues cette plante asiatique. Amorphophallus konjac est utilisé depuis plus de deux mille ans au Japon comme base culinaire, mais c’est pour ses vertus minceur qu’il séduit aujourd’hui. Pourtant, il a d’autres atouts.
Konjac : la racine riche en fibres
Que contient-il ? De son tubercule est extraite une farine composée de fibres solubles. Son principal actif : le glucomannane. Au contact de l’eau, il gonfle – il atteint plus de cent fois son volume – et se gélifie.
Quels sont ses bienfaits ? Le konjac produit un effet de satiété, et ce avec seulement trois calories pour cent grammes. En Europe, il a obtenu deux autorisations d’allégation à la suite d’un avis de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments), qui confirme qu’il contribue à « la perte de poids » et à « une cholestérolémie normale ». Ses fibres solubles empêchent le trop-plein d’acides gras et évitent aux triglycérides d’être absorbés, ce qui abaisse le niveau de cholestérol dans le sang. Le konjac est intéressant pour les diabétiques, ses fibres ralentissant la digestion : le glucose, redistribué plus lentement, régule la glycémie. Grâce à son pouvoir absorbant, il draine nutriments et déchets jusqu’aux canaux naturels et facilite le transit, notamment en cas de constipation chronique.

Qui peut en prendre ? Les diabétiques et les personnes qui mangent trop. Le konjac n’élimine pas les compulsions alimentaires, mais il exercerait un effet sur la ghréline, hormone qui contrôle l’appétit. Attention : en consommer à tout-va sans changer sa relation à la nourriture est voué à l’échec ; sans compter les ballonnements, les problèmes de fermentation et d’irritation de l’intestin qu’il peut entraîner.
Sous quelle forme ? En poudre – il épaissit flans ou sauces – ou en gélule. Déjà mélangé à de l’eau, sous forme de konnyaku (cake gélatineux au goût neutre à cuisiner comme le tofu), de shirataki (nouilles), de kishimen (tagliatelles) ou de gohan (riz), que les Japonais savourent avec des soupes et des légumes.
A quelle fréquence ? En gélule : en prendre une trois fois par jour, trois quarts d’heure avant le repas, avec un à deux verres d’eau pour modérer l’appétit et en cas de cholestérol. Attention à boire suffisamment ou à mélanger le konjac à un liquide pour qu’il gonfle dans l’estomac et éviter qu’il obstrue l’intestin, ce qui entraînerait douleurs abdominales et constipation. Sous forme alimentaire : compter une portion de cent vingt grammes. Avant d’en consommer régulièrement, observez ses effets sur votre digestion. Les intestins occidentaux ne sont pas habitués à l’absorption soudaine d’une aussi grande quantité de fibres.
                                     

Quantified self : une avancée pour notre santé ?

Compter ses pas ou ses coups de fourchette, surveiller son sommeil ou son diabète via une appli connectée au Net. La « mesure de soi » envahit notre quotidien. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Quantified self : une avancée pour notre santé ?
Un body pour bébé qui surveille sa respiration, son rythme cardiaque et sa température ; un bracelet qui indique, selon le type de peau, s’il faut remettre de la crème solaire ; une fourchette qui mesure les quantités et le rythme des bouchées… Avec l’avènement du quantified self(QS) – « mesure de soi » ou « automesure » –, chacun peut évaluer et enregistrer ses moindres mouvements, les variations de son poids, les battements de son cœur ou la qualité de son sommeil. Cette démarche repose sur trois dispositifs, qui s’interconnectent : des applications mobiles pour Smartphone, des objets de la vie quotidienne munis de capteurs (balance, podomètre, montre…) et des sites web dédiés à la conservation et au partage de ces mesures. En pleine explosion, le marché du QS devrait atteindre vingt-six milliards de dollars en 2017, selon l’étude du cabinet allemand Research2Guidance.

Premiers à s’emparer de l’automesure : les sportifs, entraînés par les fabricants de matériel comme Nike ou Décathlon. Mais, depuis, cette pratique est sortie des stades pour s’inviter dans les salles de bains, la vie quotidienne, le travail – temps passé sur l’ordinateur, en déplacement… Et elle explose dans le domaine de la santé : Tactio, l’application santé la plus téléchargée du monde (3,6 millions d’utilisateurs), se synchronise avec les principales marques d’objets connectés (Fitbit, Withings, etc.) et propose des tableaux de suivi dans lesquels l’usager peut intégrer ses résultats d’analyses biologiques. Elle calcule alors le risque d’être victime d’un accident cardiovasculaire ou de développer du diabète.

Gadgets ou outils de connaissance de soi ?

« Un tiers des quatre millions d’hypertendus ont déjà des tensiomètres à domicile, rappelle Nicolas Postel-Vinay, médecin à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, et fondateur du site Automesure.com. La nouveauté se situe dans la connexion et l’accumulation des données, mais l’intérêt médical de cette masse d’informations est relatif, souligne-t-il. Le médecin qui veut contrôler l’hypertension n’a pas besoin d’une mesure en continu sur l’année, il lui suffit que son patient en enregistre six par jour durant cinq jours. Donc, nombre de ces objets restent des gadgets et passeront de mode. » Le Dr Postel-Vinay replace l’avènement du quantified self dans le cadre général de la santé 2.0 – multiplication des sites médicaux et des forums –, qui a transformé les patients en « sachants ». De la même façon, l’automesure pourra aider le malade à être plus compétent sur sa pathologie et mieux préparé au dialogue avec le médecin. Et, de fait, les fédérations de patients souffrant de maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension s’intéressent de près à la santé connectée.
Les adeptes des médecines non conventionnelles sont aussi concernés. Au Canada et aux États-Unis, les pratiquants du QS s’en servent lors de séances de méditation ou de sophrologie. L’automesure est ainsi utilisée pour évaluer les effets de la relaxation sur le rythme cardiaque et, globalement, pour soutenir les efforts vers une vie plus saine. Les psychologues anglo-saxons y voient, eux, un outil de soutien à la motivation dans le cadre de thérapies comportementales et cognitives, car elle permet de visualiser aussitôt la récompense de l’effort – perte de poids, amélioration du sommeil… À l’instar des selfies, autoportraits pris à bout de bras avec son téléphone et affichés sur les réseaux sociaux, qui sont bons pour l’estime de soi, le quantified self, sorte de selfie biologique, fait du bien à l’ego.

Narcissisme ou lien aux autres ?

« L’automesure est un outil dont on peut tirer le meilleur ou le pire, note la psychanalyste Geneviève Abrial, auteure d'Enfin moi (PUF, "Les Psychoguides", 2011). Elle peut soutenir l’estime de soi comme basculer vers une manie du contrôle. L’hypocondriaque y trouvera de quoi nourrir son obsession de la maladie, d’autres s’en serviront pour atteindre une harmonie corps-esprit. Mais cette quantification rejoint un désir de maîtrise ; c’est donc bien une sorte de surmoi qui se projette dans cette identification chiffrée de soi. » Sans oublier son effet anxiolytique : « Comme un élixir contre l’angoisse de mort, on se prouve qu’on est vivant en regardant fonctionner son corps », précise-t-elle. « Les données constituent un outil de médiation permettant de se relier à soi-même, confirme Béa Arruabarrena, chercheuse en sciences de l’information et de la communication au laboratoire Paragraphe (Paris-VIII), mais il ne faut pas se limiter à la dimension narcissique de ces pratiques, elles sont aussi un outil pour se relier aux autres. » Car le QS, c’est également le partage des données via les sites Internet ou des rencontres dans le monde réel (les meetups). Comme dans les groupes Weight Watchers ou Alcooliques anonymes, les participants viennent raconter leur pratique de la mesure de soi et ce qu’elle apporte à leur santé, leurs relations… « Ils s’engagent sous le regard bienveillant des autres dans une quête pour devenir meilleurs, assure Béa Arruabarrena. Tout comme la technologie des Google Glass donne accès à une “réalité augmentée” en démultipliant la façon de voir le monde, le QS donne accès à une “identité augmentée” en matérialisant, sur des courbes de suivi biologique, différentes versions de soi. »

L'Ordre des médecins appelle à la prudence

Nombre d’usagers, dans l’esprit de partage qui est celui du quantified self (QS), donnent accès à leurs données via leur compte Facebook, par exemple. Elles font alors partie de ce que l’on appelle le « big data », la masse des données personnelles disponibles sur Internet. Or, c’est en les commercialisant que certains hébergeurs de données et réseaux sociaux gratuits, comme Facebook, se rétribuent (ce n’est pas le cas des sites médicaux de référence comme Automesure.com ou ceux qui sont gérés par des associations de patients). Véritables extraits de dossiers médicaux, les données du QS ne manqueront pas d’intéresser banquiers ou assureurs. La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) s’en est déjà alarmée, et le Conseil national de l’ordre des médecins, par la voix de son vice-président, le Dr Jacques Lucas, appelle à la plus grande prudence. Ce dernier doit remettre un avis sur la santé connectée en ce mois de juin 2014)

"Je me suis automesurée pendant une semaine"

"Horreur ! Le seul moment de la semaine où mon corps bouge vraiment, c’est quand je pousse un chariot à l’hypermarché ! Certes, mes journées devant l’ordinateur sont peu compatibles avec les dix mille pas quotidiens recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. Mais, là, avec le petit coach Fitbit accroché à mon poignet jour et nuit, la réalité de mon (in)activité s’impose : nombre de pas, d’escaliers, temps passé immobile sur mon fauteuil… Je vois tout sur l’écran de mon coach, qui envoie aussi ces informations par Bluetooth à mon ordinateur. Le site Fitbit les récupère et élabore en temps réel de belles courbes statistiques sur mon tableau de bord personnel. Je craignais de culpabiliser, mais cela m’amuse. J’ai reçu des e-mails de félicitations quand j’ai grimpé dix volées d’escalier, j’ai partagé mes données sur Facebook (ce qui a fait rire mes copines) et j’ai découvert mon sommeil : cette nuit, j’ai dormi six heures, dont trois minutes d’éveil et quinze d’agitation. C’est étonnant de croiser des mesures objectives avec la perception subjective que l’on a de ses nuits.
                              

            Remettre son corps en mouvement
L’envie de bouger nous titille, mais la motivation n’est pas toujours au rendez-vous. Voici quatre idées à adopter pour se tonifier et, qui sait, prendre goût à une activité physique régulière.
Remettre son corps en mouvement

Dans la rue

L’OMS préconise trente minutes de marche rapide par jour pour être en bonne santé. Comment les remplacer quand on n’a ni le temps ni la motivation ? En mettant à profit sa routine quotidienne, comme y invite Nicolas Bertrand, kinésithérapeute et ostéopathe, dans sa méthode « macadam tonic » : exercice d’équilibre sur une jambe dans le métro, marche sur les talons au bureau, rotation du buste en attendant son tour à la caisse… Plutôt facile et très utile.
A lire : Macadam tonic, la méthode pour être en forme de Nicolas Bertrand (Flammarion, 2014).

Dans un club

Envie de gym sans en prendre pour un an ferme ? On choisit un cours en fonction de ses attentes (yoga, Zumba, aquabiking…), pas trop loin de chez soi. Le site Gymlib négocie une formule auprès de la salle de sport, et on reçoit sur son Smartphone un pass à présenter à l’accueil. Après la séance, on peut laisser un commentaire (locaux, prof, hygiène) afin de faire profiter à d’autres de son expérience personnelle.

A la maison

« Si nous devions retenir un seul exercice, ce serait la respiration », indique Édouard Stacke, coach sportif. Il conseille, le matin au réveil, de « souffler sur les braises » : en position debout, amener le dos des mains vers la poitrine, tout en inspirant par les narines ; chasser l’air fortement des narines tout en allongeant les bras vers l’avant. À répéter pendant deux minutes.

L'objet

Comment se muscler sans trop d’efforts et tout en douceur ? En troquant sa chaise de bureau contre le Wellness Ball-Active Sitting, un ballon en silicone recouvert d’une housse confortable pour éviter qu’il ne colle aux jambes ou ne prenne la poussière. La recherche d’équilibre fait que l’on reste en mouvement tout en étant assis. C’est excellent pour raffermir les abdos et renforcer le dos.
                                     

Les bons sports pour des fesses musclées

Nos fesses sont faites essentiellement de muscles, raison pour laquelle il est essentiel de les faire travailler pour les galber.Voici une sélection d'activités sportives et d'exercices pour muscler notre séant !
Les bons sports pour des fesses musclées
Nous possédons deux groupes musculaires distincts et ô combien complémentaires. Le grand fessier part du bas du dos et descend s’accrocher sur le haut de la cuisse. C’est le muscle le plus gros et le plus puissant du corps humain : nous lui devons la station debout et notre statut d’Homo erectus. De chaque côté s’attache un groupe de deux muscles : le petit et le moyen fessier. Leur fonction première est de permettre l’élévation latérale de la jambe. « L’aspect rebondi de la fesse, c’est eux », indique Julie Ferrez, coach sportive et auteure de Comment avoir un corps de déesse quand on n’est pas la fille de Vénus (Marabout, 2013).

Des grands fessiers sculptés

Pour lutter contre l’amollissement qui conduit inéluctablement à la chute, notre allié, c’est le grand fessier. Régulièrement sollicité, ce très grand muscle nous assure des fesses bien hautes et bien dures.
Quelles pratiques ?
La marche nordique. Cette activité venue de Finlande consiste à marcher énergiquement en s’appuyant sur des bâtons de ski. Le secret ? Faire de grandes enjambées, afin d’assurer une ouverture ample de la hanche, et bien enfoncer les talons dans le sol à chaque pas.
Le dos crawlé avec des palmes courtes. Non seulement les grands fessiers sont sollicités en résistance, donc plus longtemps, mais l’ensemble de la chaîne musculaire dorsale aussi, ce qui assure notre maintien.
Le vélo. À condition de le pratiquer en danseuse, sinon on se muscle les mollets et on écrase ses petits fessiers – très mauvaise idée. Cette position des fesses au-dessus de la selle fait travailler l’ensemble de la chaîne musculaire et garantit un derrière de (petite) reine.

Des petits et moyens fessiers rebondis

Peu importe la circonférence de nos fesses, dès lors qu’elles sont joliment bombées. Pour obtenir ce résultat, c’est aux petits et moyens fessiers de travailler.
Quelles pratiques ?
Le roller. C’est l’activité reine en la matière. Pour avancer, vous devez pousser sur vos jambes vers l’extérieur. C’est ce mouvement qui fait tout. Il suffit de deux balades par semaine, sans forcer, pour voir le résultat.
La danse africaine. La position de base, les jambes pliées et légèrement écartées, maintient nos deltoïdes (nom donné au duo petit et moyen fessiers) engagés en permanence.
« Le chien qui fait pipi ». Pas très élégant dans sa nomination mais redoutablement efficace. À quatre pattes (en position dite « du chien »), levez et abaissez vingt fois une jambe pliée sur le côté, puis l’autre. Ce mouvement simple, à faire chez soi à raison de deux ou trois fois par semaine, est ce qui se fait de mieux pour les moyens fessiers.
                                 

Je me suis (enfin !) mise au sport

Adolescente, notre journaliste refusait toute activité sportive. Jeune adulte, elle s’est mise aux gymnastiques orientales douces. C’est à la cinquantaine qu’elle a découvert l’importance de l’exercice. Récit d’une longue marche vers le bien-être.
Longtemps, j’ai eu peur de me jeter à l’eau. Au sens propre comme au sens figuré. Je nageais mal, j’étais dispensée de gym pour cause de scoliose, et au tennis, les balles prenaient plus souvent la direction de mon nez que celle de ma raquette. Adolescente, le sport n’était pas mon truc. Il est devenu rédhibitoire quand je me suis fait éjecter du canasson sur lequel on m’avait juchée. Ce jour-là, j’ai fait mienne la devise churchillienne : « No sport ! » Et puis, le temps passe. Je deviens journaliste. Tester différentes activités dans des stages et des cours, est l’un des privilèges de ce métier. Mais j’écartais toujours soigneusement toute proposition de sauts en parachute ou de trek au Népal. Je préférais essayer le massage balinais, le yoga nidra ou les séances d’hypnose. À 30 ans, je ne m’accordais qu’une heure et demie de gym par semaine et encore était-ce de l’anti-gymnastique. Le terme m’avait séduite et ces étirements tout en conscience du corps m’allaient bien. Mais si peu de sport, était-ce très sain ?

Un soir d’hiver, à la faveur d’un reportage sur la gestuelle, debout dans un grand dojo, j’ai découvert des enchaînements lents et très beaux. J’ai eu la sensation de me déplier comme un papillon. « Et maintenant, nous allons nous asseoir », nous a dit l’enseignante de qi gong. Je me suis retournée à la recherche d’un siège. Mais non : l’idée était bien de s’asseoir sans chaise, le dos parfaitement droit ! Très vite, mes cuisses se sont mises à brûler affreusement et j’ai commencé à trembler. « C’est normal, nous a assuré l’enseignante, mais ça peut devenir tout à fait confortable. En Chine, le maître en profite pour aller boire un thé et revient ensuite poursuivre son cours ! Gardez la position. »
Étrangement, j’ai tout de suite dit oui à cette gym millénaire, entre stretching et méditation, qui libère le plexus et les articulations et me fait des cuisses d’acier. Le soir, je dormais comme un bébé.

L'exercice comme thérapeutique

La prise de conscience vient à 45 ans, lors d’un rendez-vous avec ma nouvelle gynécologue qui a une approche globale de la santé. Je suis à la mi-temps de ma vie, à l’heure où de nouvelles questions sur ma propre résistance physique et psychologique commencent à poindre. Pour elle, l’exercice est une thérapeutique essentielle, au même titre que la nutrition, pour son action directe sur le système immunitaire. « C’est prouvé, insiste-t-elle, on a moins d’infections et de cancers, on a meilleur moral et on augmente sa longévité. »
La musculation qui travaille de façon esthétique certaines parties du corps est un bon exercice. Mais ce sont les activités d’endurance qu’il faut privilégier : course, marche rapide, vélo, natation, aviron, cardiotraining, etc. Elles permettent à l’organisme tout entier de mieux fonctionner. L’effort est modéré pour ne pas fatiguer le cœur, mais prolongé pour donner le temps au corps de réguler le sucre et d’éliminer les toxines. Je repars avec une prescription : au moins trois fois une heure d’activité physique par semaine. Plus un exercice indispensable pour me rebâtir une bonne sangle abdominale sans me faire mal au dos : tous les jours quatre à cinq séries de dix respirations ventrales. Debout, assis ou couché, on souffle en creusant le ventre le plus possible et on laisse l’air rentrer passivement.

Plaisir de l'eau

Je rencontre aussi Annie Leclerc, auteur d’Éloge de la nage (Actes Sud, 2002). Annie s’est mise au crawl après un cancer du sein. Cette femme, poète et écrivain, me raconte comment elle a abandonné dans l’eau ses tensions, sa crainte des autres, sa peur de perdre la séduction et même celle de mourir. Je suis bouleversée et je sais, en l’écoutant, que je vais retourner à la piscine. Pour moi qui ai si peur de mettre la tête sous l’eau, des leçons particulières de natation s’imposent. Trois suffiront pour, qu’avec une respiration maîtrisée et des gestes plus efficaces, je puisse anticiper avant chaque séance le plaisir de me fondre dans l’élément liquide.
Une véritable jouissance que cette découverte de puissance. « L’eau n’est pas seulement un harmonisant neuromusculaire qui nous masse et nous apaise, me confirme Alain Jamet, maître nageur et naturopathe. C’est un diapason qui accorde nos émotions. En apprenant à caler son souffle sur des mouvements précis, on se pacifie émotionnellement et la joie arrive. L’eau développe ainsi nos capacités d’adaptation à de nouvelles situations de stress. » Je fais des longueurs une fois par semaine pendant une trentaine de minutes et en hiver, j’opte pour l’aquagym.

L’exercice rend euphorique

J’aime la nature, j’aime marcher. Le plus simple est donc de compléter mes activités par de la marche rapide dans un parc deux à trois fois par semaine, tôt le matin. Je démarre par des étirements, pendue aux branches des arbres. La professeure Martine Duclos, chef du service de médecine du sport et des explorations fonctionnelles au CHU de Clermont-Ferrand, m’a expliqué la chimie hormonale du cerveau pendant l’activité : à un certain niveau d’exercice, on sécrète des hormones psychologiquement stimulantes, endorphines, sérotonine, dopamine – l’hormone de l’action et du plaisir – et noradrénaline, qui donne de l’énergie et de la joie à réaliser ses projets. En mesurant la réponse à l’exercice de toutes ces hormones, on sait que dopamine et noradrénaline accélèrent leurs sécrétions lors d’exercices brefs et très intenses.

Je pourrais sauter à la corde, mais le plus jouissif est de piquer des sprints pendant quelques minutes au cours de la marche, et de m’échapper comme un enfant pris par le plaisir de sauter et courir. C’est dans ces moments que je sens monter cette sensation d’euphorie stimulante. Penser que l’activité physique a une influence sur le cerveau, que j’agis sur ma mémoire et que je fabrique quelques nouveaux neurones n’est pas étranger non plus à mon bonheur.
Mon amie Michèle, avec qui je marche souvent, me raconte comment elle gère ses manques d’envie de se lever plus tôt pour aller faire du sport : « Quand je m’entraîne régulièrement, mon corps réclame ce temps d’activité. Mais quand j’enchaîne des dîners trop copieux ou trop arrosés, je perds facilement mes réflexes d’efforts et j’ai d’autant plus de mal à m’y remettre. » Parfois, je ressens aussi le besoin d’une petite parenthèse. Quand j’ai mal dormi, mon corps peut avoir besoin de débrayer et je le comprends. Il me donne lui-même le signal qu’il est à nouveau prêt à bouger. J’ai appris à l’écouter. À faire la différence entre une fatigue à respecter et une baisse de forme psycho-émotionnelle à transcender.

Dépasser ses non-envies

Comment dépasser ses non-envies de mise en route ? Pour moi, le moyen le plus simple pour redémarrer est de retrouver mon amie. Elle pense qu’« anticiper le plaisir qui vient après une quinzaine de minutes d’efforts est un levier très efficace ». On peut ainsi se recentrer sur cette sensation d’euphorie de l’après-cours de danse ou cette joie légère qui s’installe quand on sort de la piscine.
Choisir une activité physique de plaisir est également une clé pour nous reconnecter à nous-mêmes. Qui suis-je ? Le corps apporte lui-même un début de réponse quand il mobilise ses muscles et évacue les ruminations du cerveau en se concentrant sur ses gestes. Comme le dit Thierry Bouillet, cancérologue et coprésident de l’association Cancer, arts martiaux et informations (Cami) : « L’activité physique est une quête de bonheur. »

Le bon stress de l’exercice

On sait que l’exercice est un bon stress qui élève le taux de sucre dans le sang et l’utilise comme carburant pour nos muscles. Après environ quarante-cinq minutes d’activité, lorsque le sucre disponible a été brûlé, il sollicite nos réserves de graisse. Mais on sait moins que tout stress, physique ou psychologique, fait aussi affluer le sucre sanguin. Un réflexe inscrit dans le corps depuis la préhistoire lorsque le stress des premiers hommes était avant tout physique : lutte avec les prédateurs, fuite devant le danger. « Aujourd’hui être soumis au stress répété de la vie nous fait produire du sucre sanguin en excès souligne le cancérologue Thierry Bouillet. Faute de dépense physique, ce sucre fait grimper l’insuline, facteur de risque cancéreux et augmente la masse graisseuse qui produit une hormone, la leptine, également facteur de risque de cancer. » L’exercice permet de lutter contre le surpoids, le cancer, l’hypertension, les problèmes coronariens, le diabète… et le stress. Sans compter ses effets bénéfiques sur l’ostéoporose ou l’arthrose.

                                     

A chacun son sport en ligne

Abonnement à un club de sport abandonné au bout de trois mois, horaires de cours de tennis incompatibles avec le travail, sainte horreur de la piscine… Trouver la bonne activité sportive n’est pas toujours une mince affaire. Il existe pourtant des sites et des applications pour smartphone pour se simplifier la vie : trouver le bon sport, un partenaire ou un entrainement sur mesure… A chacun son sport en ligne !

Fysiki, un entraînement sur mesure

Quelque soit le sport (musculation, fitness, cardio-training, jogging), le site Fysiki propose d'enregistrer les composantes personnelles (morphologie, caractéristiques physiques, niveau actuel de pratique sportive, discipline choisie, motivations...) afin que chaque membre puisse créer ses programmes sur mesure, gérer ses objectifs facilement et les réajuster, si besoin, au rythme de ses progressions. Le credo : chacun son rythme, chacun son parcours sportif. Le site a été récompensé notamment par le ministère de la recherche (lauréat 2010 et 2011 du concours national d'aide à la création d'entreprises de technologies). La cerise sur le gâteau ? Le site est gratuit, et un mail arrive régulièrement dans votre messagerie pour vous motiver et vous donner des conseils.

Widiwici, le réseau social des sportifs

Ce site communautaire est un peu le « Facebook » des sportifs. Widiwici est un site de gens qui ont envie de bouger, de pratiquer toutes sortes d’activités ; une communauté ouverte pour tous ceux qui ont envie de découvrir et de faire découvrir un sport, un événement, un spot, etc... Envie de partager votre passion pour le « paddle » ou la natation synchronisée ? Ou au contraire de chercher de nouvelles activités sportives près de chez vous. Il suffit de se créer un profil et de se laisser guider. Un calendrier très complet propose aussi, par jour et par ville, toutes les événements sportifs de votre région.

Cleec, pour trouver un partenaire de jeu

Passionné de tennis, vous n’avez plus touché à votre raquette depuis que votre copine partenaire s’est fait une tendinite, il y a quelques mois… Sur le site Cleec, il vous suffit d’entrer le nom de votre sport et celui de votre ville pour trouver un nouveau partenaire de jeu. La plateforme propose également des forums très complets, activité par activité, pour poser toutes vos questions et échanger avec d’autres passionnés. C’est votre raquette qui va être contente !

Nageurs, la bible des piscines

La piscine de mon quartier est-elle ouverte le soir ? Cette autre est-elle propre ? Combien de nageurs il y a-t-il habituellement dans la ligne de nage rapide entre midi et deux ? Vous trouverez toutes ces infos pratiques sur le site Nageurs, mis à jour quotidiennement par les utilisateurs eux-mêmes. Vous y trouverez également un annuaire des clubs de natation, les horaires d’aquagym dans les piscines près de chez vous et une plateforme forum et petites annonces.

Nike+ Running, l’appli des joggeurs

Cette application pour Iphone de la célèbre marque de sportswear est déjà bien connue des joggeurs équipés par Apple. Elle est, depuis peu, également disponible sur Android. Nike + Running mesure vos distances parcourues grâce au GPS, votre allure, vos temps et les calories que vous brûlez. Vous pouvez ensuite synchroniser vos courses sur nikeplus.com pour suivre votre courbe de progression. Et pour vous motiver, l’application vous décerne des trophées et des récompenses que vous pouvez partager sur Facebook !

Gym suédoise, le site des accros du fitness

Qu’est-ce qui permet à la fois de se muscler, de se défouler, et de rire un grand coup ? La gym suédoise, pardi ! L’association est aujourd’hui présente dans toutes les grandes villes de France, et l’expérience vaut de détour. Notre journaliste l’avait d’ailleurs testé pour vous . Le site internet de l’association donne toutes les info pour trouver un cours près de chez soi, présenter les profils des moniteurs, gérer son forfait, etc. A essayer absolument !

Jiwok, un coach sportif en mp3

Vous êtes tenté(e) par les services d’un coach mais votre porte-monnaie fait grise mine ? Le site Jiwok vous propose des séances de coaching à télécharger directement sur votre mp3. Course à pied, vélo, marche sur tapis, natation, vélo elliptique… Le panel des activités couvertes par Jiwok est large. Une fois la discipline choisie, à vous de sélectionner le programme qui correspond le mieux à vos attentes et à votre niveau. Quelques exemples ? « Courir un semi marathon », « Rester en forme à vélo », « Débuter le running », « Progresser en natation », « Maintenir sa condition physique pendant la grossesse »… Chaque programme dure huit à douze semaines, avec une à trois séances hebdomadaires.
                                 

Pourquoi tout le monde court

Footing, running, marathons au profit d’une bonne cause… Alors que l’époque vante le slow tout-terrain, la course à pied prend un nouvel essor. De petites foulées pour mieux méditer ?
« Ils sont fous ! » C’était il y a deux ans. Nous remontions tranquillement un sentier du pays du Mont-Blanc entre amis quand des coureurs portant juste un petit bidon d’eau nous ont dépassés à vive allure. « Comment peuvent-ils apprécier le paysage ? » nous sommes-nous exclamés, jaloux de voir « notre » territoire foulé par des bipèdes peu respectueux du code de conduite : marcher tranquillement. Il faudra nous y faire. Ces randonneurs pressés pratiquent le trail (prononcez « trèle ») ou « course sur chemin ». Un sport nature qui se démocratise avec un tel succès qu’il existe depuis l’été dernier des « stations de trail » conçues comme celles de ski : avec des pistes vertes, bleues, rouges et noires selon la difficulté.

À la campagne ou en ville, la course à pied revient en force. Les rassemblements populaires comme les marathons – à visée caritative ou non – se multiplient et attirent toujours plus de participants. En France, nous serions près de deux millions et demi à nous lancer plus ou moins régulièrement (« Motivations de la course à pied », institut de recherches Synovate pour Asics, 2009). À ceci près que le jogging égocentrique des années 1980 a laissé la place au running, porté par d’autres valeurs plus collectives.

Un hédonisme qui a du sens

« On s’envoie des SMS pour se motiver, on s’encourage pendant les entraînements », se réjouit Sandrine, 40 ans, qui a débuté grâce au Passeport courir au vert de Weleda. Deux ans après, cette novice, qui jugeait cette pratique « ennuyeuse, fatigante et réservée à une sorte d’élite courageuse », est fière d’avoir déjà à son actif des courses comme La Parisienne et Odysséa. « Les participants veulent se prouver qu’ils sont capables d’en être, confirme Olivier Bessy, sociologue du sport et des loisirs. À notre époque, où la quête identitaire est forte, pratiquer cette activité est un moyen de se valoriser sur le plan social et personnel. » Appartenir à la communauté des coureurs aide à surmonter sa sensation d’impuissance, à trouver ses marques et à renforcer son estime de soi.

Grâce à Internet, il est facile de se faire une culture running : conseils en diététique, adresses pour se procurer les dernières chaussures techniques, mises au point avec des experts en posturologie pour tenir compte des zones d’appui du pied et éviter les traumatismes. Les runners choisissent de faire aussi partie du clan Asics, Nike, Saucony, Salomon, Raidlight – fabricants d’équipement – et ne se sentent jamais seuls ! « Avec les applis pour smartphones indiquant les pulsations cardiaques, les calories brûlées ou la vitesse de déplacement, ils ont l’impression de courir avec un coach », note Raymonde Cornou qui, dès 1979, a créé la première boutique dédiée aux marathoniens.

« Quand je cours au profit d’associations, je fais de meilleurs chronos. Je me con centre sur la cause que je défends et je ressens mieux l’énergie du groupe », témoigne Karine, 44 ans. Atteinte d’un cancer du sein, elle a participé à La Parisienne l’an dernier, « ma façon de ne plus occulter cette maladie dont j’ai longtemps eu honte », confie-t-elle.

« Le message des coureurs dit que tout n’est pas que crise et désespérance », remarque l’ethnologue Martine Segalen, elle-même pratiquante aguerrie. Les courses populaires autorisent « les lourds, les lents, les plus-si-jeunes à dire qui ils sont, à “récupérer” leur corps, mais aussi la ville, qu’ils conquièrent un moment sur les voitures. Elles sont, en ce sens, humaines et subversives ». Ne plus vouloir courir idiot est la nouvelle aspiration très forte à l’origine du footing touristique (ou sightrunning), qui propose d’effectuer la visite guidée d’une ville en trottinant. Sur les chemins de randonnée, l’idée est de profiter du panorama. Hédonisme, convivialité mais aussi respect de la nature – sous peine de disqualification lors d’épreuves de trail – et solidarité sont des valeurs autrement plus stimulantes que la simple performance.

Comme un état modifié de conscience

Confronter son corps aux distances permet de se réapproprier les notions d’espace et de temps. Quitte à les défier. Car la course est un jeu, une source de jouissance, qui pousse à la surenchère. « La première fois, il y a deux ans, j’ai couru quatre minutes ! raconte Christine, qui a débuté à 46 ans. S’en est suivie une grosse fatigue. Puis en me renseignant sur Internet, j’ai compris qu’il ne fallait pas aller vite mais longtemps. Et, petit à petit, je suis arrivée à quarante minutes. » « En gérant son entraînement, le coureur a la sensation de reprendre un pouvoir qui lui échappe, notamment dans son rapport à l’argent ou au temps, explique Pascale Sterdyniak, psychologue du sport et psychothérapeute. Il contrôle son désir, et ce cadre lui redonne confiance. »
Économiser son énergie pour se maintenir dans la course : la métaphore nous parle. « La performance s’inscrit dans une logique d’harmonie et de maîtrise de soi, dans l’idée, orientale, de contenir le temps », reprend Olivier Bessy. Certes, nous pratiquons parfois pour affiner notre silhouette, rester en forme, évacuer le stress. Pourtant, l’impression de liberté qu’offre ce sport, affranchi des contraintes horaires, sous-tend souvent notre motivation. Mais plus seulement. Désormais, yoga et running fusionnent pour devenir le « yogging », séances d’étirement et de relaxation en vue de préparer le corps et l’esprit.
Pascale Sterdyniak assimile cette activité physique à de l’autohypnose. Au-delà du rôle euphorisant des endorphines, elle plonge certains dans un état de grâce que Damien Lafont, sportif et scientifique, appelle « la zone ». Cet état de fluidité se caractérise par une production d’ondes alpha identiques à celles observées en relaxation dans les états modifiés de conscience. Et nous pouvons tous l’atteindre, à condition de rester à l’écoute de nos sensations et de fixer notre attention sur le rythme de notre respiration et de nos pas. Autrement dit, en abordant délibérément le running comme une méditation. Un voyage spirituel qui permet de se sentir partir ailleurs tout en restant là, bien ancré en soi.
                                        

Remise en forme : profitez des bienfaits de l'eau

Nage, aquagym, thalassothérapie, Watsu… Toutes ces activités de remise en forme utilisent au mieux les diverses propriétés de l’eau. Elles ôtent les contractures, renforcent les muscles et les articulations et relaxent. Une vraie remise à flot.
« Je ressens une profonde volupté à me baigner ou à nager. Il m’arrive même de penser que j’aimerais mourir dans les bras de l’eau, cet élément vivant, enveloppant, protecteur », confie Michèle, 56 ans. L’eau, confirmait Gaston Bachelard, épistémologue et philosophe, nous apparaît comme « un être total : elle a un corps, une âme, une voix »
L'Eau et les rêves, essai sur l'imagination de la matière, LGF "Poche", 2007). À moins d’être aquaphobe, nous recherchons son contact, y compris lors du rituel de la toilette, pour renouer avec les sensations de l’immersion dans le ventre maternel et dans l’océan dont provient notre espèce. Un monde perdu…

Pourtant notre organisme a gardé les traces de sa vie submarine. À l’âge adulte, il est constitué à 65 % d’eau. Or, la composition en minéraux et oligo-éléments de cette eau est presque analogue à celle de la mer. Comment ne pas se sentir en symbiose ? Les activités aquatiques jouent sur toutes les facettes de cette matière pénétrante ou fuyante, résistante ou porteuse, chaude ou froide. Beaucoup se pratiquent dans des centres dédiés. En effet, ni l’eau de mer ni l’eau thermale ne peuvent être reconstituées tant elles recèlent d’éléments en quantité parfois infinitésimale. Impossible d’en bénéficier sans séjourner dans un centre de thalasso ou de thermalisme ! D’autre part, le climat fait partie de la thérapie. En montagne bien sûr, mais aussi sur le littoral, riche en ions négatifs (les « vitamines de l’air »). Il est tonique sur la côte Atlantique et la Manche, sédatif en Méditerranée. Enfin, les instituts rassemblent médecins, kinésithérapeutes, diététiciens, sophrologues, profs de sport… L’idéal pour reprendre contact avec soi.

L’hydrothérapie masse

Douches et jacuzzis massent le corps. Les bulles d’air diffusées dans les bains créent un effleurage drainant. Les jets dirigés sous l’eau agissent sur le retour veineux, la cellulite, les douleurs et les contractures. Le jet puissant élimine les toxines et stimule le tonus. À pression plus faible, la douche équilibre le système neurovégétatif, décongestionne et délasse. Quant à l’affusion (sorte de pluie fine), elle provoque une petite anesthésie des récepteurs sensitifs qui accroît le relâchement musculaire et mental.
Le thermalisme soigne avec de l’eau minérale terrestre, issue de sources chaudes dont la composition spécifique détermine l’orientation thérapeutique. Ainsi pour l’arthrose du genou et la lombalgie, les bains à l’eau thermale agissent mieux sur la douleur que ceux à l’eau de réseau.
La thalassothérapie administre de l’eau de mer chauffée entre 34 et 36 °C. Cette chaleur permet aux ions de traverser la barrière cutanée pour reminéraliser l’organisme. Et cette eau contient tous les éléments (minéraux, oligo-éléments, vitamines, gaz dissous…) indispensables à notre équilibre.
La méthode Kneipp utilise l’eau du robinet. Elle prône le contraste chaud-froid pour dilater et contracter les vaisseaux sanguins et réactiver les systèmes neurovégétatifs, hormonal et immunitaire. Immergez vos pieds trente secondes jusqu’à mi-mollets pour favoriser l’endormissement, requinquer l’intellect et lutter contre les varices. Faites ruisseler l’eau fraîche sur les cuisses en cas de stress, de « gueule de bois » ou de cellulite. Ou la tête penchée en arrière, arrosez délicatement le visage. Dessinez un cercle via les tempes, le front et les yeux clos. Miraculeux sur les maux de tête, l’acné et les mines fatiguées !

Les sports aquatiques tonifient

Archimède l’a dit : plongé dans un liquide, notre corps subit moins de pression ! Dans cet état d’apesanteur, il peut se mouvoir comme si nous pesions le quart de notre poids en eau douce et le dixième en eau de mer. Les articulations ne subissent pas de choc, la résistance de l’eau tonifie les muscles sans générer de courbatures, les vagues ont un effet drainant, et l’eau oblige à jouer sur la mobilité de sa colonne vertébrale pour maintenir l’équilibre. Un bon moyen de prendre conscience de son schéma corporel.

La natation facilite le retour veineux grâce à la position allongée. Elle sollicite plusieurs modalités respiratoires : par le nez, par la bouche, en apnée. Et muscle en douceur l’ensemble du corps de façon symétrique. Le crawl fuselle particulièrement la silhouette. La brasse développe les cuisses, les biceps et les pectoraux. L’essentiel : ne pas crisper les muscles, mais garder la sensation de glisser sur l’eau et immerger le visage pour éviter de « casser » les cervicales.
L’aquagym travaille l’appareil cardio-vasculaire, les muscles, les articulations, la coordination, l’équilibre et se pratique collectivement ou en solo. Debout, épaules immergées, applaudir sous l’eau bras tendus (pour travailler les pectoraux), faire des rotations du tronc en bloquant le bassin et en tendant les bras en croix (taille, quadriceps, épaules, abdominaux, cuisses). Ou, le dos droit, l’eau à la taille, sauter sur place en écartant et serrant les jambes (adducteurs et abducteurs). Faites ainsi trois à cinq séries de trente secondes à une minute trente, interrompues par quinze à trente secondes de récupération

L’aquarelaxation joue sur le cerveau

La relaxation aquatique joue sur l’effet d’apesanteur qui modifie le message envoyé par l’oreille interne au cervelet. Se laisser aller à la dérive déboussole et permet d’atteindre des états de conscience plus ou moins profonds. La température de l’eau doit atteindre au minimum 33 °C pour que le tonus musculaire diminue d’au moins 10 % et entraîne le relâchement de l’activité cérébrale.
Le Watsu, contraction de « water » et de « shiatsu », combine le massage, la digitopuncture et les étirements dans l’eau. Il libère la circulation de l’énergie vitale (le qi) et agit sur les troubles du sommeil, les maux de tête, les douleurs dorsales et le stress. Il implique un contact rapproché avec le praticien, lui aussi en maillot de bain, qui mobilise le corps suivant une chorégraphie précise : position fœtale, torsions, déplacements au ralenti, pressions le long des méridiens et sur l’abdomen… Un massage gymnique, coulé, qui peut faire ressurgir des émotions enfouies.
L’aquarelaxation se déroule en musique. Le praticien pose la main sous la nuque et sur les membres pour mobiliser les articulations et étirer les muscles. Ou hors de l’eau, il guide à distance ce doux stretching ou une séance de sophrologie.
Le bain « maison » se pratique dans la baignoire remplie d’eau à 37 °C maximum, pendant vingt minutes. Immergez les oreilles, observez par étapes les épaules qui tombent, les mâchoires qui se décrispent, les paupières lourdes… Fixez vos pensées sur des images positives (un bain de soleil, par exemple). Vous pouvez aussi tamiser la lumière, diffuser des huiles essentielles (lavande, mandarine…) et de la musique douce.
                                        

Sauter pour être en bonne santé

Sur le parquet ou sur un minitrampoline, renouer avec cette allégresse enfantine est bénéfique pour la joie de vivre autant que pour la vitalité.
Il ne s’agit pas de s’élancer vers le ciel et de retomber lourdement sur le sol, mais de sauter tout en douceur. Épaules relâchées, pieds écartés à leur largeur, dos bien droit, sautez en souplesse sur la partie avant du pied. Commencez par trois minutes quotidiennes. Au bout de quelques jours, augmentez progressivement : cinq minutes, puis dix, et si vous le pouvez quinze. Ne cherchez pas à vous élever très haut. Pour vous recevoir en douceur, faites au contraire de petits sauts. Portez des chaussures de jogging, de simples tennis ou restez pieds nus. Privilégiez les surfaces les moins dures, herbe à l’extérieur, parquet ou moquette si vous êtes chez vous. Il existe aussi des minitrampolines (en vente notamment chez Decathlon), faciles à ranger sous un lit, dont l’usage apporte encore plus de plaisir grâce à une réception tout en souplesse.

Si votre dos est sensible, ou si vous êtes en surpoids et craignez pour vos genoux, vous pouvez faire l’exercice sans décoller les pointes des pieds. Soulevez seulement les talons en rythme, comme pour secouer le corps. Cette alternance d’étirements et d’impacts produit des pressions sur les ligaments et sur les os qui renforcent l’ensemble du squelette, contrairement aux sports « portés », comme la natation, et préviennent l’ostéoporose. Par ailleurs, les sauts stimulent tous les muscles qui travaillent en harmonie, accentuent la circulation du sang et de la lymphe, entraînant un véritable drainage des toxines.
Enfin, sauter ravive un sentiment d’euphorie, le souvenir de l’enfant qui avait plaisir à courir et à se dépenser. « Les exercices brefs et très intenses comme la course ou les sauts permettent la libération de dopamine, hormone de l’action et du plaisir, ce qui donne de l’énergie pour agir », conclut Martine Duclos, chef du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand.
                                      

Retrouvons les plaisirs de la glisse

Ski, skate, surf… Apprendre à glisser donne de l’aisance à nos gestes et restaure la confiance en soi. Pourquoi ne pas renouer avec cette sensation grisante de notre enfance ? Laissons-nous tenter par la pente.
"Impression de voler, une petite pointe d’excitation dans le cœur ; de danser en cadence, enivré par l’esthétique du geste ; de conquérir l’obstacle (bosse, marche de trottoir…) pour le plaisir du jeu ou la fierté de dépasser ses limites. C’est parce qu’elles mêlent la poussée d’adrénaline au sentiment de liberté que les activités de glisse (roller, ski, patin à glace, surf, skate…) nous attirent. Le corps fend l’air sur une surface lisse et instable. Coordination, équilibre, acuité, endurance, souplesse et effort musculaire…, toutes nos capacités physiques sont à l’épreuve. Au moindre faux pas, la sanction est immédiate. « Plus jeune, je faisais du skateboard et des courses à skis avec mes frères, raconte Laurence, 42 ans. Mais depuis que je suis mère, je suis moins casse-cou et je privilégie la technique. Parfois, cette insouciance me manque. »

Même pas peur

« Attention, ça glisse, tu vas tomber ! » Tout petit, nous voilà avertis alors que nous vivons nos premiers frissons sur un toboggan, des patins à roulettes ou une luge. Or, certains adultes aiment renouer avec cette audace pleine d’insouciance. D’autres, plus frileux, craignent la chute. Le psychologue Jean- Louis Monestès, spécialiste de la thérapie dite « d’acceptation et d’engagement » et auteur de Faire la paix avec son passé, met l’accent sur le rapport aux émotions : « Des amateurs peuvent redouter de tomber à skis simplement parce qu’un détail (les doigts froids, une odeur, une sensation…) réactive une émotion forte vécue dans un contexte radicalement différent. »
Les skieurs aguerris sont eux aussi régis par l’anxiété, observe le moniteur alpin et inventeur du skwal (planche de glisse) Patrick Balmain, à l’origine de « la glisse intérieure », une démarche spirituelle et technique inspirée notamment des arts martiaux. Ils entrent dans une relation dominant-dominé avec le terrain et s’affirment en sollicitant leur corps à outrance. « Dépasser leur peur devient une drogue, explique-t-il. Insatisfaits s’ils n’obtiennent pas de sensations fortes, ils poussent l’exploit plus loin, parfois jusqu’au danger. » Pour vaincre nos peurs, Bernard Chesneau, moniteur spécialiste de l’équilibre et du calage pour les skieurs professionnels et amateurs et adepte de développement personnel, conseille d’« effacer nos croyances toxiques » : abandon des codes d’honneur (« Je skie même dans le brouillard »), des sentiments d’infériorité (« Mon mari est meilleur que moi »), d’incompétence (« Je n’y arrive pas »)… Place à l’apaisement (« J’en profite sans me soucier de ce que pensent les autres ») et à la joie (« Je suis capable de progresser même sur des pistes encombrées »)…

Les yeux fermés

Cependant, dans le feu de l’action, mieux vaut accepter ses doutes et ses craintes. Pour y parvenir, il suffit de déplacer son attention sur autre chose : ses sensations corporelles. Une façon de rester ancré dans le présent comme dans la pratique des gyms orientales et autres disciplines « corps et esprit ». D’habitude, nous avons tendance à réactualiser des expériences passées (par exemple, une chute au bout d’une descente rapide) ou à anticiper les événements (franchir un obstacle). À ce zapping de l’esprit s’associe celui du regard, toujours sur le qui-vive. Il bondit sur un détail isolé, s’immobilise, repart sur un autre… « Le glisseur ne devient plus qu’une grosse tension, arc-bouté vers l’après », constate Patrick Balmain. Selon lui, celui qui a tendance à « aller vers » (les gens, les nouvelles expériences, etc.) porte son poids sur l’avant des pieds. Celui qui tend à « s’éloigner de » se tient sur les talons. Les deux pensent au but à atteindre au lieu d’écouter le message de leur corps au moment présent. Comment rester connecter à ses sensations ? En plaçant sa pensée dans la zone de contact pieds-terre, comme si l’accessoire de glisse qui les sépare n’existait pas. « Cela entraîne un relâchement des tensions oculaires et évite d’être aux aguets », dit Patrick Balmain. Chacun peut l’expérimenter en glissant les yeux fermés sur du plat, en serrant la main d’un ami. Le corps passe en mode « diagnostic ». Libéré du jugement des yeux, il se relâche pour s’ajuster au terrain. Par ailleurs, cette attention à « l’ici et maintenant » lui permet de réagir plus vite à une situation imprévue. Le muscle étant en tension minimum, il peut se contracter sans passer par la phase de décontraction.

Les chevilles relâchées

« À skis, la plupart des gens utilisent leurs carres - les baguette de métal bordant la semelle du ski ou d’un patin et qui permettent de déraper ou tourner - comme des crocs plantés dans une proie afin de ne pas perdre l’équilibre », remarque Bernard Chesneau. Fixer les choses est rassurant. Mais, trop se cramponner induit des contraintes articulaires parfois traumatisantes. Pour glisser, il faut quitter son port d’attache, comme on lâche le bord de la piscine pour nager. Laisser son corps utiliser les qualités du terrain, tout comme il est capable de flotter sur l’eau. Comment ? En relâchant les chevilles. Ainsi, les planches, les patins ou les roues se retrouvent bien à plat et « profitent » des capacités de propulsion que possède naturellement le sol. Un phénomène simple à vérifier : bouger les pieds d’avant en arrière, genoux et jambes fléchies, suffit à nous faire avancer ou ralentir. Cela nécessite cependant un bon enracinement, et de garder sans cesse à l’esprit une ligne qui s’enfonce dans la terre depuis le centre de la voûte plantaire.

L’expérience du "flow"

« L’enseignement traditionnel de ces sports de glisse est basé sur notre réaction à l’environnement, et non sur l’observation de soi », regrette Bernard Chesneau. Plus qu’une technique, c’est une attitude à adopter. Et les novices ont peut-être un avantage par rapport aux initiés. Oublié le fameux « planter de bâton » ! « Il y a un temps pour se vider de ses certitudes avant de se remplir de nouveau. Entre les deux, un vide s’installe, le glisseur a l’impression de régresser, de se perdre », prévient Patrick Balmain. Pour Jean-Louis Monestès, cette démarche s’inscrit dans le concept de flow (flux), développé par le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi, de l’université Claremont, en Californie. « Un sentiment de plénitude jubilatoire qu’il est possible d’atteindre lorsque l’on est totalement absorbé dans une action qui demande de la dextérité », précise-t-il. Concentré, mais sur un petit nuage. Dans la maîtrise et le non-effort. L’expérience du flowque permet cet art de la glisse confère un sentiment profond de vivre intensément en harmonie avec l’environnement. Une nouvelle voie de réalisation de soi.

Apprendre la glisse intérieure

Cette méthode, conçue d’abord pour le ski alpin, le snowboard ou le skwal, est le fruit du parcours personnel du moniteur Patrick Balmain. Il en détaille l’esprit et les aspects techniques dans son ouvrage La Glisse intérieure (Le Souffle d’or, 2005) et en diffuse l’enseignement. Bernard Chesneau, auteur de Pensez autrement par le ski (Éditions Persée, 2010), prolonge cette approche en insistant sur la gestion des émotions. Il est possible de suivre des cours individuels à Courchevel, Méribel, Val-d’Isère et aux Arcs pour skieurs débutants ou avancés (inner-glide.com). Pour les glisseurs plus à l’aise (niveau piste rouge), des stages « week-end » sont régulièrement organisés dans d’autres stations (selibererduvertige.blogspot.com).

La bonne préparation

Le débutant raidit le haut du corps et relâche le bas. Tout l’inverse d’une glisse zen ! Les jambes et le bassin doivent être toniques, bien reliés à la terre. Et la poitrine, les épaules, les bras, la tête, sont détendus. Veillez aussi à… 
Dessiner un huit avec les pieds à plat en exerçant une pression des orteils et en gardant la zone centrale en appui. Déplacer ainsi le centre de gravité suffit pour se diriger. 
Fléchir les jambes. Cela respecte l’agencement des articulations tibia-pied et fémur-genou, et répartit mieux les pressions que subit le corps. 
Maintenir l’alignement de la colonne vertébrale. L’inclinaison des chevilles amène à une bonne position du bassin. Et relâcher les tensions du cou. 
Placer la mâchoire en avant par rapport aux genoux. Cette zone est un vrai gouvernail pour garder l’équilibre. Et desserrer les dents ! 
Privilégier une respiration profonde et régulière pour oxygéner les muscles
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AquaCardioScult : l’aquagym "Haute Couture"

Les activités sportives dans l’eau ont le vent en poupe depuis quelques années. Recommandées par les médecins et les kinés pour leurs bienfaits - notamment pour le dos et les articulations - , elles fleurissent dans nos piscines. Une nouvelle venue plonge dans le grand bain de ces sports d’eau : l’AquaCardioScult. Nous l’avons testée pour vous
10h30 au bord du grand bassin de la piscine de Montreuil. J’enfile les mini-palmes que me tend Barbara Hélia, conceptrice de cette nouvelle activité et notre monitrice pour aujourd’hui. Un regard discret à son ventre parfaitement plat et à ses jambes musclées pour me motiver, et je me laisse glisser dans l’eau du grand bassin. J’attrape les haltères en mousse, elles aussi indispensables à la pratique de ce nouveau sport, et prie tout bas pour que le cours commence vite, car j’ai déjà froid.

Les articulations protégées

Sur le bord de la piscine, Barbara branche son micro, et lance sa bande-son. En entendant Shakira exploser dans les enceintes, je sens déjà mon esprit qui s’échauffe, à défaut de mon corps. Il faut dire que j’aime les activités intenses, comme le fitness et la cardio, mais mes problèmes de dos récurrents m’empêchent de pratiquer en salle. Sauter, courir, bouger : chaque mouvement se répercute sur ma colonne et mes articulations qui me font souffrir. Ici, je suis dans l’eau, et mon dos ne craint rien, a priori. C’est en tout cas la promesse faite par la plaquette d’introduction de cette nouvelle activité, ce que je m’apprête à le vérifier par moi-même.

Cardio et musculation

La monitrice lance le top départ du cours. Premier exercice : nager sur le ventre, en faisant des petits battements de jambes, et en effectuant des moulinets avec les haltères. Celles-ci trouvent une vraie résistance sur l’eau, et dès la première longueur, je sens mes muscles qui chauffent. Barbara nous encourage du bord, tout en nous corrigeant à distance. Pendant une demi-heure, nous enchaînons les mouvements sur le ventre, sur le dos, sur le côté ou même en position « assise » dans l’eau, qui ne me semble plus du tout froide…

En apesanteur et en déplacement

L’AquaCardioScult, ou ACS, est différente de l’aquagym car elle se pratique en apesanteur (les pieds ne touchent jamais le fond de la piscine) et en déplacement. Ainsi, les muscles posturaux sont au travail pendant toute la durée de la séance, et la colonne vertébrale reste en extension et ne reçoit aucun choc. La conceptrice, ancienne championne d’équitation et de rock acrobatique, parle de son activité comme de la « Haute Couture de l’aquagym ». La formule peut faire sourire, mais s’avère pertinente. Entre cardio et musculation, l’ACS permet un renforcement musculaire intégral et « redessine la silhouette comme le ferait un couturier ».
Après une demi-heure dans l’eau, je sens que la méthode ne ment pas. J’ai le sentiment d’avoir passé une heure sur des machines de salle de sport, la transpiration en moins. Barbara Hélia l’assure, une heure d’ACS permet de brûler 900 calories, soit 200 de plus qu’une heure de jogging, et 500 de plus qu’une heure de natation. A raison d’une demi-heure deux fois par semaine, le régime pourrait vite devenir un lointain souvenir !

A la piscine comme à la mer

Recommandée par une équipe de médecins et de kinésithérapeutes, la technique est déjà enseignée dans quelques piscines en France, notamment à Lyon, Poitier, Reims et en région parisienne (voir la carte), mais devrait rapidement se développer pour investir la piscine en bas de chez vous, tout comme l’aquabiking avant elle. En attendant, il est possible de pratiquer seul(e), à la piscine, mais également à la mer ou dans un lac, en suivant les mouvements décrits dans le livre méthode de Barbara Hélia. A vos haltères !
                                   

Comment bouger écolo

Une raquette en fibre de lin, une tenue de fitness équitable… Faire du sport dans des matières écolo, c’est un vrai plus. Alliant le bio et le high-tech, ces nouveaux produits pour accompagner nos mouvements ont gagné en confort et en efficacité.
"Enfiler une tenue de sport éveille en nous un état émotif fait « de plaisir, d’ivresse, de désir bientôt satisfait". En 1909, déjà, La Revue olympique consacrait un chapitre à la « psychologie du costume sportif » ! Ce simple geste, en stimulant l’esprit, mettrait donc le corps dans de bonnes dispositions avant l’exercice musculaire. Notre vêtement de sport s’apparente à une seconde peau, et les accessoires (rollers, raquette, vélo…) à un prolongement du corps.
Cette mise en condition, nous la recherchons aujourd’hui en optant pour des articles proches de nos convictions, écologiques et éthiques. Bouger dans des matières plus bio est une façon de rester en contact avec soi. Sans filtre. « Toute activité physique invite à renouer avec ses sensations corporelles et environnementales, confirme Marine Kerguéno, gestalt-thérapeute et vice-présidente de la Société Française de gestalt (www.sfgestalt.org). Mais pour cela, notre équipement doit suivre nos mouvements. Il faut qu’il soit confortable, résistant et permette à notre peau de respirer. » En un mot : technique. Une combinaison « bio-tech » qui commence enfin à être satisfaisante. Même si ces produits plus vertueux sont à l’image de notre gestuelle sportive : toujours en quête de progrès.

Miser sur le naturel

Médaille d’or du « bio-technique », les textiles à base de végétaux oxygènent le corps et le mental. Certains nous transmettent l’énergie des plantes. Le bambou, dont la croissance rapide évite la déforestation, apporte une sensation de fraîcheur et de douceur. Cette fibre zen est quatre fois plus absorbante que le coton. Mélangée à du polyester, elle donne des tissus « respirants » (avec évacuation de l’humidité). Elle se révèle antistatique au contact de la peau, soyeuse et indéformable. Quant à la tige de bambou, légère et résistante, elle a inspiré des fabricants de vélos pour la conception de cadres. Élitistes mais antivibrations (Calfee Design, Fritsch Associés).

Autre fibre championne : le lin. Celui-ci s’invite au milieu du graphite dans l’ovale des raquettes Artengo ou s’associe au noyau de bois dans les skis Rossignol. La longue fibre de cette plante délicate a la capacité d’amortir les chocs et de préserver les tendons. Une agréable façon de limiter les risques de tendinite ! Sa culture se fait essentiellement en France (premier producteur européen), et sa transformation respecte l’environnement. Deux bons points supplémentaires en ce qui concerne la réduction de la consommation de CO2.
Plus confidentielle, la fibre de coco se porte en « première peau » chez Millet, fabricant d’équipements de haute montagne. Quant à la coquille, elle recèle un actif à base de carbone antibactérien qui, associé à du polyester, permet au vêtement d’évacuer la chaleur et de sécher rapidement en captant les odeurs de transpiration.

Porter du recyclé

Chez Fusalp, on ne cultive pas, on recycle ! La marque récupère le marc de café de l’enseigne Starbucks de Taïwan et les intègre à une fibre textile. Un tee-shirt souple au café, respirant et protégeant des UV A et B : voilà de quoi insuffler de l’énergie à ses muscles.
L’activité physique régénère l’organisme. Pourquoi ne pas emboîter le pas du recyclage ? « L’été prochain, nous concevrons des sacs à dos low impact en matières naturelles déjà recyclées – issues de bouteilles en plastique ou de chutes de polyuréthane – ou “dormantes” –, puisées dans nos stocks », annonce Patrice Folliet, directeur de la communication chez Millet. Les boucles des sacs proviendront des vieilles cordes d’escalade restituées par les grimpeurs !

Chez Patagonia, on rapporte ses vêtements usagés au magasin. Cet hiver, 85 % de la collection textile est recyclable ou fabriquée en « écofibres », indique le service de communication. « Utiliser le polyester recyclé permet de réduire de 77 % l’émission de CO2 au cours de la fabrication de nos sacs de couchage », souligne-t-on chez The North Face. Et cette matière aurait aussi des qualités textiles. Roxy, marque du groupe Quiksilver, vante son séchage rapide, sa bonne résistance aux accrocs et aux lavages, et sa capacité à autoriser les imprimés fantaisie, contrairement à certaines fibres naturelles.

Choisir des marques responsables

« Les gens ne sont plus dupes, note Yohan Gicquel, sociologue de la consommation auteur de Nous les consommateurs, théories et propos sur le comportement du consommateur(Génie des glaciers, 2008). Ils vérifient la véracité des propos éthiques tout en recherchant la technicité qui leur permet de se glisser dans la peau du sportif. Ils lisent les étiquettes et achètent en connaissance de cause. » Et les marques jouent le jeu. Ainsi, Lafuma estampille les articles de sa gamme Pure Leaf d’une à trois feuilles dans quatre catégories : matières premières, fabrication, transports et recyclage. D’autres interpellent notre sensibilité écocitoyenne, comme Missègle, installée dans le Tarn, ou Vetubio, marque équitable travaillant avec des coopératives du Paraguay. La marque R’Adys, membre d’une association internationale de lutte contre les mauvaises conditions de travail dans les usines (Fair Wear Foundation), en appelle à notre fraternité. « J’aime l’idée d’avoir contribué à améliorer la vie d’une famille de cultivateurs indiens », confie Marine Kerguéno, adepte des produits « écoconçus ». Cette solidarité est une façon de respecter les règles du jeu humaniste. Et de faire partie d’une seule et même équipe du monde.
                                            

Pétanque : la thérapie par le cochonnet

La pétanque revient à la mode. Détente ou passion, occasion de rencontrer les autres ou sport de précision, elle est aussi un outil de connaissance de soi et même parfois une technique spirituelle. Découverte d’un jeu aux multiples facettes.
Pétanque : la thérapie par le cochonnet
Mano, la cinquantaine, secrétaire de rédaction, s’inquiète. Obligée de déménager, elle craint de s’éloigner de son club de pétanque, de perdre la bouffée d’oxygène qui la ramène à la vie après une journée stressante. Pour Bernard, agent immobilier de 58 ans, la pétanque du samedi est la récréation de la semaine, « Si je me laissais aller, je crois que je pourrais devenir accro ».
Que peut-il y avoir d’enrichissant psychologiquement à lancer des boules se demandent peut-être certains ?

Mixité et tolérance

Pour de nombreux « pétanqueurs » l’atmosphère conviviale des clubs contribue fortement à l’attrait du jeu. « C’est une discipline qui efface les différences sociales et intellectuelles, explique Mano. Les compétitions sont mixtes. Des médecins spécialistes jouent avec d’anciens truands, des avocats échangent avec des cadres commerciaux. Pour être bonne, une équipe doit former un ensemble qui fait confiance à chacun de ses membres, les valorise, leur redonne confiance en eux. ».  Un club de pétanque ressemble bien davantage à un théâtre - où le verbe est aussi essentiel que le geste - qu’à un centre équestre ou une équipe de foot. 
Comme sur une scène de spectacle, les caractères qui forment le macrocosme humain, se donnent la réplique. Il y a le râleur, le gouailleur, le séducteur, le gentil, la brute, l’effacé, le gagnant, l’éternel perdant. Les plus grands virtuoses de la pétanque sont aussi doués pour l’action oratoire que pour le pointage ou le tir considérait Yvan Audouard, conteur, écrivain, journaliste, grand amoureux de cette discipline. « Sans les mots les boules ne seraient qu’un jeu. Avec eux, elles deviennent un humanisme ».
D’ailleurs en fréquentant son club Sophie, 44 ans, rentière affirme être devenue plus tolérante : « Plutôt que de rejeter d’emblée des gens à qui, à première vue, je n’ai rien à dire, je m’efforce au contraire de comprendre en quoi ils ont une valeur. Et ce n’est pas toujours facile car ce jeu attire aussi un public de machos qui clament qu’ils ont les plus grosses boules et insultent les autres en les traitant de femmelettes. »

Les techniques du développement personnel

Cependant machos ou pas, hommes ou femmes, l’objectif des joueurs est « la gagne ». Chaque partie est un combat qui nécessite une stratégie, une tactique. Les boules sont des armes, le cochonnet, une cible, le terrain, un territoire à conquérir.
« Bien jouer, battre une équipe forte, voilà le défi » pose Clara, 32 ans, éducatrice. Le perdant paye la tournée. « Il doit être puni d’avoir perdu » explique Sophie,  définitivement choquée par cette  coutume. « J’essaye au contraire de faire passer l’idée qu’il est déjà assez puni d’avoir perdu ».
En dépit de ces reliquats d’un passé guerrier, pour gagner, les joueurs utilisent de plus en plus des outils fournis par les techniques de développement personnel : la visualisation, la méditation, le lâcher prise. Dans son blog, Sacha, « pétanqueur » désireux d'élever sa pratique au rang d’un art, invite les joueurs à cultiver leur intuition : «  C’est comme un éclair qui jaillit. On sait s’il faut tirer ou pointer, comme si les boules nous parlaient. »

Pour se vider la tête

C’est de la concentration que dépend la réussite affirment sans exception tous les joueurs. Se mobiliser vers le but à atteindre, chasser toutes les pensées parasites, prendre son temps, cesser de se demander ce que vont penser les spectateurs en cas de mauvais tir, respirer profondément et laisser le corps accomplir le geste.  « Avant, je ne me concentrais que sur mon travail, les tâches utiles, la pétanque m’aide à développer ma concentration dans la vie quotidienne » constate Sophie.
Et l’aptitude à rester concentré crée une bulle mentale qui nous protège des émotions perturbatrices : la colère, la jalousie, la peur, le sentiment d’infériorité. Tout en nous permettant d’être présent au monde extérieur et à nous même, ici et maintenant.

Cheminement spirituel

La voie du cochonnet serait donc un sentier lumineux menant à une existence plus sereine ? Selon Kaisen, moine bouddhiste zen, bouliste depuis une trentaine d’années, elle peut se révéler une base solide pour s’engager dans un cheminement spirituel. « Elle est une fabuleuse opportunité de développer des qualités d’homme exceptionnel et de permettre au pratiquant de mieux communiquer avec le monde et surtout avec lui-même » écrit-il dans L’esprit de la pétanque (Editions Accarias, L'Originel, 2009)
Pétanqueurs et moines zen sont confrontés aux mêmes exigences : attention, lucidité, présence à soi, savoir respirer, réunifier la totalité « corps-esprit-souffle ».  En respirant profondément, calmement, « nous stimulons le système neuro végétatif. Durant la phase d’expiration le corps s’ancre fermement en lui-même, les épaules se relâchent. La joie intérieure résulte d’une bonne expiration. » rappelle Kaisen. Et il est un point commun aux pratiques spirituelles, aux thérapies et à la pétanque. Elles nous rappellent que le véritable adversaire n’est pas l’autre mais toujours soi-même. Plus exactement cette part de nous qui nous pousse à ruminer nos échecs, à envier le sort de ceux que nous croyons plus favorisés et à nous mettre en colère quand nous n’obtenons pas le résultat escompté.
La vraie victoire est donc, comme dans la vie,  celle qui nous permet de triompher d’un ego trop envahissant.
                                             

Mars : un mois pour s'assouplir

Considérée comme un moment de fragilité physiologique, l'entre-saison nous invite à « déshiberner » en douceur et à rééquilibrer notre organisme avant l’arrivée des beaux jours. Et tout comme on s’étire longuement avant de sortir du lit, notre corps encore engourdi par l’hiver doit retrouver sa souplesse. Quelques pistes pour vous y aider.
Selon la médecine traditionnelle chinoise, nous entrons dans « la cinquième saison », une période de transition entre la fin de l’hiver et le retour du printemps. C'est le moment de remettre ses articulations au travail tout en douceur, en prenant soin de ne pas brusquer les muscles, les tendons et les cartilages qui les composent, et pouvoir ainsi profiter à fond des activités en plein air dès le retour du printemps.

Le "yogging"

Nouvelle discipline sportive, le « yogging » – contraction de « yoga » et de « jogging » – vise à préparer le corps à la reprise d’une activité physique plus intense.
Grâce à des exercices d’étirements et de respiration inspirés du yoga, il permet un renforcement des muscles et des articulations, qui seront ainsi moins malmenés lors de la course à pied, et favorise une récupération plus rapide du corps après l’effort.
Bien entendu, le « yogging » aide à se préparer à toutes les activités physiques qui risquent de mettre à mal les articulations, et pas seulement au jogging. Idéal notamment pour les femmes dont le périnée a été fragilisé par une grossesse.

Le ballon de gym

Incontournable des cours de Pilates, ce gros ballon (photo) permet de renforcer en souplesse les muscles qui travaillent le moins. Le corps se redresse, soulageant ainsi les articulations trop souvent sollicitées. La bonne astuce consiste à l’utiliser comme chaise : en déséquilibre permanent, vous devrez sans cesse modifier votre posture, et ainsi vous muscler en profondeur.

La pharmacie naturelle

Réputés pour leurs propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, l’harpagophytum, le krill et le curcuma sont bien connus des chercheurs pour soulager les articulations fatiguées ou douloureuses.
L’harpagophytum, issu d’une plante venue d’Afrique, est un analgésique naturel recommandé dans des traitements contre l’arthrose ou les rhumatismes. Attention cependant à son éventuelle interférence avec d’autres médicaments, mieux vaut consulter son médecin avant d’en prendre.
L’huile de krill, petite crevette d’Antarctique, est très riche en antioxydants, et ses propriétés anti-inflammatoires se font sentir dès sept jours de cure.
Quant au curcuma, un rhizome dont on extrait une poudre orangée, il est bien connu pour son action bienfaisante sur les articulations due à la curcumine, puissant antioxydant utilisé dans les médecines traditionnelles chinoise et indienne.

Un site malin

Sans prétention, voire un peu rébarbatif, le site Souplesse.fr mérite néanmoins le détour : il explique clairement le fonctionnement de nos muscles et de nos articulations, et livre des exercices d’étirements et de relaxation pour améliorer notre souplesse au quotidien.

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